Alexandre Dumas fils à Marly-le-Roi
03/12/2012
Si comme nous l’avons vu précédemment, Alexandre Dumas père habita Marly-le-Roi, son fils y résida de 1824 jusqu’à son décès.
Alexandre Dumas fils, enfant naturel de l’auteur des Trois Mousquetaires, est né à Paris en 1824 et décédé à Marly-le-Roi en 1895. Ecrivain lui aussi et membre de l’Académie Française, il se fit l’apôtre d’un « théâtre utile » d’inspiration sociale et on lui doit La Dame aux camélias, son plus grand succès.
A Marly, débutant place du Chenil, c’est dans la pentue rue Champflour, du nom d’une famille et d’un curé du XVII siècle, que subsiste la trace de l’ancienne propriété de l’écrivain, aujourd’hui dispersée en lotissements.
La propriété appartenait à Adolphe de Leuven, fils du comte de Ribbing, officier de la garde suédoise qui après avoir été au service de la France en 1782, participa à l’assassinat du roi Gustave III de Suède le 16 mars 1792 au cours d’un bal masqué avec deux autres complices. Banni, il se réfugia en France sous le nom de sa mère - Leuven.
Chez des amis de son père à Villers-Cotterêts, Adolphe de Leuven fait la connaissance d’Alexandre Dumas (le père) et ils écriront ensemble leur première pièce, La Chasse et l’Amour que Dumas signera sous le nom de Davy. Par la suite de Leuven écrira seul ou en collaboration avec d’autres, une centaine de vaudevilles et opéras-comiques qui seront joués dans les plus grands théâtres de Paris et même à l’Opéra dont il deviendra le directeur. La profonde amitié de cinquante ans entre Alexandre Dumas et Adolphe de Leuven se reportera après la mort de Dumas sur son fils Alexandre.
Le 14 avril 1884, âgé de 82 ans et atteint d’un cancer à l’estomac, de Leuven s’éteint sur ces derniers mots « pourvu qu’il fasse beau ce jour-là… ». Le service funèbre eut lieu en l’église Saint-Vigor de Marly et l’inhumation au cimetière du Pecq. Par testament daté du 18 août 1874, il laissait sa propriété de Champflour à Dumas fils, à une seule condition, qu’il conserve ses chevaux jusqu’à leur mort et qu’ils ne soient jamais attelés à un fiacre ou une charrette.
Dumas fils et sa femme Nadine Naryschkine qui avaient l’habitude de passer l’été dans la propriété à l’invitation des Leuven, s’installent à Champflour définitivement. L’écrivain fait surélever une partie de la maison pour y aménager un grand cabinet de travail. En 1895, sa femme de faible constitution décède et trois mois plus tard en juin, âgé de 71 ans, il épouse Henriette Régnier sa cadette de 27 ans dont il était épris depuis bien longtemps. On peut noter que depuis 1888, elle louait une petite maison place de la Vierge, c’est-à-dire pas très loin de Champflour...
L’union ne durera pas, car Dumas meurt fin novembre de cette même année. « Les trains venus de Paris déversaient sur les quais de la petite gare, des flots d’admirateurs et de curieux qui se dirigeaient en cortège vers Champflour. »
Ce n’est qu’en 1933 que Jeannine d’Hauterive qui décédera l’année suivante, seule légataire de Dumas (sa veuve n’ayant que l’usufruit de la propriété), décidait de vendre la propriété et de morceler le parc pour en faire un lotissement de pavillons, aujourd’hui parc Alexandre-Dumas. De l’époque glorieuse ne restent que la maison restaurée et la serre.
Sources : Marly, rues, demeures et personnages Christiane C. Neave (1983) – Photos : Le Bouquineur
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