Joyce Maynard : Prête à tout
24/04/2018
Daphne Joyce Maynard, née en 1953 à Durham au New Hampshire, est une écrivaine américaine, auteure de nombreux romans et essais. A 19 ans, elle a une relation d'un an avec J. D. Salinger qui la marquera profondément et qu'elle raconte dans Et devant moi, le monde. Son roman Prête à tout, date de 1993 et a été adapté au cinéma par Gus Van Sant en 1995 dans le film du même nom.
Suzanne, une jeune femme à l’ambition démesurée, est prête à tout pour percer dans le milieu journalistique de la télévision. Sous couvert d’un reportage sur la vie des adolescents, elle va en manipuler trois pour qu’ils tuent son mari pas à la hauteur de ses projets.
Vous le voyez il n’y a pas de suspense. Le roman alterne les chapitres courts comme ces documentaires télé traitant d’un fait divers où chaque acteur, proche ou éloigné du drame, intervient pour donner sa version de l’histoire et éclairer le téléspectateur/lecteur sur la personnalité des protagonistes.
Il y a Suzanne, l’héroïne, sa jeunesse, sa vie, son mariage, ses ambitions et ses ruses manipulatrices d’un côté, et puis les trois adolescents, Jimmy un gars sympa dont elle fera son amant tueur de mari, Russel son pote le bad boy et Lydia, une jeune paumée pas aidée par la nature. On suit l’histoire en bâillant car tout cela est bien banal pour ne pas dire simplet et comme aucun rebondissement ne vient réveiller le lecteur en pilotage automatique, on referme le bouquin en se demandant pourquoi on l’a ouvert.
Le critique aimable arguera d’une dénonciation de notre société où la célébrité aurait valeur de graal… Certainement un critique pas très difficile sur la qualité de ses lectures. Si vous êtes pressés, ne lisez que les dernières lignes de chaque chapitre, ça suffit largement ; si vous êtes malins, ne perdez pas votre temps avec ce bouquin qui n’est pas foncièrement mauvais mais beaucoup trop quelconque.
« Je connais certaines personnes qui vous diront que je suis une petite salope ambitieuse, prête à tout. Je ne donne pas de noms, mais je sais bien que des gens ne se priveront pas pour déblatérer sur mon compte. Je les imagine déjà en train de dire quelle emmerdeuse arriviste j’étais aux studios. J’étais prétentieuse, je me prenais pour la meilleure. Et alors ? Depuis quand est-ce un crime d’avoir un peu de confiance en soi et d’amour-propre ? Si je ne m’étais pas mise en avant, qui l’aurait fait à ma place, hein ? »
Joyce Maynard Prête à tout Philippe Rey – 333 pages –
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
2 commentaires
Jamais lu cette auteur! L'instinct, je suppose, rien qu'à lire votre billet, drôle et acéré, je sens que je peux en rester là.
Vous ne perdez rien à ne pas la lire, au contraire c’est du temps de gagné pour d’autres écrivains ! J’avais fait un premier essai affligeant avec « L’Homme de la montagne » par conscience professionnelle ( ?) et chroniqué sur ce blog, j’ai retenté ma chance, mais cette fois la coupe est pleine.
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