Les livres me rassurent
27/11/2021
Pour les Romains de l'Antiquité, les lares étaient des génies protecteurs du foyer ; pour moi, ce sont les livres qui tiennent ce rôle.
Je ne sais pas trop comment l’expliquer mais c’est un fait, savoir que des livres sont sur les étagères de ma bibliothèques, que d’autres attendent que je les lise, cet environnement me procure une satisfaction sans nom, plus encore, ça m’apaise. Tel l’hypocondriaque ayant besoin d’avoir une armoire à pharmacie à portée de main, pleine de fioles, onguents et pilules pour soigner tous les maux qui pourraient l’affecter, j’ai besoin d’avoir des livres autour de moi pour parer aux soucis du quotidien. Ce qui explique en partie la difficulté déjà narrée à me séparer d’une grosse partie de ma bibliothèque.
Si la seule proximité de bouquins agit sur mon moral ou mon esprit, imaginez le bien fou que me fait la lecture ! Il suffit que j’ouvre un roman pour qu’aussitôt se dissipe tout malaise existentiel ou vague sensation de mal-être ; quelques pages à peine suffisent à me remettre sur les bons rails. Outre le fait que c’est une garantie de ne pas connaître l’ennui, le temps passé à lire me sort de ce monde qui va comme il va, c’est-à-dire pas vraiment bien à mon avis ; chaque page lue efface de mon esprit les grands titres de l’actualité avec ses nouvelles anxiogènes. Ce qui explique – pour ceux qui me lisent régulièrement – qu’ici, rarement sont chroniqués des livres trop proches de l’actualité ou des problèmes sociaux ; la réalité me suffit amplement, inutile pour moi d’en rajouter une couche avec tous ces bouquins tournant autour du même pot.
Donc, lire me fait du bien, mais le plus extraordinaire c’est qu’après toutes ces années de lecture assidue, cette pratique quotidienne – à l’instar de la pratique du yoga ou de la méditation pour certains – est devenue un second moi. Au point que j’obtiens presque le même résultat à lire un bouquin ou mon programme télé ! Le contenu n’a plus d’importance, seul l’acte compte. Que mes yeux suivent des lignes imprimées et aussitôt mon esprit met en branle le processus déclenchant des ondes positives. Magique, je vous dis, et donc bien mystérieux…
11 commentaires
J'aurais pu écrire chaque mot de cette chronique, hormis peut-être ta conclusion : si par un réflexe devenu tellement naturel que je n'y pense même pas, je lis tout ce qui tombe sous mon regard, le contenu garde une grande importance dans la satisfaction que j'en retire.
Nous sommes bien entendu d’accord, le contenu conditionne le plaisir de la lecture ! Mais ce que je voulais dire, c’est qu’au-delà du plaisir, l’acte de lecture a un effet positif sur mon moral/esprit et quelque soit ce que je lis… Moi je trouve ça magique, même si ça s’explique très bien pour ceux qui connaissent les mécanismes de notre cerveau.
Très juste tout ce que tu dis dans ce post. Pour moi non plus, pas un seul jour sans lecture et pas de paix si je n'ai pas non seulement un livre en cours mais aussi plusieurs en attente (plusieurs parce qu'imagine qu'il n'y en ait qu'un et que je m'aperçoive dès le début qu'il ne me convient pas...) Pas de sommeil non plus sans au moins un peu de lecture, et ce, quelle que soit l'heure.
Et pour revenir un post précédent au sujet de l'abandon de livres, je pense que, dans la mesure où l'on a la place, il faut en garder le plus possible, parce que les éditeurs ne conservent ni ne rééditent (alors que les moyens modernes leur permettrait de le faire très facilement, et même imprimer à la demande). Je les trouve à ce sujet, indignes de leur rôle. Nous, les bibliophiles, sommes les gardiens et les protecteurs des livres contre obsolescence programmée de la lecture. Ce n'est plus que grâce à nous et aux bouquinistes que l'on peut encore trouver certains livres abandonnés (de + en + nombreux, hélas). Le thème d'un autre post, peut-être ;-)
Je lis assez dans la journée pour ne pas avoir à lire au moment de me coucher, sauf si ma soirée est consacrée à la lecture …
Si j’avais eu la place j’aurais conservé mes livres, mais d’un autre côté les remettre dans le circuit pour d’autres lecteurs n’est pas plus mal.
Pour moi, mettre un livre dans une boite à livres par exemple, n’est pas l’abandonner ; il est simplement en devanture d’une vitrine proposant de la lecture gratuite. Je ne vois pas très bien ce que tu entends par « livres abandonnés » ?
leur permettraient et l'obsolescence
Pas commode ce format pour écrire...
Les livres abandonnés ce sont ceux, parfois même pas anciens qui ne sont ni conservés par les éditeurs ni réédités et qu'on ne peut donc plus trouver
Les livres « épuisés » …. Ok ! Je suis long à comprendre parfois !
Des épuisés, il y en a toujours eu. Je prends un autre mot parce que je trouve que cette obsolescence accélérée de livres auxquels on ne donne même pas vraiment leur chance et qu'on retire en fait alors qu'ils pourraient encore se vendre, est un phénomène plus nouveau.
Il y aurait certainement un article à faire mais hélas, je n’ai pas d’informations pour l’étayer… Dommage.
Je comprends la conclusion, mais quand même, on peut trier dans tout ce qu'on lit, non, si on a le choix? Quoique, récemment, après avoir terminé mon livre en salle d'attente, j'ai lu les affiches au mur, après tout c'est une bonne information... Cela permet d'être patient (et j'ai aussi parlé avec quelqu'un qui attendait, voilà. ^_^)
Le but de mon billet était de mettre en évidence la mécanique du cerveau (du mien en tout cas !) : quand on lit beaucoup et régulièrement des livres et qu’on en tire un plaisir satisfaisant, le cerveau ne s’occupe plus de que l’on lit (livre ou magazine par exemple), seul compte pour lui l’acte de lire. Dès qu’il constate que l’œil lit quelque chose, n’importe quoi, il libère les particules chimiques qui vont nous faire du bien ! Epatant, non ?
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