Pascal Garnier : La Théorie du panda
10/08/2018
Pascal Garnier est un écrivain français né en 1949 à Paris et mort en 2010 à Cornas (Ardèche). Après une vie d'errance et de petits boulots, et un passage éclair par le rock 'n' roll, il décide à 35 ans de se lancer dans l'écriture. Son œuvre abondante et multiforme comprend des romans noirs comme des ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse. La Théorie du panda date de 2008.
Dans une petite ville de Bretagne. Gabriel, notre héros, arrive tout juste d’on ne sait où et sans qu’on sache trop pourquoi ici et pas ailleurs, puisqu’il n’y connait personne et n’a pas de but précis. Peu bavard mais à l’écoute des autres, il se lie vite avec ceux qu’il croise : Madeleine la réceptionniste de son hôtel qui en pince en vain pour lui, José le patron d’un bistro dont la femme est hospitalisée ou encore Rita et Marco, deux paumés à la colle unis par la dope. Gabriel aime faire la cuisine alors il débarque chez l’un ou l’autre avec ses emplettes et se met aux fourneaux. Comme un ange descendu sur Terre, il soulage les peines et les tracas de chacun par sa simple présence apaisante. Mais Gabriel tait un secret, un drame familial qui l’a anéanti…
Moi aussi j’ai une théorie : quand la chaleur estivale est telle que même lire devient pénible, quand vous ne savez pas quoi lire, cherchant quelque chose de léger mais pas mièvre, pas trop long en pages mais assez épais en tant que lecture, quand le déjà vu ou convenu vous saoule, il n’y a qu’un geste qui sauve, ouvrir un roman de Pascal Garnier !
Une fois encore l’écrivain m’a comblé avec ce petit roman. Tout y est excellent : l’écriture empreinte de douceur où l’on sent que chaque mot est choisi pour que sa sonorité ne heurte pas le rythme de la narration ; les personnages auxquels on s’attache même si plus tard on leur découvre de vilains travers ; et cette intrigue qui comme toujours chez l’auteur, débute toute gentillette avant le dérapage amorçant la fin du livre et ses surprises qui ravissent, touche de piment dans ce met délicat.
J’adore Pascal Garnier. Si vous ne l’avez jamais lu, vite, vite, avant la rentrée littéraire précipitez-vous sur l’un de ses bouquins. Ca se lit rapidement et après vous êtes mordu à vie !
« - Voulez-vous que je vous dise… Je n’y crois pas un seul instant à leur progrès. Tenez, c’est comme le téléphone. Mes enfants m’ont acheté un portable parce que ça les rassure. Eh bien ! vous me croirez si vous voulez, mais ça ne marche jamais ce truc-là. Et c’est toujours de ma faute, je ne suis jamais au bon endroit, je n’ai pas rechargé les batteries, je n’ai pas appuyé sur la bonne touche, que sais-je encore ! Ils ont toujours une bonne raison pour me faire croire que c’est toujours moi qui m’y prends mal. Ils m’ont offert un ordinateur aussi, pour être plus près de moi, paraît-il. Du coup, je ne vois mes petits-enfants qu’en photos et je ne reçois plus de cartes postales… C’est un monde de jeunes, plein de boutons. »
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