Chantal Thomas : Café Vivre
12/10/2020
Chantal Thomas, née en 1945, est une romancière, essayiste, dramaturge, scénariste, spécialiste de la littérature et universitaire française. Après avoir rédigé sa thèse sous la direction de Roland Barthes, elle a enseigné dans plusieurs universités américaines et est directrice de recherche au CNRS.
Publié cette année, Café Vivre, sous-titré Chroniques en passant, est un recueil de textes parus dans le journal Sud Ouest entre 2014 et 2018 à raison d’un par mois ; une collection de quarante-huit vignettes compilées dans ce recueil. A propos de ce livre, Chantal Thomas a déclaré « Et à la fin, en me retournant, j’ai senti qu’ils formaient un livre », un avis que je ne suis pas certain de partager. Car que trouve-t-on dans ce recueil, de tout ! et c’est là un inconvénient inhérent (pas toujours, il est vrai) à ce type d’ouvrage.
Chaque texte offre une rencontre avec un personnage célèbre, vivant ou mort, une évocation de sensations et de moments, un compte-rendu d’exposition, un souvenir de voyage ou de séjour en France ou à l’étranger. On croise Colette comme Gilles Vigneault (pour les plus jeunes, il s’agit d’un chanteur poète canadien), Roland Barthes à New York et François Mauriac à Malagar…. Arcachon ou le Japon… L’Histoire et les petites histoires… Bref, un pot-pourri de choses et d’autres mais toujours sur un mode cultivé, même si elles sont d’un intérêt relatif selon les chapitres. L’écriture de Chantal Thomas ne manque jamais d’élégance et de fluidité, comme toujours, ce qui est toujours agréable pour le lecteur.
Personnellement, lire ces textes dans le journal, de temps en temps, aurait été très plaisant, leur légèreté contrastant avec les informations toujours anxiogènes de la presse. Mais là, regroupés dans un ouvrage, ce passage du coq à l’âne toutes les deux ou trois pages… Solution de contournement conseillée : picorer dans ce bouquin selon son humeur, reposer le livre et y revenir plus tard mais certainement pas le lire d’une traite. Un inconvénient majeur quand on l’emprunte dans une médiathèque. Des textes sympathiques pour un bouquin à classer dans les « Bof ! ».
« Pour moi, je l’avoue, être appelée au téléphone est souvent de l’ordre du dérangement. Je n’ai pas de plaisir particulier à « être sonnée ». Je ne vois pas de raison à répondre à l’instant et à interrompre, pour une demande d’aucune urgence, la progression aléatoire d’une réflexion ou le cheminement vague et indéfini d’une rêverie. « Je ne vous dérange pas ? – Si, un peu. – Vous étiez en train de travailler ? – Non, pas précisément. Je ne faisais rien. – Alors, où est le problème ? » formule tout haut ou garde pour lui-même l’interlocuteur. Je ne fais rien, je n’ai donc rien à sauver ni à défendre contre une intrusion. Je ne fais rien, mon temps est sans valeur, n’importe qui peut en disposer… »
Chantal Thomas Café Vivre – Chroniques en passant Seuil – 190 pages –
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