Tony Cavanaugh : La Promesse
06/04/2018
Tony Cavanaugh est un romancier et producteur australien. Après des études universitaires dédiées à la littérature anglaise et à l’histoire de l’art, il débute sa carrière dans l’industrie cinématographique, dans laquelle il gravitera durant une trentaine d’années. Il vit à Melbourne et donne aujourd’hui de nombreuses conférences dans de prestigieuses universités australiennes sur le cinéma et se consacre à l’écriture de polars. La Promesse son second roman vient de paraître.
L’intrigue se résume assez rapidement : un serial killer de très jeunes filles, à ses trousses Darian Richards, ex-inspecteur ayant démissionné après seize ans d’exercice et reçu une balle dans la tête. Pour l’aider, Maria, une jeune femme flic en activité et un geek lui fournissant toute l’assistance informatique nécessaire.
Darian Richards est du genre à s’assoir sur la morale et les méthodes, « Elle savait que le moment venu, il refuserait de la laisser arrêter ce malade, le placer en détention. Il comptait le descendre. » Quant aux méthodes, il n’hésite pas à manipuler ses très proches, à leurs risques et périls, pour arriver à ses fins. Tout est très classique avec des épisodes abracadabrantesques comme souvent dans ce type de romans. La seule originalité, assez bien vue il faut le reconnaitre, le roman laisse la place à deux narrateurs, Darian Richards évidemment mais aussi au tueur. Ce qui nous vaut des passages pas banals quand celui-ci nous donne des conseils pratiques pour réussir dans son hobby ! J’ajouterai, pour les âmes sensibles, qu’il est préférable qu’elles aillent voir ailleurs…
L’intrigue tient néanmoins la route (si on ne fait pas le difficile) et les horreurs sont assez gratinées pour qui aime cela mais la grande faiblesse de ce bouquin, ce sont ses caractères. Darian Richards comme le tueur, sont des personnages insignifiants, on les suit sans ressentir quoi que ce soit, c’est du roman et la distance entre le lecteur et les personnages reste trop importante pour toucher/émouvoir/effrayer…
Certes, je n’ai pas lâché le roman jusqu’à ce que j’arrive à la dernière ligne, est-ce pour autant un gage de qualité ?, mais la fin n’est pas terrible, pour ainsi dire bâclée. Difficile de nier que ce bouquin ne tient pas toutes ses promesses.
« J’avais trouvé la suivante et j’étais trop excité à l’idée de la prendre, de faire joujou avec elle et de la zigouiller, mais je ne pouvais pas parce que je savais qu’elle allait revenir pour se joindre aux autres. Imaginez un peu quand j’aurais trente ans et que j’en aurais tué une centaine, ou plus encore ? J’aimais ça et c’était si facile – mais comment j’allais supporter d’avoir tous ces démons dans la tête toutes les nuits ? J’avais lu que des gens s’étaient mis une balle dans la tête pour se débarrasser de leurs cauchemars. Maintenant je comprenais pourquoi. »
Tony Cavanaugh La Promesse Editions Sonatine – 421 pages – Parution prévue le 12 avril -
Traduit de l’anglais (Australie) par Paul Benita
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