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Marcel Proust : La Recherche du temps perdu a cent ans (14/11/2013)

marcel proustAprès de longues et vaines démarches auprès des éditeurs (NRF, Mercure de France, Fasquelle et Ollendorff), même Gallimard refusera le roman du jeune écrivain sur les conseils d'André Gide qui exprimera, mais un peu tard, ses regrets par la suite. Seul Grasset accepte de publier, à compte d’auteur il est vrai, le roman de Marcel Proust, La Recherche du temps perdu.

Le 14 novembre 1913  - Il y a donc aujourd’hui cent ans – l’éditeur Bernard Grasset publie Du côté de chez Swann, tiré à 1250 exemplaires, premier volume de l’œuvre qui en comprend sept. Rappelons pour mémoire : Du côté de chez Swann, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue, Le Temps retrouvé.

Cette somme littéraire a entièrement été écrite dans son logement du 102 boulevard Haussmann à Paris, non loin de la gare Saint-Lazare. Marcel Proust (1871-1922) a emménagé dans cet immeuble après la mort de ses parents, le 27 décembre 1906, dans un grand appartement de 6 pièces au deuxième étage, où il voyait « le triomphe du mauvais goût bourgeois » et y vécut jusqu'en 1919.

L'immeuble appartenait à son grand-oncle, Louis Weil. À la mort de son oncle le 10 mai 1896, Mme Proust en avait hérité pour moitié, l'autre moitié revenant à son frère, l'avoué Denis-Georges Weil. Après la mort des deux cohéritiers, l'immeuble appartint pour une moitié à Marcel et Robert Proust et pour l'autre moitié à la veuve de Denis-Georges Weil, née Amélie Oulman et leur fille Adèle. L'appartement loué par Marcel Proust appartenait à Amélie Oulman. Le 9 novembre 1907, l'immeuble fut vendu aux enchères. Amélie Oulman le racheta entièrement et proposa à Marcel Proust d'acheter l'appartement qu'il occupait, mais ce dernier déclina l'offre et préféra conclure un bail de quinze mois le 15 juillet 1908.

Il trouvait à l'appartement de nombreux désagréments, le pollen des marronniers devant sa fenêtre qui lui donnait des crises d'asthme, la proximité des grands magasins et de la gare Saint-Lazare, le bruit du boulevard. Pour se prémunir contre le bruit, en septembre 1910, il fit clouer sur les murs de sa chambre de quatre mètres sous plafond, d'épaisses plaques d'écorce de liège brut, sur les conseils d'Anna de Noailles. L'architecte Louis Parent dirigea l'aménagement. Proust installa dans sa chambre les meubles de la chambre de sa mère plutôt que les siens.

En janvier 1919, Amélie Weil revendit l'immeuble, sans prévenir son neveu, à la Société nancéienne Varin Bernier qui congédia tous les locataires pour aménager des bureaux et une agence bancaire. Aujourd’hui si on se rend à cette adresse, comme je l’ai fait, on constate que c’est le CIC qui occupe le bâtiment mais plus étrange, la signature de l’architecte sur la façade indique que l’immeuble a été construit en 1920 ! Le nouveau propriétaire de l’époque, la banque Varin Bernier, ayant remodelé l’édifice on ne sait plus trop ce qui reste des traces effectives de l’écrivain à cet endroit ? Pour avoir une idée des lieux, il faut se rendre au musée Carnavalet où est reconstituée la chambre de Marcel Proust avec ses plaques de liège et son mobilier.

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À partir de 1914, il embauche une servante-confidente, Céleste Albaret, qui le nourrit d'un ordinaire de deux bols de café au lait et de deux croissants par jour. Mais rôle plus important encore, dans les derniers temps de l’écrivain, elle lui servira de secrétaire, classant ses papiers, notant sous la dictée les dernières corrections d’un Proust trop épuisé par son asthme pour pouvoir encore écrire, « Tout ce qui n’est pas vous m’énerve au plus haut point » lui confiera-t-il alors qu’il ne reçoit plus que très rarement et une personne à la fois. C’est elle aussi qui ira lui acheter ses livres à la librairie Fontaine, toujours en activité aujourd’hui, au n° 50 rue de Laborde.

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En 1919, après la vente de l'appartement du boulevard Haussmann, Proust se réfugie au 44 rue Hamelin dans le XVIe arrondissement. C’est ici qu’il décédera le 18 novembre 1922, épuisé d'une bronchite mal soignée, avant d'avoir vraiment mis la dernière touche à ce que l'on connaît aujourd'hui sous les titres de La Prisonnière, Albertine disparue et Le Temps retrouvé. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.  

Enfin, pour les maniaques pèlerins, une visite au Grand Hôtel de Cabourg (le Balbec du roman) s’impose. Marcel Proust y occupera toujours lors de ses séjours, la chambre 414 au quatrième et dernier étage, car écrivant la nuit, il détestait être importuné par le bruit des fêtards rentrant tard et piétinant au-dessus de sa tête. Il lui arrivait même de réserver une chambre de chaque côté de la sienne, en sas d’isolement et il aimait séjourner dans l’aile droite de l’hôtel, face à la mer, transformée en résidence privée.   

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Sources : Wikipédia, Hors-série n°8 du magazine Lire (2009), Préface d’André Maurois à La Recherche du temps perdu dans La Pléiade. Photos : Le Bouquineur

 

Radio France Bleu

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