Henry David Thoreau : Les Forêts du Maine
04/02/2013
Henry David Thoreau, né le 12 juillet 1817 à Concord (Massachusetts) où il est mort le 6 mai 1862, est un essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et poète américain. Il est surtout connu pour ses deux ouvrages, Walden ou la vie dans les bois (1854), qui délivre ses réflexions sur une vie simple menée loin de la société, dans les bois. Et La Désobéissance civile (1849), dans lequel il prône l'idée d'une résistance individuelle à un gouvernement jugé injuste, ce qui en fait un précurseur des mouvements adeptes de la « non-violence ». Les différents mouvements écologistes ou les tenants de la décroissance actuels le considèrent comme l'un des pionniers de l'écologie car il ne cesse de replacer l'homme dans son milieu naturel et appelle à un respect de l'environnement.
Les Forêts du Maine est un recueil de trois textes, Ktaadn et les forêts du Maine (1848), Une excursion au Wachusett (1843) et La succession des arbres en forêt (1860). Si les deux premiers sont le récit d’expéditions, le troisième est plus scientifique puisqu’il se propose de nous expliquer le mécanisme naturel d’expansion de la forêt à travers les propres observations de l’auteur.
L’Etat du Maine, au nord-est des Etats-Unis, est le terrain de jeu favori pour ne pas dire exclusif de Henry David Thoreau et c’est là qu’il se livre à ses excursions ou grandes randonnées, comme nous dirions aujourd’hui. A pied, à cheval ou en canoë, accompagné d’amis et épaulé par des guides locaux, grands connaisseurs du terrain, il part à la découverte de régions qui ne sont habitées que par les bûcherons, quelques colons et les chasseurs pour la plupart des Indiens. Très vite, Thoreau en tire un premier enseignement, « plus on s’enfonce dans les bois, plus on s’aperçoit que leurs habitants sont intelligents et, dans un sens, moins culs-terreux, parce que le pionnier a toujours été un voyageur (…), son savoir est plus universel et plus étendu que celui du villageois ». Ce qui corrobore le fameux dicton, les voyages forment la jeunesse.
Ne vous attendez pas à lire un de ces récits d’explorateur, fait de mille dangers où l’homme affronte animaux et périls naturels, nous sommes plus dans le registre de la grande randonnée comme je l’ai écrit plus haut. D’ailleurs le propos de l’écrivain n’est pas de nous faire frémir à ses exploits, qui n’en sont pas, mais de nous faire découvrir la richesse de la Nature, berceau de notre civilisation. Le lieu d’où tout est parti et où toujours nous devrons nous ressourcer.
Thoreau se veut aussi didactique, « afin que le lecteur puisse se faire une idée », et il nous explique en quoi consiste le métier de draveurs (flottage du bois), de batelier ou bien comment sont aménagées les cabanes des bûcherons.
Ecrit dans un style énergique, froid car proche du récit scientifique et éducatif, Henry David Thoreau est un observateur attentif et précis qui déjà en son temps avait pris conscience de l’importance de la nature et de la place de l’homme dans ce grand tout qui lui est supérieur. C’est en cela qu’il a une place importante dans la bibliothèque de tout écologiste ou plus simplement, de tout humaniste.
« Les sommets des montagnes comptent parmi les parties inachevées du globe, où c’est un peu comme insulter les dieux que d’y grimper, de s’immiscer dans leurs secrets et d’éprouver l’ascendant qu’ils exercent sur notre humanité. Les hommes audacieux et insolents sont sans doute les seuls à y aller. Les races simples, come les sauvages, n’escaladent pas les montagnes : leurs cimes sont des endroits sacrés et mystérieux qu’ils ne visitent jamais. »
Henry David Thoreau Les Forêts du Maine Rivages poche
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