City Light Books à San Francisco
29/10/2012
En juin 1994 j’étais à San Francisco, j’en relis aujourd’hui mes notes de voyages transcrites dans mon carnet et j’y lis, permettez que je me cite, « Je remonte Colombus Avenue, à ma gauche Chinatown et à droite le quartier italien. Comme à New York les deux quartiers sont mitoyens. Il est 11h, l'odeur du café torréfié se répand dans les rues, au café Roma, murs couverts de cadres de photos d'artistes, chapelets d'ail pendus au plafond. Un peu plus haut, le fief de la culture beat avec le café Vesuvio et la librairie City Light Books Store. Ici se réunissaient dans les années 50', Jack Kerouac, Williams Burroughs et les autres écrivains qui inspirèrent la Beat Generation puis dans les années 60' les hippies. »
La Beat Generation est un mouvement artistique et littéraire né à New York dans les années 1950 qui doit son nom à Jack Kerouac. Les principaux écrivains de cette école sont Jack Kerouac (Sur la route), Allen Ginsberg (Howl), William S. Burroughs (Le Festin nu), mais aussi Gregory Corso, Lawrence Ferlinghetti, Gary Snyder …
S’il est une librairie mondialement connue, c’est bien City Light. La librairie se situe au n° 261 de Colombus Avenue et elle doit son nom au célèbre film de Charlie Chaplin connu en français sous le titre Les Lumières de la ville. Elle a été fondée en 1953 par le poète, écrivain et éditeur Lawrence Ferlinghetti qui passa en France son doctorat de lettres à la Sorbonne. Ecrivain engagé politiquement, auteur d’une œuvre contestataire, membre fondateur du mouvement Beat, il ouvre la librairie pour soutenir financièrement la revue littéraire éponyme. Premier éditeur des poètes beat, il s’efforça de populariser les textes et par là les idées qui amenèrent au renouveau de la littérature américaine et à l’émergence du mouvement hippie dans la seconde moitié des années 60.
La librairie est aussi connue pour être la première aux Etats-Unis à n’avoir vendu que des livres de poche. Ferlinghetti lançant sa propre collection de poches, dont le premier recueil est Howl d’Alan Ginsberg, ce qui lui vaudra d’être poursuivi par la justice américaine pour obscénité. Le procès retentissant, mobilisera les artistes et les intellectuels américains et finalement Alan Ginsberg sera relaxé.
Quant à la revue du même nom, elle n’existe plus depuis longtemps et City Light s’est agrandie depuis son ouverture, proposant une belle sélection de bouquins de poésies, philosophie, littérature en tous genres et surtout ouvrages d’avant-garde et textes politiques le plus souvent ignorés des médias classiques.
Une adresse mythique donc, rendez-vous de tous les amateurs de littérature de passage à San Francisco.
Source des photos : Le Bouquineur
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