Sissel-Jo Gazan : Le Graphique de l’hirondelle
02/10/2015
Sissel-Jo Gazan est née en 1973 au Danemark et a obtenu un diplôme de biologie à l’université de Copenhague. Elle vit actuellement à Berlin. Le Graphique de l’hirondelle, son second roman, vient de paraître.
« La mort du professeur Storm, retrouvé pendu dans son bureau de l’université de Copenhague, a rapidement été classée par la police au rayon suicide. Mais n’est-il pas curieux qu’un scientifique reconnu, et sur le point de révéler les effets secondaires désastreux d’un vaccin de l’OMS sur des milliers d’enfants, décide de mettre fin à ses jours ? Marie, son ex-étudiante et collaboratrice, refuse d’y croire. Soren, un ancien brillant élément de la police de Copenhague, y trouve l’opportunité de mener à nouveau une enquête. »
Sissel-Jo Gazan avait peut-être en tête une idée acceptable de polar quand elle s’est assise devant son ordinateur, dommage qu’on n’en trouve plus trace à la lecture. Le bouquin est effroyablement long, saoulant à lire et mortellement ennuyeux durant les trois cents premières pages ! Honnêtement, je ne sais pas pourquoi, ni comment j’ai eu le courage d’aller jusqu’au bout.
Problèmes de couples chez les Storm, chez un collègue de travail du flic et chez d’autres acteurs de la seconde intrigue, mioche perpétuellement dans les pattes de Storm et son épouse Anna, détails sans intérêt sur ce que mange Lily leur fillette, sur son doudou ou sur les taches faites sur ses vêtements, toutes ces digressions domestiques sont insupportables, sans oublier un cancer du sein pour faire bonne mesure. Et puis, sans qu’on sache pourquoi, une sorte d’embellie à partir du chapitre huit (p.302), les intrigues policières prennent des couleurs, on se prend à rêver d’une chute qui balaierait les souffrances de lecture antérieures, mais il n’en est rien évidemment.
Au milieu de ce marécage illisible, une double intrigue qui aurait pu fonctionner, un meurtre lié à l’industrie pharmaceutique, aux dommages collatéraux des vaccins en Afrique et au rôle de l’OMS, et en parallèle, un vieux drame secret familial touchant une mort d’enfant qui fait écho à une vérité ignorée de l’enfance de Soren.
Sissel-Jo Gazan avait la matière pour nous donner un gentil petit polar, en fait nous voilà devant un gros pavé illisible. Comme quoi, le polar du Nord n’est pas qu’une malle aux trésors. Si l’auteure n’est pas innocente évidemment, on peut aussi s’interroger sur la responsabilité de son éditeur danois. Et si ce n’était pas suffisant, j’ai tiqué devant quelques tournures de phrases (traduction ?) et pesté, une fois encore, à lire la quatrième de couverture qui fait semblant de confondre but visé par l’auteure et cible atteinte… mais là, c’est l’éditeur français qui est en cause.
« Moins de quarante minutes plus tard, Soren était à la maison. Elle était plongée dans l’obscurité. La seule lumière provenait du chat magique qui luisait sur la fenêtre de Lily. Quand Soren entra, il sut tout de suite qu’elles n’étaient pas là. Il chercha pourtant dans toute la maison avant de s’affaler sur le canapé où un épuisement terrible et débilitant le submergea. Il décida de prendre quinze kilos et de se trouver une copine moche qui serait toujours contente de le voir rentrer à la maison. Il la baiserait avec l’enthousiasme d’un gros panda. Il prit son portable : Anna chérie. Chérie. Anna chérie. Puis il lança son portable de toutes ses forces contre le mur. »
Sissel-Jo Gazan Le Graphique de l’hirondelle Mercure Noir - 539 pages –
Traduit du danois par Nils C. Ahl
2 commentaires
Surfer sur la vague du polar nordique n'est pas gage de réussite. Sans doute ni la première ni la dernière fois qu'un lecteur est déçu...
C’est sûr ! Il y a un moment où l’effet de mode atteint ses limites…
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