Franck Thilliez : Deuils de miel
04/02/2019
Franck Thilliez, né en 1973 à Annecy, est un écrivain français, auteur de romans policiers et de thrillers, également scénariste (voir la série Alex Hugo, sur France2). Auteur d’une ribambelle d’ouvrages, Deuils de miel date de 2006 et s’inscrit dans le cycle Franck Sharko ; il fait suite à Train d’enfer pour Ange rouge qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu au préalable.
Issy-les-Moulineaux, région parisienne, le cadavre d’une femme nue est retrouvé dans une église. Son corps a été rasé, elle est agenouillée dans le confessionnal, ne présente aucun blessure apparente, ses organes semblent avoir explosé. Le commissaire Sharko est chargé de l’affaire…
Je ne suis pas un grand connaisseur de l’œuvre de l’écrivain mais le point commun aux romans que j’ai lus, c’est que Franck Thilliez aiment bien les meurtres gratinés et originaux. C’est d’ailleurs à peu près tout ce que j’en retiens. Sinon nous sommes dans le très classique thriller. Sharko est rongé par le décès de sa femme et de sa petite fille, au point d’avoir des visions, ce qui ne va pas vraiment l’aider dans son enquête et même, pour ma part, m’agacer un peu/beaucoup. Ceux qui aiment y verront au contraire une touche de surnaturel s’ajouter au suspense du roman.
Parmi les éléments de l’intrigue vous trouverez des références à l’Apocalypse de Jean (les trucs mystiques c’est toujours sympa), des bestioles qui grouillent (moustiques, papillons, araignées…) et là les bestiolophobes vont s’attraper des suées, des maladies contagieuses (malaria ou paludisme) et une vengeance trouvant son origine dans l’enfance (les trucs psychologiques de ce type sont éculés et ce n’est pas ici que le genre est renouvelé). La crédibilité générale n’est pas la priorité de l’auteur (« Qu’y avait-il à comprendre ? C’était une histoire de dingue ! Je secouai la tête. ») mais on lui pardonnera car nous y sommes habitués avec ce type de romans, mais enfin, courser un papillon en pleine nuit et en pleine forêt… heu… ?
En fait le seul vrai défaut du bouquin, c’est qu’on ne s’intéresse pas aux personnages. Ni les victimes (oui car il y en aura d’autres) ni même Sharko ne sont attachants. Seules les âmes sensibles toujours prêtes à sortir leur mouchoir à l’évocation d’un décès auront de l’empathie pour le commissaire, mais ce n’est pas l’écriture et le style de l’auteur qui la feront naître.
J’en termine, mon billet paraît casser grave le roman mais ce n’est pas vraiment le cas. Franck Thilliez écrit des thrillers populaires, sans prétentions d’aucune sorte, et son bouquin se lit facilement et avec rapidité. Nous le conseillerons donc aux voyageurs ayant un long trajet en train à faire, on lit un chapitre, on regarde le paysage, on lit un autre chapitre, on va boire un café au bar etc. Et à l’arrivée, le bouquin lu est déposé dans une boite à livres où il trouvera un autre lecteur…
« - Femme blanche, une cinquantaine d’années. Aucune trace apparente de blessures ou de sévices. Les chevilles sont encore entravées, mais les mains ont été libérées de leur corde, abandonnée sur le sol. Les yeux étaient bandés avec du sparadrap. Le prêtre a retrouvé le corps agenouillé, à huit heures trente-cinq ce matin, dans la loge des pénitents du confessionnal. Le crâne rasé était couvert de … papillons. Je fronçai les sourcils. – Des papillons ? Morts ? – Vivants. Sept gros papillons à longues antennes, avec… le dessin d’une tête de mort sur l’abdomen. Quand on a essayé de les attraper au filet, ils ont… crié. Un couinement terrifiant. »
Les commentaires sont fermés.