Margaret Kennedy : Divorce à l’anglaise
27/05/2024
Margaret Kennedy (1896-1967) est une femme de lettres, romancière et scénariste britannique. Roman de 1936, publié en français sous le titre Solitude en commun, il est désormais réédité sous le titre Divorce à l'anglaise.
Grande-Bretagne en 1936. A l’approche de la quarantaine, Betsy Canning mariée avec Alec, trois enfants, une vie aisée mais un sentiment de manque, décide de divorcer car « si quelqu’un méritait d’être heureux, c’était bien elle, qui s’était donné tant de peine pour éviter le malheur ». Si Alec n’y tient pas, il ne cherche néanmoins pas à y faire une opposition musclée. La situation va pourtant dégénérer quand la famille (leurs mères), leurs enfants et amis de la « bonne société » vont en avoir connaissance…
Betsy et Alec étaient plus ou moins d’accord pour se séparer sans fracas mais tout dérape hors de leur contrôle quand autour d’eux chacun va y aller de ses commentaires plutôt mal avérés, la rumeur va enfler, les « on dit » induire de fausses hypothèses ; on écoute aux portes, on surprend des baisers furtifs, on « suppose que », les quiproquo s’enchainent et bientôt il y a deux clans, les partisans de Betsy et ceux, en minorité d’Alec. Même les enfants sont partagés. Ce début de roman est assez « amusant » pour le lecteur.
Sans aller plus loin dans les détails, Alec va se retrouver en ménage et à nouveau père avec une jeune femme, Betsy va céder aux demandes pressantes d’un Lord, l’un et l’autre réaliseront avec le recul que leur situation nouvelle n’est pas vraiment meilleure que l’ancienne mais les dés ont été jetés.
Un roman avec de l’humour discret, de l’émotion (le décès de la mère d’Alec), un chouya de suspense (l’un des enfants est suspecté d’avoir écrasé une cycliste), des dialogues souvent bien sentis, quelques longueurs aussi… Un livre qui se lit très facilement, traitant du divorce dans les années 30 pour la société aisée, bref, pas mal du tout.
« Mais j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi malveillant. Je lui ai expliqué que j’étais certain qu’Alec n’avait rien à voir avec les lettres de Joy. Elle ne m’a pas cru. Elle ne voulait pas me croire. Elle va chercher les griefs les plus minables, tout ce qu’elle aurait dû oublier et pardonner depuis des siècles. En 1920, il l’a bousculée et elle est tombée dans l’escalier ! Mon Dieu ! Ca doit être autorisé au moins une fois dans n’importe quel mariage, ça. J’ai failli lui dire que je t’avais un jour assommée d’un coup de bouillotte. Pour rester gentil, on dira que la pauvre n’a plus toute sa tête. »
Margaret Kennedy Divorce à l’anglaise Folio - 513 pages -
Traduction de l’anglais par Adrienne Terrier, entièrement révisée par Anne-Sylvie Homassel
2 commentaires
Je te sens tout de même moins emballé que par "Le festin"...
Tu m’as très bien lu, c’est exactement ce que je voulais sous-entendre…..
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