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Rechercher : histoires bizarroides

Elizabeth Strout : Je m’appelle Lucy Barton

Strout Livre.jpgElizabeth Strout, née en 1956 à Portland dans le Maine, est une romancière américaine. Après des études de droit, elle publie son premier texte dans le magazine New Letters. Elle gagne ensuite New York et continue à publier dans différents magazines littéraires et met près de sept ans à écrire son premier roman Amy and Isabelle, publié en 1998 aux Etats-Unis, qui rencontre le succès et est présélectionné pour divers prix littéraires. Elizabeth Strout a reçu le Prix Pulitzer pour Olive Kitteridge publié en 2008. Son cinquième et dernier roman, Je m’appelle Lucy Barton, date de 2017. 

New York. Lucy Barton, la narratrice, mariée et mère de deux petites filles, est hospitalisée. En se réveillant elle découvre avec surprise que sa mère est à son chevet. Surprise, car les relations entre Lucy et sa famille (parents, frère et sœur) sont quasi rompues depuis qu’elle a quitté l’Illinois et vit sa vie d’écrivaine à New York. Durant cinq jours, la mère et la fille vont vivre côte à côte dans cette chambre d’hôpital et tenter de créer un dialogue qui n’a jamais existé entre elles.

De ce huis-clos, au gré de leurs propos économes, vont ressurgir des souvenirs du passé. L’enfance de Lucy, difficile et pauvre, la communication a minima entre elle et ses parents, la rudesse affichée du père. Pourtant derrière cette façade, et ces quelques jours vont le révéler, des sentiments non extériorisés existaient/existent mais les mots, comme coincés au fond des gorges, n’ont jamais su les dire véritablement. Le père par exemple, durant la Guerre en Europe a tué deux jeunes gars et traumatisé, rayé de sa mémoire ce pan de sa vie, n’en parlant jamais chez lui, « Je sais que papa a fait la guerre, mais il n’a jamais rien raconté » constate Lucy. Mère et fille vont confronter leurs souvenirs, propos décousus mais Lucy est prête à tout pour nouer, enfin, ce dialogue avec sa mère.

De cette expérience, Lucy Barton écrira ce roman que résume ainsi son attachée de presse : « C’est l’histoire d’un homme qui, tous les jours de sa vie, a été tourmenté par ses actions pendant la guerre. C’est l’histoire d’une femme qui est restée avec lui, parce que c’est ainsi que se comportaient la plupart des femmes de sa génération, et qui vient voir sa fille à l’hôpital. (…) C’est l’histoire d’une mère qui aime sa fille. D’un amour imparfait. Parce que nous aimons tous d’un amour imparfait. »

L’écriture est délicate, d’une finesse exquise. Tout sonne juste et c’est très beau, sans jamais tomber dans un pathos lourd – ce qui n’exclut pas des moments émouvants comme, plusieurs années plus tard, le décès de ses parents. Elizabeth Strout nous incite à plus de compassion envers nos proches et même pour ceux que l’on ne connait pas en une version moderne du « aimez-vous les uns les autres ». Un roman sur la solitude, l’amour non-dit ou mal exprimé.

Vous aussi vous lirez l’histoire de Lucy Barton qui crie « maman ! » 

 

 

 « Ma maîtresse, qui s’était aperçue de ma passion, me donnait des livres, y compris pour adultes, et je les dévorais. Plus tard, au lycée, je continuais de lire après mes devoirs, au chaud dans la classe. Les livres m’apportaient quelque chose. C’est ça que je voulais dire. Grâce à eux, je me sentais moins seule. C’est ça que je voulais dire. Et je pensais : moi aussi, un jour, j’écrirai et les gens ne se sentiront plus aussi seuls ! (…) Je savais que j’avais la trempe d’un écrivain. Ce que je ne savais pas, c’était combien ce serait dur. Mais personne ne peut le savoir. Et ça n’a aucune importance. »

 

Strout.jpgElizabeth Strout  Je m’appelle Lucy Barton  Fayard – 206 pages –

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pierre Brévignon

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01/07/2018 | Lien permanent

Vincent Ravalec : Cantique de la racaille

Vincent Ravalec, Michel Houellebecq, Carlos Castaneda, Allen GinsbergVincent Ravalec est un écrivain, réalisateur, scénariste et producteur français né en 1962 à Paris. Influencé par les grands mythes des années 1970 et une certaine littérature américaine (Carlos Castaneda, Allen Ginsberg) il commence à publier des textes littéraires et à écrire des scénarios au tout début des années 1990. Son roman Cantique de la racaille (1994) a remporté le prix de Flore 1995 et il l’a lui-même adapté et réalisé au cinéma.

