Verbatim

« Une étrange et inexplicable tristesse la submergeait, de songer qu’il y avait de cela près de trente ans, un écrivain s’était vu garantir par son éditeur, par la critique, qu’il avait pondu un grand classique qui ferait l’admiration des générations futures, tout ça pour finir plus ou moins aux oubliettes, et que plus personnes ne le lise. Il aurait mieux fait de ne pas s’embêter à écrire du tout. »

« D’après ce que je voyais (je n’étais pas un expert), le roman anglais se résumait à un club de vieux mâles blancs, centré sur des figures telles que Fowles, Golding, Amis ou Burgess. »

« J’avais compris depuis longtemps qu’un mépris total, indéfectible et sans équivoque envers tous les auteurs contemporains était un prérequis incontournable pour étudier la littérature à Cambridge. »

« Regardez tous ces nouveaux auteurs qui montent, en ce moment – comment s’appellent-ils déjà ? – McEwan, Barnes, Rushdie. Ils creusent tous le même sillon. Ironique, irrévérencieux, gauchiste. Et laïc… c’est surtout ça. »

Jonathan Coe   Les Preuves de mon innocence