Jules Verne : De la Terre à la Lune
27/04/2018
Jules Verne (Jules-Gabriel Verne de son nom exact), né en 1828 à Nantes et mort en 1905 à Amiens, est un écrivain français dont les livres sont, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures utilisant les progrès scientifiques propres au XIXe siècle. En 1863 paraît chez l'éditeur Pierre-Jules Hetzel son premier roman, Cinq semaines en ballon, qui connaît un très grand succès y compris à l'étranger. Jules Verne nous a légué une œuvre immense, plusieurs dizaines de romans dont quelques chefs-d’œuvre comme Vingt mille lieues sous les mers (1870) pour n’en citer qu’un et mon préféré. Populaire dans le monde entier, il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère après Agatha Christie. De la Terre à la Lune date de 1865.
Peu de temps après la fin de la guerre de Sécession, le Gun Club de Baltimore (un club d'artilleurs), se désole de son manque d’activité. Pour y remédier, son président Impey Barbicane propose d’envoyer un boulet de canon sur la Lune. Un défi technologique et scientifique qui devrait remobiliser ses troupes. L’affaire fait grand bruit dans le monde entier et quand un Français, Michel Ardan, propose de fabriquer un boulet creux dans lequel il s’installerait pour aller sur la Lune, c’est la folie qui s’empare de tous…
Ce bouquin est tombé dans mes mains par hasard mais aussi fort opportunément car il allait m’aider à régler un problème définitivement : j’allais le relire cinquante ans après une première lecture (donc, une fois avant que l’homme ne marche réellement sur la Lune et une fois après) et avec cet œil autre, conforter ou non le souvenir que j’en gardais, à savoir un roman particulièrement ennuyeux ! Autant aller directement au but, si Jules Verne a écrit plusieurs romans magnifiques, il n’est pas interdit de dire qu’il en a pondu de moins bons, et celui-ci en fait partie.
Je concède qu’avoir eu cette idée de voyage dans l’espace était révolutionnaire et que lire ce roman à l’époque devait faire se lever au ciel les yeux des lecteurs ; j’ajouterai aussi que les talents de vulgarisateur de Verne pour les connaissances scientifiques de son public sont ici exploités à fond (pour ne pas dire lourdement). Ce n’est pas rien, mais c’est aussi hélas tout.
La première moitié du bouquin se résume à de longues explications scientifiques sur la faisabilité du projet et c’est d’un ennui mortel. De plus, le roman se déroulant aux Etats-Unis, Verne colle à son sujet en utilisant de nombreux anglicismes et surtout le système métrique local, ce qui nous vaut des distances en miles pas immédiatement évocatrices pour moi. L’âge n’aidant pas à conserver une fraicheur d’esprit, certains passages m’ont semblé grotesques, comme l’aménagement intérieur du boulet qui finalement accueillera trois hommes et deux chiens pour son voyage.
Pour terminer sur une bonne note, j’ai néanmoins apprécié la fin du livre, assez réussie pour mon goût.
« Mais il ne suffisait pas d’aller, il fallait voir en route. Rien ne fut plus facile. En effet, sous le capitonnage se trouvaient quatre hublots de verre lenticulaire d’une forte épaisseur, deux percés dans la paroi circulaire de projectile, un troisième à sa partie inférieure et un quatrième dans son chapeau conique. Les voyageurs seraient donc à même d’observer, pendant, leur parcours, la Terre qu’ils abandonnaient, la Lune dont ils s’approchaient et les espaces constellés du ciel. Seulement, ces hublots étaient protégés contre les chocs du départ par des plaques solidement encastrées, qu’il était facile de rejeter au-dehors en dévissant des écrous intérieurs. De cette façon, l’air contenu dans le projectile ne pouvait pas s’échapper, et les observations devenaient possibles. »
2 commentaires
Je crains que J Verne, qu i a enchanté ma jeunesse (lointaine) ne passe plus la rampe maintenant...
Je ne suis pas aussi catégorique. Beaucoup de romans, sur la masse, n’ont jamais été très bons ; d’autres ne résistent pas au temps mais il reste quelques chefs d’œuvres intemporels, ne serait-ce que « Vingt milles lieues sous les mers » où il atteint des sommets (sic !).
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