Gaston, le narrateur, un petit malfrat de banlieue, vit de combines et recels minables, passant son temps libre chez Saïd le troquet où se réfugient les poivrots du quartier. Un jour, il prend Marie-Pierre en stop, une jeunette de seize ans dont il tombe amoureux fou. Dès lors sa vie va changer, ses ambitions s’éveillent, les petites combines deviennent grosses arnaques, les biftons s’empilent. Mais toutes les ascensions se terminent par une redescente…

Si tous les vins ne supportent pas de longs temps de cave, il en est de même pour certains livres, comme ce roman. Si je l’avais lu lors de sa parution, il est fort possible que j’aie apprécié cette histoire, aujourd’hui j’ai eu bien du mal à finir mon verre, heu… à terminer ma lecture. Pour en terminer avec ma comparaison, ça m’a saoulé grave.

Le roman débute plutôt bien, on est même happé par l’histoire tant l’intrigue est dense, le rythme allègre, les personnages et les lieux familiers (banlieue, petites gens). Gaston fait un petit malfrat assez sympathique avec ses trafics bas de gamme. On visite la France profonde, l’écrivain dressant par la bande un portrait social du pays de cette époque mais pas si éloigné de celui d’aujourd’hui. Le lecteur s’amuse des références d’alors (fax ou télex) – car le roman est daté ne l’ignorez pas - ou de la problématique rencontrée par Gaston quand ses petites magouilles l’amènent à voir plus grand (difficultés administratives pour trouver un bureau et un local).

Et puis le souffle nous manque pour suivre le rythme endiablé mené par l’écrivain. L’intrigue part dans tous les sens, le moindre détail prend des dimensions improbables, milles sujets annexes sont abordés : bref, le roman aurait pu être amputé de cent pages (ce qui aurait été bien) tout comme il pouvait être rallongé d’autant, sans que cela fasse de différence, tant Vincent Ravalec a la plume bavarde, la tchatche inépuisable. J’avoue avoir décroché avant le mitan, pressé de connaître l’épilogue de cette histoire finalement assez banale.

Dans le dernier numéro du magazine LIRE (# 472), l’écrivain est considéré comme l’un des précurseurs de Michel Houellebecq, et si on prend le roman sous son angle sociologique ce n’est pas faux : on y voit la France des années 90 avec ce qui alimentait les bouquins de cette époque, le consumérisme, le sexe partouzard…

Un bouquin qui n’est pas mauvais mais qui vient trop tard pour moi.  

 

« On pourrait croire que lorsqu’il s’agit de ramasser de l’oseille il y a bousculade au portillon, de gens fiables et très sérieux, mais en réalité c’est tout l’inverse, ce qui d’ailleurs explique en grande partie la crise, le chômage, et toutes ces salades comme quoi le système est au bord du drame et que bientôt c’est aux bidonvilles du Caire que les Champs-Elysées vont ressembler. La vérité certaine est qu’une majorité de feignants nous entourent. Ce que je demandais avait beau ne pas être le bout du monde, un peu de cash, un partenaire avec une camionnette pour le voyage, c’était toute une histoire pour dégoter l’oiseau. – Tu sais, m’a fait remarquer Saïd à qui j’exposais mes griefs, c’est pas facile, tu recherches un voleur qui soit travailleur, ils sont pas si nombreux. Evidemment. »

 

Vincent Ravalec, Michel Houellebecq, Carlos Castaneda, Allen GinsbergVincent Ravalec   Cantique de la racaille   J’ai Lu  - 414 pages –

