Honoré de Balzac : Honorine
16/11/2023
Honoré de Balzac (1799-1850) est un romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. A cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres ébauchées.
Honorine, très court roman ou plus sûrement longue nouvelle parue en 1844, s’insère dans les Scènes de la vie privée de La Comédie humaine et vient d'être rééditée en poche. Ce n’est pas un des textes les plus connus de l’écrivain, ce n’est pas l’un de ses meilleurs non plus.
Honorine, jeune épouse du comte Octave, ministre d’Etat, se laisse séduire par un amant avec lequel elle s’enfuit. Hélas, elle se retrouve rapidement abandonnée avec un enfant qui mourra bien vite. Malgré les demandes pressantes de son mari lui accordant son pardon, elle refuse de regagner son foyer et se terre dans une maison où elle se croit cachée…
Amour, passion, folie et mort.
Octave noue un amour fou pour Honorine et quand elle le quitte et se retrouve seule, à son insu, par ses relations et son argent, dans l’ombre il veille sur elle, lui trouvant un logement coquet et pas cher dont il paye une partie, des domestiques à sa botte, et ses hommes de paille achètent au-dessus de leur valeur les bouquets artificiels créés par Honorine pour assurer sa subsistance. Elle se croit libre et indépendante, elle est prisonnière dans une geôle aux barreaux invisibles.
La situation dure depuis plusieurs années quand le comte fait emménager son nouveau et jeune secrétaire, Maurice de l’Hostal, dans la maison attenante, afin qu'il se lie avec sa femme et qu'il la convainque de revenir. Elle finira par accepter mais le remords et le chagrin sont trop forts et la rongent, engendrant un désespoir aussi grand chez son époux et ce qui devait arriver, arrivera.
Un grossier résumé de l’intrigue où Balzac sonde les caractères et plus particulièrement les tourments de l’amour, les extrémités où conduit la passion, voire la folie, avec en question centrale : une femme adultère peut-elle rester vertueuse ?
« En Orient, berceau de l’Humanité, la femme ne fut qu’un plaisir, et y fut alors une chose ; on ne lui demandait pas d’autres vertus que l’obéissance et la beauté. En mettant l’âme au-dessus du corps, la famille européenne moderne, fille de Jésus, a inventé le mariage indissoluble, elle en a fait un sacrement. (…) Cette institution a produit un monde nouveau, reprit le comte en souriant ; mais les mœurs de ce monde ne seront jamais celles des climats où la femme est nubile à sept ans et plus que vieille à vingt-cinq. L’Eglise catholique a oublié les nécessités d’une moitié du globe. »
2 commentaires
j'avoue ne pas avoir envie de relire Balzac de cette période je n'ai plaisir à lire que Maupassant et un seul roman de Flaubert : Madame Bovary
Je vois ce que tu veux dire. Les trois écrivains sont très bons, bien sûr, mais il est certain que Maupassant est le plus facile à lire ou à relire car plus léger, plus souriant parfois, bref ça se lit facilement et par tous les publics.
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