Henning Mankell : La Lionne Blanche
15/10/2012
Henning Mankell a écrit La Lionne Blanche en 1993 et on y retrouve son héros récurrent, l’inspecteur Kurt Wallander qui exerce son métier à Ystad ville de Scanie, province Suédoise. Un cadavre de femme est retrouvé au fond d’un puits et non loin un doigt humain. Un doigt noir. En Suède ce n’est pas banal. Après un début assez lent et lourd, l’enquête va nous emmener du nord de l’Europe à l’Afrique du Sud, car nous allons être plongés dans un complot visant à abattre Nelson Mandela. Soyons honnête, certains aspects de l’intrigue sont peu crédibles ou bâclés (comme l’arrestation in extremis du tueur dans la scène finale), le début du livre est un peu pénible comme je l’ai déjà dit, pourtant insidieusement on est pris par cette histoire qui dépasse le roman policier pour entrer dans l’Histoire, celle de l’apartheid en Afrique du Sud, de Mandela et du président De Klerk. Le bouquin est construit sur deux intrigues qui se recoupent, l’enquête en Suède menée par Wallander et le complot qui se trame au Cap, ajoutez à cela les problèmes personnels de l’inspecteur, anti-héros absolu, ses relations difficiles avec son vieux père, sa fille et une femme qu’il aime mais n’est pas là. Henning Mankell qui partage sa vie entre la Suède et l’Afrique du Sud connaît bien son sujet.
« Je ne veux pas avoir affaire à des tueurs. Je ne veux pas être mêlé à une violence qui me sera incompréhensible jusqu’à ma mort. La prochaine génération de flics aura peut-être une autre expérience et un autre regard sur le métier. Mais pour moi, c’est trop tard. Je ne serai jamais autre chose que ce que je suis. Un policier à peu près compétent dans un district moyen de la province suédoise. Il se leva et contempla une pie qui s’envolait d’un arbre. Je n’ai aucune réponse. Je consacre ma vie à essayer de capturer des criminels. Parfois je réussis, la plupart du temps non. Mais le jour où je mourrai, j’aurai échoué à résoudre l’essentiel. La vie reste pour moi une énigme étrange. »
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