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11/02/2019 | Lien permanent

Robert Alexis : La robe

ALEXIS Livre 13742441_4227737.jpgRobert Alexis vit à Lyon, La robe est son premier roman mais bien que paru en 2008, c’est maintenant que je le découvre et c’est une divine surprise. Le livre est très court, moins de cent pages, mais intense et sans gras. L’action se déroule en un lieu non précisé (Europe centrale peut-être) à une époque non révélée non plus (XIX siècle je pense) mais ça n’a aucune importance. Un jeune officier issu de la noblesse ne se sent pas vraiment dans son élément au sein de la vie de garnison, comme étranger aux mœurs usuelles d’hommes vivant entre eux ou paillardise et rudesse sont le lot quotidien. Un jour l’un de ses subordonnés va lui présenter Rosetta une Italienne pas farouche. A partir de cet instant un scénario diabolique va s’enclencher où le hasard n’a pas sa place comme le découvrira bien trop tard le héros de cette histoire. Disons sans en dire plus qu’il ne faut pour ne pas dévoiler le sujet du roman, que l’officier va découvrir un monde de perversions qu’il ne soupçonnait pas et que lui-même va succomber en se révélant un autre par une sorte de outing inattendu qui passera aussi par un pacte tacite avec le Diable peut-être. Le texte n’est pas graveleux alors que le sujet aurait pu l’y faire glisser, la structure est constituée de nombreux paragraphes distincts et les mots sont simples. Le roman ne doit pas être jugé sur le pauvre résumé que j’ai tenté de faire, il faut le lire pour en apprécier l’atmosphère un peu vieillotte, l’ambiance mystérieuse et prenante, se laisser entraîner et séduire par cette histoire machiavélique qui révèle des aspects qu’on a l’habitude de garder secret sur la nature humaine. Beaucoup de choses en si peu de pages, bravo !

 

« Surtout quoique vous voyiez, qui que vous reconnaissiez, n’en faites pas cas. Contentez-vous d’ouvrir les yeux. Il y a là un spectacle qui vous intéressera. Dès l’entrée, je sus que je pénétrais dans un univers hors du commun. Des femmes déguisées en homme, des hommes travestis en femme se tenaient parla main. Certainsinvités portaient des masques. La villa se composait d’une enfilade de pièces liées entre elles par un long couloir. Il y avait parfois tant de monde qu’on avançait à peine. » 

 

Robert Alexis  La robe  Points  

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09/10/2012 | Lien permanent

Henning Mankell : La Lionne Blanche

Mankell Livre lionne 6540621_5723006.jpgHenning Mankell a écrit La Lionne Blanche en 1993 et on y retrouve son héros récurrent, l’inspecteur Kurt Wallander qui exerce son métier à Ystad ville de Scanie, province Suédoise. Un cadavre de femme est retrouvé au fond d’un puits et non loin un doigt humain. Un doigt noir. En Suède ce n’est pas banal. Après un début assez lent et lourd, l’enquête va nous emmener du nord de l’Europe à l’Afrique du Sud, car nous allons être plongés dans un complot visant à abattre Nelson Mandela. Soyons honnête, certains aspects de l’intrigue sont peu crédibles ou bâclés (comme l’arrestation in extremis du tueur dans la scène finale), le début du livre est un peu pénible comme je l’ai déjà dit, pourtant insidieusement on est pris par cette histoire qui dépasse le roman policier pour entrer dans l’Histoire, celle de l’apartheid en Afrique du Sud, de Mandela et du président De Klerk. Le bouquin est construit sur deux intrigues qui se recoupent, l’enquête en Suède menée par Wallander et le complot qui se trame au Cap, ajoutez à cela les problèmes personnels de l’inspecteur, anti-héros absolu, ses relations difficiles avec son vieux père, sa fille et une femme qu’il aime mais n’est pas là. Henning Mankell qui partage sa vie entre la Suède et l’Afrique du Sud connaît bien son sujet.

 

« Je ne veux pas avoir affaire à des tueurs. Je ne veux pas être mêlé à une violence qui me sera incompréhensible jusqu’à ma mort. La prochaine génération de flics aura peut-être une autre expérience et un autre regard sur le métier. Mais pour moi, c’est trop tard. Je ne serai jamais autre chose que ce que je suis. Un policier à peu près compétent dans un district moyen de la province suédoise. Il se leva et contempla une pie qui s’envolait d’un arbre. Je n’ai aucune réponse. Je consacre ma vie à essayer de capturer des criminels. Parfois je réussis, la plupart du temps non. Mais le jour où je mourrai, j’aurai échoué à résoudre l’essentiel. La vie reste pour moi une énigme étrange. »

 

