William H. Hodgson : Les Canots du Glen Carrig
20/11/2023
William Hope Hodgson (1877-1918) est un écrivain anglais réputé pour ses nombreuses nouvelles et ses quatre romans fantastiques. J’ai déjà chroniqué ici l’excellent Carnacki, chasseur de fantômes, un recueil de nouvelles, avec Les Canots du Glen Carrig, il s’agit de son premier roman (1907) qui vient d’être réédité.
Un père raconte à son fils l’extraordinaire autant que terrifiante aventure qu’il a vécue il y a bien longtemps. Après le naufrage du Glen Carrig, quelques survivants errent sur l’océan dans deux canots qui bientôt n’en est plus qu’un après qu’une tempête les séparent. Leur odyssée arrivera à son point culminant quand ils aborderont une sorte d’île prise dans une mer d’algues compacte et immense, qu’on supposera être une variante de la mer des Sargasse. Après les peurs et les souffrances inhérentes à leur situation critique, ils vont tomber de Charybde en Scylla et rencontrer l’horreur : sous cette masse gluante maritime vivent des pieuvres et des crabes géants pas sympathiques du tout et pire encore car dépassant l’imagination, des créatures mi-humaines mi-poulpes ! Et dans cet enfer marin, un navire avec quelques humains à bord, prisonnier depuis sept ans de cette végétation hostile et de ces choses vivantes mais innommables qui en veulent à leur vie. Les marins du canot et ceux du navire vont tenter de se dépêtrer de ce bourbier mortel…
Je ne vais pas vous baratiner en disant qu’on tremble de peur à la lecture de cet ouvrage, nous sommes en 2023 et plus en 1907, vous (?) et moi en avons lu un paquet de bouquins jouant sur nos peurs, alors sans être blasés, on connait la mécanique de ce type de scénarios.
Néanmoins et en prenant bien en compte qu’il s’agit d’un vieux roman (style, naïveté de l’intrigue etc.), le bouquin est assez divertissant, gentiment inquiétant avec bien entendu une fin heureuse.
« Ce n’était pas un bruit de pieds traînant par terre, rien qui ressemblât au bruit qu’on fait en marchant ni même à un battement d’ailes de chauve-souris ; j’y avais en effet pensé au premier abord, sachant que les vampires ont la réputation de hanter la nuit les endroits lugubres. Ce n’était pas non plus le sifflement d’un serpent, mais cela nous faisait plutôt penser au bruit que ferait un linge humide qu’on frotterait sur le plancher et les cloisons étanches. C’est au moment où cette chose a frôlé l’autre face de la porte derrière laquelle nous écoutions que nous avons été le mieux en mesure de vérifier l’exactitude de cette comparaison. Vous pouvez être sûr que nous nous sommes tous les deux reculés, fous de terreur. »
William H. Hodgson Les Canots du Glen Carrig Terre de Brume - 169 pages -
Traduit de l’anglais par Jacques Parsons
2 commentaires
à lire au second degré si je comprends bien ?
« Second degré » n’est pas la bonne définition car cela sous-tendrait que derrière l’écrit se cache une intention opposée. Ici tout est au premier degré mais nous sommes dans un récit typique de ce genre de littéraire d’horreur. Par contre le décalage entre sa date d’écriture et aujourd’hui, le rend plus « amusant » …. Et donc tu peux y voir un genre de « second degré » involontaire de la part de l’écrivain.
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