Joe R. Lansdale : Rusty Puppy
24/09/2021
Joe R. Lansdale, né en 1951 au Texas, est un romancier et scénariste de comics américain. En 1972, à 21 ans, il fait paraître sa première nouvelle et, avec sa mère, il publie un essai sur la botanique, qui reçoit le prix de meilleur article journalistique. Par la suite, dans les années 1970, il donne régulièrement des nouvelles policières ou de science-fiction. Il fréquente l'Université du Texas et, en attendant de pouvoir vivre de son écriture, il travaille successivement comme fermier, chercheur d'or, charpentier, plombier. C’est en 1980 qu’il voit son premier roman édité.
Paru en 2019, Rusty Puppy vient d’être réédité en poche, un polar de la série des Hap Collins et Leonard Pine, le tandem de détectives chers à l’écrivain. Hap Collins est blanc et hétéro, Leonard Pine est Black, homo et du genre hargneux, les deux formant une paire de détectives atypiques œuvrant au Texas, vers Houston.
Hap et Leonard sont engagés par Louise, mère de Jamar, un jeune Noir assassiné par la police, pour en éclaircir les circonstances qui semblent très suspectes. S’en prendre à la police dans ce bled où forces de l’ordre et notables font leurs lois va s’avérer risqué…
Une précédente incursion dans l’œuvre de l’auteur ne m’avait pas entièrement convaincu, une seconde couche était nécessaire pour me forger un avis définitif. Pour ceux qui débarqueraient sachez que Joe R. Lansdale écrit des polars un peu à l’ancienne, c’est-à-dire sans violence excessive, fusillades assourdissantes et cavalcades éperdues, que le suspense n’est pas sa priorité et que les enquêtes de ses deux zozos ne cassent pas quatre pattes à un canard. Je ne vais d’ailleurs pas m’embêter à entrer plus avant dans le scénario de celle-ci, ni même vous donner le sens du titre du roman, ce serait trop long à expliquer pour un intérêt bien mince mais les curieux peuvent en avoir l’explication en page 102 de cette édition.
Pas très folichon alors ? L’originalité, car il y en a une, c’est l’humour. Les vannes fusent entre Leonard et Hap, tout comme celles décochées à leurs interlocuteurs même dans les situations les plus scabreuses. Vannes très souvent de nature anale, donc pas particulièrement finaudes, passe encore, mais à trop vanner on épuise le lecteur et son sourire complaisant finit par s’estomper.
En résumé, ce bouquin conforte mon opinion déjà forgée avec ma précédente lecture : sympatoche mais sans plus, donc très dispensable. Par élégance je laisserai le dernier mot à Hap Collins : « Le Ranger n’avait pas l’air du genre à apprécier les foutaises, malheureusement pour lui ce soir on n’avait pas grand-chose d’autre en magasin. »
« Ce sont des médecins et des infirmières qui m’ont sauvé du grand plongeon dans le noir, alors je n’ai pas remercié Jésus en revenant à moi. J’ai remercié l’équipe médicale, leurs années d’études et leurs formidables compétences. J’ai toujours pensé que, si j’étais médecin et que je sauve la vie de quelqu’un, et que ce quelqu’un à son éveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever. »
Joe R. Lansdale Rusty Puppy Folio - 333 pages –
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Frédéric Bruement
2 commentaires
Opinion en gros semblable... Ils m’ont bien amusée à une époque, ces deux loulous, et puis, on se lasse...
Hé oui.... amusant à petite dose mais on se lasse vite !
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