Mankell images.jpgHenning Mankell La Lionne Blanche  Points  

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15/10/2012 | Lien permanent

Patrick Graham : L’Evangile selon Satan

Graham Livre 2315481_9411317.jpgUne extraordinaire histoire qui court du Moyen-Âge à nos jours où le Bien et le Mal s’affrontent pour ce qui risque d’être leur dernier combat. Un complot international venu de la nuit des temps dans le but de retrouver un livre maudit, un Evangile écrit par Satan, qui ferait s’écrouler l’Eglise catholique. Religieuses atrocement mutilées dans leurs couvents par les forces du Mal pour leur faire avouer où se trouve ce livre, prélats assassinant le pape, un mystérieux assassin qui semble traverser les siècles et posséder les âmes de ses victimes, une profileuse du FBI douée de pouvoirs médiumniques et un prêtre exorciste du Vatican qui unissent leurs efforts, ce ne sont là que quelques éléments d’une intrigue qui parfois fout carrément la trouille ! L’histoire est menée tambour battant à un rythme hallucinant, en de très courts chapitres alternant les époques ou les lieux, ce qui relance la machine du suspense. Dès que vous avez lu quelques pages à peine de ce thriller vous devez faire des efforts surhumains pour en abandonner la lecture. Très vivement recommandé mais à vos risques et périls.

« Crucifiées à ses côtés, les quatre disparues de Hattiesburg la regardent. Leurs chairs putréfiées se desserrant autour des clous, Caleb a sanglé leurs carcasses pour qu’elles ne risquent pas de se détacher. A travers ses larmes, Marie contemple ces orbites creuses qui la regardent, ces visages gercés et ces lèvres aplaties que la souffrance a retroussées dans la mort. Leurs mains se sont finalement décrochées des clous. Elles pendent au bout des avant-bras retenus par les sangles. Depuis combien de temps sont-elles ainsi suspendues dans le vide ? Pendant combien d’heures se sont-elles raidies et relâchées pour échapper à la morsure des clous ? Combien de jours se sont écoulés dans cette puanteur de charnier avant que la mort ne les délivre ? »        

 

graham10.jpgPatrick Graham  L’Evangile selon Satan   Pocket n° 13368

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14/10/2012 | Lien permanent

André Botella l’interview

andré botellaSi André Botella est aujourd’hui retraité, il n’en est pas moins une jeune plume dont le premier roman, La Cinquième décade, mérite largement qu’on s’y intéresse (1). Comme souvent dans un premier ouvrage, l’écrivain met beaucoup de lui-même et à le lire on devine aisément que l’homme a beaucoup de choses à nous dire. Dans ces conditions il était logique que je lui demande une interview.

 

Bonjour André et merci d’avoir bien voulu répondre aux questions du Bouquineur. Ma première question est évidente autant que nécessaire, pouvez-vous nous donner quelques éléments biographiques permettant d’éclairer les lecteurs sur votre parcours ?

A.B. : Je suis né en Algérie où j’ai vécu jusqu’à l’indépendance. C’est dire que j’ai vécu le terrorisme puis le déracinement. Les années « sixties » ont eu raison de mes études et après un service militaire en Allemagne, j’ai suivi les traces de mon père et je suis entré dans la police, pour terminer après un séjour de trois ans en Nouvelle Calédonie avec le grade de Commandant. Les enquêtes qui m’ont été confiées m’ont entrainé dans la forêt amazonienne, dans le Pacifique ou plus dangereux encore, dans la jungle métropolitaine. A présent je suis à la retraite et me livre raisonnablement à mes passions comme l’ULM, la moto, le bateau, l’informatique et le … ukulélé !

 

Le héros du roman La Cinquième décade est trop crédible pour être purement fictif. Est-ce que je me trompe en disant qu’il y a beaucoup de vous en lui ?

A.B. : Bien sûr, je me suis inspiré des traits de mon caractère pour construire le personnage. Cela m’était plus facile.

 

Votre roman est en deux parties, la première historique, se réfère à la Guerre du Pacifique entre le Japon et les Etats-Unis, la seconde, plus récente est du domaine du polar. La partie historique est particulièrement documentée et j’imagine que vous avez dû faire des recherches. Pouvez-vous nous en dire plus ? Recherches en bibliothèques, sur Internet… ?

A.B. : En fait, mon roman était construit dans ma tête. Mais je me suis rendu compte dès les premières pages qu’il me fallait une documentation plus sérieuse pour rendre cette histoire crédible. J’ai donc du consulter pendant bien des heures des ouvrages sur la Guerre du Pacifique à la bibliothèque Bernheim à Nouméa. De même que je me suis documenté sur les sous-marins auprès d’officiers de la Marine Nationale. Pour ce qui est de la partie policière, cela m’était bien entendu facile.

