Julian Barnes : Love, etc.
13/05/2019
L’écrivain anglais Julian Barnes est né à Leicester en 1946. Après des études de langues et de littérature à l'Université d'Oxford, il travaille comme linguiste pour l'Oxford English Dictionary. Il entreprend une carrière de journaliste avant d’entamer une carrière d’écrivain. Il écrit aussi des romans policiers sous le pseudonyme de « Dan Kavanagh ». Julian Barnes a été primé à la fois par le Médicis en 1986 pour Le Perroquet de Flaubert et le Femina en 1992 pour ce roman Love, etc. Pour information, le bouquin a été adapté au cinéma en 1996 et sous le même titre, par la réalisatrice Marion Vernoux avec Charles Berling, Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg.
Stuart et Oliver sont amis depuis le lycée. Adultes, le premier travaille dans la banque et mène une vie rangée et confortable tandis que le second est plus bohème, plus coureur de filles mais moins aisé financièrement en tant que professeur d’Anglais. Le jour où Stuart épouse Gillian, Oliver découvre qu’il aime la jeune femme et s’interroge avec stupeur : « Que va-t-il bien pouvoir arriver à présent ? » Sans dévoiler un grand mystère, disons que l’amour d’Oliver va tourner à l’obsession maladive, le couple va divorcer et Gillian épouser Oliver, rendant Stuart zinzin !
La bonne idée du livre tient dans sa construction, Julian Barnes optant pour le roman choral, les trois protagonistes donnant à tour de rôle leur point de vue sur tel ou tel évènement ou situation, et pour agrémenter la chose, ils s’adressent au lecteur, le prenant à témoin de leurs différents. Ce cadre narratif, déjà amusant en lui-même, se combine parfaitement avec l’écriture tout en humour de l’écrivain.
Le début du roman est donc fort drôle, de cet humour anglais jamais exubérant à vous user les zygomatiques mais qui vous laisse un mince sourire au coin des lèvres en permanence. Las, au bout d’un moment on se lasse de toutes les bonnes choses et on en vient à trouver le bouquin trop long, d’autant que le lecteur constate qu’il pourrait sauter quelques pages sans rien perdre d’essentiel à la compréhension générale. Heureusement, le dernier quart du roman reprend de l’intérêt, le propos est moins humoristique, les réflexions sur l’amour, le mariage et l’argent donnent un peu de sens au livre, sans qu’on soit néanmoins nécessairement d’accord avec Barnes.
Conclusion, j’ai trouvé le roman souriant, un peu trop long et pour tout dire, très moyen : L’Amour, blablabla etc.
« Love, etc. La proposition est simple. Le monde se répartit en deux catégorie : ceux qui croient que la finalité, la fonction, la pédale forte et la mélodie de base de l’existence se résument à l’amour et que le reste – tout le reste – est simplement un etc. ; et puis les autres : ces cohortes d’infortunés, dont la foi se borne etc. de l’existence, pour qui l’amour, en dépit de ses charmes, n’est qu’une passagère efflorescence de jeunesse, le fiévreux prélude au changement de couches de Bébé, et non pas quelque chose d’aussi solide, immuable et fiable que, disons, la décoration d’un foyer. Voilà la seule distinction entre les êtres humains qui, à mes yeux, ait quelque valeur. »
Julian Barnes Love, etc. Folio – 375 pages –
Traduit de l’anglais par Raymond Las Vergnas
2 commentaires
J'ai moi aussi des réserves pour cet auteur qui pourtant me fait sourire. Je ne suis pas du tout sûre de lire celui-là.
C’est bien là le « problème » avec Julian Barnes, il fait sourire mais on reste sur sa faim quand ses romans s’achèvent….
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