Lars Svendsen : Le Travail
27/09/2013
Lars Fredrik Händler Svendsen est un philosophe norvégien né en 1970, professeur de philosophie à l'université de Bergen en Norvège. Avant de devenir professeur, il a été homme de ménage, ouvrier, journaliste sportif. Son ouvrage, Le Travail, sous-titré Gagner sa vie, à quel prix ? écrit en 2008 vient d’être traduit chez nous.
C’est le sous-titre de cet essai qui m’a poussé à le lire car il (me) laissait entendre qu’il contenait des révélations ou des vérités venant tempérer ce qui paraît un fait acquis, à savoir que pour gagner sa vie, il faut travailler. Las, j’ai été déçu mais il faut croire que l’auteur se doutait de ma réaction puisqu’il n’hésite pas à répéter en introduction comme en conclusion, « je n’ai pas cherché dans cet ouvrage à soutenir une « thèse » spécifique sur le travail ni à présenter au lecteur des instructions sur la façon dont il devrait l’aborder. »
Alors de quoi s’agit-il ? A mon sens de peu de choses. Lars Svendsen convoque d’illustres anciens, de Platon et Aristote à Hannah Arendt en passant par Adam Smith et Karl Marx et j’en passe pour retracer l’histoire de la conception du travail au cours des âges et de son évolution dans nos esprits. Sur ce point rien de très original sinon l’avantage de voir compilé en peu de pages, ce qui devrait faire l’objet de lectures de gros livres souvent barbants. Et c’est là l’aspect le plus positif de l’auteur, il écrit simplement, n’utilise pas de mots ou de concepts ardus et son bouquin n’est pas bien long.
Mais au-delà de cela, peu de choses à en retenir. Il ne reste que des réflexions de bon sens, sans plus ou du déjà lu ailleurs. Le plus désagréable en fait, c’est que le lecteur ne ressent que fadeur et tiédeur dans ce texte. Comme il ne développe pas de théorie, nous ne sommes jamais ni pour ni contre ce qu’il écrit. De plus, il a une curieuse manière de développer ses idées, « … il n’y a guère de raison de s’inquiéter pour le long terme. Toutefois, il est toujours possible que les choses se déroulent autrement… » Pour sûr ! Par ailleurs, le livre datant de 2008 il laisse, à le lire aujourd’hui, percer un certain malaise à l’heure où le chômage frappe durement notre société.
Seule réflexion intéressante, que je fais mienne depuis toujours mais que je n’avais jamais lue dans un essai de ce type, « … on devrait probablement prendre garde à ne pas mettre son centre d’intérêt principal dans son métier et à choisir plutôt quelque chose de légèrement moins intéressant… »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet essai ne deviendra pas un ouvrage de référence.
Lars Svendsen Le Travail Editions Autrement
Traduit de l’anglais par Léa Drouet
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