 

Est-ce que pour vous, ce travail de recherche est une part agréable du métier d’écrivain ou bien étant obligatoire pour votre roman, était-il une « corvée nécessaire » ?

A.B. : Au début cette recherche sur historique sur la Guerre dans le Pacifique, si elle m’apparaissait nécessaire, me rebutait un peu. Ce n’était pas mon objectif premier. Puis peu à peu j’ai été captivé pour y éprouver un réel plaisir. 

 

Comment vous est venue l’idée de ce roman ? Est-il basé sur un fait réel que vous avez enjolivé ou bien est-ce une invention totale ?

A.B. : Quand la réalité me lasse, je ferme les écoutilles et je m’invente des histoires. Je voulais aussi faire partager mon amour de la NouvelleCalédonie. Cette histoire s’est construite et j’ai eu alors le besoin impérieux de la raconter. Pour répondre à votre question sur la véracité, je ferai « la précieuse » et vous rappelle la citation de Tom Clancy « Comme beaucoup de mensonges vraisemblables, celui-ci comportait une grande part de vérité. » 

 

Pour un premier roman, je l’ai trouvé particulièrement bien écrit et construit. Avez-vous suivi des stages d’écriture ou est-ce un don, l’acte d’écrire vous étant naturel ?

A.B. : Merci de vos compliments et de votre indulgence. Durant toute ma carrière de policier, j’ai eu à rédiger des procédures et des rapports de synthèse. Par ailleurs, je suis un dévoreur de livres. Ces deux éléments conjugués m’ont assurément facilité la tâche.

 

Avant de livrer votre ouvrage au regard des lecteurs anonymes, l’avez-vous fait lire autour de vous à vos proches pour qu’ils en corrigent les imperfections ou vous suggèrent des modifications ?

A.B. : Le manuscrit achevé, le doute s’installe. Peut-il plaire ? Les personnes de mon entourage à qui je l’ai fait lire m’ont encouragé à le faire publier. L’approbation du comité de lecture de mon éditeur a déjà été pour moi une grande satisfaction.

 

Vous nous avez dit que vous lisiez beaucoup, pouvez-vous nous citer des romans ou des auteurs que vous appréciez particulièrement ?

A.B. : Il m’est impossible de m’endormir sans lire au moins une dizaine de pages. J’aime en général la littérature américaine, le thriller, le roman d’espionnage, d’aventure. Et pour cela, je trouve mon compte avec Tom Clancy, Robert Ludlum, Di Mercurio, Harlan Coben entre autres, et un auteur sud-africain prolifique, que je recommande, Wilbur Smith.

 

Pensez-vous que lire incite à écrire ?

A.B. : Incontestablement pour peu que l’on puisse fermer « les écoutilles » et s’inventer des histoires.

 

Et maintenant ? Un autre roman est-il en gestation ? Et si oui, sera-t-il dans la même veine, polar et aventures ?

A.B. : Oui. L’histoire sera encore entre police et aventure mais la documentation n’est pas facile. Je peine…

 

André, si je peux me faire le porte-parole de vos lecteurs, sachez que nous vous soutenons et que nous avons hâte de vous lire à nouveau.

 

 

(1) J’ai lu le roman La Cinquième décade et j’ai été impressionné par sa qualité pour un « jeune » écrivain. Il y a deux parties, la première historique, qui revient sur la guerre du Pacifique entre le Japon et les Etats-Unis et qu’on assimilera à un roman de guerre, où l’on suit un sous-marin nippon transportant un chargement d’or qui s’échoue au large de Nouméa. La seconde, plus polar et aventures où des chasseurs d’épaves vont se disputer le butin. Un roman très bien construit et dense, dont l’intérêt ne faiblit pas, ce qui est rare chez les écrivains débutants. Comme de plus, l'auteur se sert de son expérience personnelle et professionnelle sur les lieux-mêmes pour alimenter son intrigue, on passe un très bon moment à lire ce roman exotique haut en couleurs. 


