John Grisham : Le Dernier match
09/08/2019
John Ray Grisham né en 1955 dans l’Arkansas est avocat, auteur américain de romans judiciaires et de romans qui décrivent le sud rural des Etats-Unis. Il est surtout connu pour ses livres qui ont été portés à l'écran tels que La Firme (avec Tom Cruise et Gene Hackman), L'Affaire Pélican (avec Julia Roberts) ou encore Le Maître du jeu (avec Dustin Hoffman et Gene Hackman) par exemple. Le Dernier match date de 2006.
Messina, une petite ville américaine. Ici, comme dans de nombreuses autres villes américaines, le football (américain) a une place prépondérante dans la vie locale. Quand Eddie Rake, retiré du sport mais mythique coach des Spartiates au palmarès impressionnant, est à l’article de la mort, tout le monde suspend son souffle dans l’attente et se remémore la grande époque des succès de l’entraineur. Neely Crenshaw, légendaire joueur, a même fait le déplacement et revient pour la première fois dans sa ville natale depuis son départ il y a une quinzaine d’années…
Je ne suis pas un admirateur de l’écrivain mais je voulais lui accorder une dernière chance avec un roman qui ne soit pas un polar/thriller. Là encore, raté ! Ce bouquin est une enfilade de clichés ou de banalités très quelconques.
Le récit s’étale sur quatre jours. Neely a failli devenir une grande vedette du football professionnel quand il avait seize ans mais une blessure au genou, dont il conserve des séquelles aujourd’hui, l’en a empêché. Il y a un secret autour d’un match crucial, en 1987, un évènement qui s’est déroulé dans les vestiaires mais dont les rares témoins d’alors ne veulent jamais parler. Ces quelques jours dans l’attente de la mort du coach, comme une thérapie, vont délier les langues par le biais des souvenirs. Les anciens joueurs évoquent leur gloire passée, les méthodes de l’entraineur (extrêmement rudes)… Et chacun en vient à révéler directement ou non, son amour et sa haine pour cet homme : il leur en a fait baver sur le terrain mais il leur a aussi donné des armes pour la vie. On n’a rien sans rien.
John Grisham nous montre l’importance de ce sport aux Etats-Unis : les universités prêtes à tout pour s’attacher les meilleurs joueurs, les pots-de-vin, le rôle social des équipes dans ces petites villes, moments de communion entre tous les habitants le temps d’un match. Mais aussi la gloire éphémère autant qu’aveuglante pour des gamins qui se voient déjà en professionnels de renom. On évoque ici le football américain, mais ça peut aussi s’appliquer à d’autres sports.
Il y a tout cela dans ce livre, mais ça manque de force ou de puissance pour sortir du simple cliché ou de l’évidence. Les personnages sont peu attachants, très basiques et quand Neely revoit brièvement son ex-petite amie d’alors qu’il avait larguée pour une plus dévergondée, la scène hésite entre le nunuche et le mauvais scénario.
Un sujet relativement intéressant mais traité trop succinctement, donc un bouquin dont on pourra se passer facilement…
« - On compte les années en attendant d’entrer dans l’équipe première, poursuivit Paul, puis on devient un héros, une idole, un connard prétentieux à qui tout est permis dans cette ville. On gagne, on gagne, on est le roi d’un petit univers et, du jour au lendemain, plus rien. On joue son dernier match et tout le monde est en larmes. On ne peut pas croire que ce soit fini. La saison suivante, une nouvelle équipe arrive et on est jeté aux oubliettes. – C’est si loin, tout ça. – Quinze ans, mon vieux. »
John Grisham Le Dernier match Robert Laffont – 203 pages –
Traduit de l’américain par Patrick Berthon
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