Si le bouquin vous tente, vous pouvez en feuilleter les premières pages et l’acquérir ici sur Amazon 

 

 

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Haruki Murakami : La Fin des temps

haruki murakamiHaruki Murakami  né à Kyoto en 1949, est un écrivain japonais. Fils d'un enseignant de littérature japonaise en collège, il opte pour les arts théâtraux et souhaite devenir scénariste de cinéma. Après ses études à l'université il est pendant huit ans, responsable d'un bar de jazz à Tokyo, l’une de ses passions avec les chats. Après un premier ouvrage publié au Japon en 1979 et sa renommée établie après plusieurs romans à succès, il part vivre à l'étranger, en Europe (Italie et Grèce), puis aux Etats-Unis. Il revient vivre au Japon en 1995, marqué par le tremblement de terre de Kobe et l'attentat au gaz sarin de la secte Aum dans le métro de Tokyo. Haruki Murakami est également traducteur en japonais de plusieurs écrivains anglo-saxons parmi lesquels Scott Fitzgerald, John Irving ou encore Raymond Carver. La Fin des temps, quatrième roman de l’écrivain, date de 1992 pour la traduction française.

Quel roman ! Je précise immédiatement que j’ai adoré car ce qui va suivre sera peut-être moins explicite. Plus de six-cents pages (moi qui déteste les longs romans…) dont les deux-cents premières m’ont semblé incompréhensibles, incapable de saisir de quoi il retournait, mais sans que jamais ne me vienne à l’idée que je puisse abandonner ma lecture ; et même maintenant que je l’ai terminé, je ne suis pas certain de l’avoir compris. Tant pis, je me lance :

Le roman raconte deux histoires distinctes (en apparence), « Le pays des merveilles sans merci » et « La fin du monde », en chapitres alternant. Dans la première, le narrateur est programmeur dans le Tokyo des années 80, chargé d’une mission pour un vieux professeur spécialisé dans divers domaines et en particulier le cerveau. Deux organisations secrètes, System et Factory, vont venir mettre le chambard dans la vie de notre héros. Mais il faudra aussi lutter contre les répugnantes « ténébrides » vivant dans les souterrains de la ville, heureusement de charmantes jeunes filles viendront à son aide… Dans la seconde histoire, un autre narrateur, est chargé de « lire les vieux rêves » dans des crânes de licornes ; l’action se déroule dans une ville très étrange et close de murs, une prison ne disant pas son nom, où notre héros a dû se séparer de son ombre qui vit sa propre vie à l’écart ! Là aussi, une jeune fille va aider le brave garçon.

Tout ceci est la partie simple à comprendre du bouquin. J’entre maintenant dans l’interprétation personnelle. Très, très lentement et avec beaucoup de parcimonie, l’écrivain va semer des indices laissant entrevoir que les deux histoires n’en font qu’une, résultant d’une expérience scientifique sur le cerveau du premier narrateur. Et il se pourrait bien que ces deux histoires, ne soient que les pensées intimes d’une seule et unique personne au vu de quelques similitudes de faits entre les deux récits. Le roman serait donc comme une expédition à l’intérieur du cerveau d’un schizophrène…

Il n’y a que des points forts dans ce livre mais citons d’abord l’écriture : facile à lire dans la forme (car il ya aussi les passages scientifiques ou du moins vendus comme tels et sur lesquels repose le scénario, pas toujours aisés à suivre), douce avec un humour délicat, qui fait avaler tous ces mystères et incompréhensions. Le récit lui aussi est particulièrement gratiné, riches en évènements (expéditions risquées, poursuites etc.) qui s’enchainent les uns aux autres, non que le rythme soit réellement rapide, mais l’étrangeté des faits racontés scotchent le lecteur. Et que dire des personnages, tous sont particulièrement attachants et il y a même des histoires sentimentales attendrissantes.

Et le roman ne serait pas parfait s’il ne contenait des réflexions sur le sens de la vie ; de celles qu’on aime à souligner au crayon en cours de lecture, pour y revenir plus tard, « C’est parce qu’existent le désespoir, la désillusion, la tristesse, oui, c’est de là que naît la joie. Une béatitude sans désespoir n’existe nulle part. »

Impressionnant.

 

« Reprenons : à la demande d’un savant, je m’étais rendu dans son labo de recherches souterrain pour y traiter des données. A cette occasion, il m’avait offert quelque chose qui ressemblait à un crâne de licorne, que j’avais ramené chez moi. Au bout d’un moment, un employé du gaz, apparemment soudoyé par les pirateurs, s’était présenté pour essayer de me voler ce crâne. Le lendemain matin, coup de téléphone de la petite-fille de mon commanditaire, pour me demander de venir au secours de son grand-père qui avait été attaqué par les ténébrides. Moi, je me précipitais sur les lieux du rendez-vous, elle, elle ne se manifestait même pas. Apparemment, j’étais en possession de deux précieuses marchandises. L’une étant le crâne, l’autre, les données du shuffling. Je les avais mises toutes deux à l’abri à la consigne temporaire de la gare de Shinjuku. »

 

 

haruki murakamiHaruki Murakami  La Fin des temps  Points  - 629 pages –

Traduit du japonais par Corinne Atlan

 

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Peter May : L’Homme de Lewis

peter mayPeter May né en 1951 à Glasgow, fut journaliste puis scénariste de télévision avant de devenir romancier, auteur de romans policiers. Depuis une dizaine d’années, il habite en France dans le Lot et se consacre à l’écriture. Passionné par la Chine, il est l’auteur d’une série chinoise de romans policiers. L’Homme de Lewis, paru en 2011, est le second volet d’une trilogie se déroulant en Ecosse, mais dont on peut lire les romans séparément.

La mort accidentelle de son fils ayant détruit sa vie et son mariage avec Mona, Fin Macleod a quitté la police d’Edimbourg pour retourner sur son île natale. En revenant sur Lewis, île des Hébrides, il pense redémarrer une nouvelle vie. Mais on n’échappe pas à son destin et il va retrouver son métier quand on découvre au cœur d'une tourbière, le cadavre momifié d'un jeune homme décédé à la fin des années cinquante. Les analyses ADN révèlent un lien avec Tormod Macdonald - le père de son amour de jeunesse Marsaili - un vieil homme atteint de la maladie d’Alzheimer. Fin va mener l'enquête et devoir se pencher sur une partie peu connue de l'histoire sociale écossaise tout en réveillant ses propres souvenirs.

Dès les premières pages on sent le poids de l’accablement et l’héritage de l’histoire, annonçant un bon roman et c’est bien le cas avec cet Homme de Lewis. Peter May utilise magistralement le cadre du polar pour écrire un roman à multiples facettes. Une intrigue policière donc, pas très rapide, menée en solitaire pour ainsi dire,  ponctuée de deux ou trois rebondissements bienvenus pour relancer la machine. Un fond historique avec les « homers », enfants catholiques orphelins envoyés comme main d'œuvre dans les Hébrides protestantes durant des décennies, jusqu’aux années soixante. Le tout formant un superbe roman, d’amour et de souffrances au milieu de décors époustouflants de rudesse et de beauté mêlées.

Sans entrer dans les détails de l’intrigue, sachez qu’il y est question de serment fait à une mère sur son lit de mort, de deux frères dont l’un est simple d’esprit, d’amours adolescentes survivant au temps qui passe et aux destinées divergentes, d’identité usurpée. Le roman est réellement très beau, Peter May alternent les scènes au présent où Fin mène ses investigations avec les pensées et souvenirs confus de Tormod Macdonald, ses étonnements ou incompréhensions face au monde qui l’entoure mais éclairant petit à petit le fin mot de l’histoire.  

Difficile pour moi maintenant, d’ignorer les deux autres volumes, L’Île des chasseurs d’oiseaux (2010) et Le Braconnier du lac perdu (2012). A suivre…

 

« - Je vais retourner à Glasgow et rester avec mon père pendant quelque temps. Elle croisa son regard. « Et toi ? » Il haussa les épaules. « Je ne sais pas. - Mais si, tu sais. » Cela sonnait comme une accusation. « Tu vas retourner sur l’île. – Mona, j’ai passé presque toute ma vie d’adulte à éviter ça. » Elle secoua la tête. « Mais tu le feras. Tu le sais. Tu ne peux pas échapper à cette île. Elle s’est dressée entre nous pendant toutes ces années, comme une ombre insaisissable. Elle nous a séparés… Quelque chose d’impossible à partager. » 

 

 

peter mayPeter May  L’Homme de Lewis  Editions du Rouergue  - 315 pages –

Traduit de l’anglais par Jean-René Dastugue

 

 

 

 

 

 

 


Prix des lecteurs du Télégramme... par Letelegramme

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Rudyard Kipling : Puck lutin de la montagne

Rudyard KiplingRudyard Kipling (1865-1936) est un écrivain britannique, né à Bombay et décédé à Londres. Auteur de livres pour la jeunesse dont le succès ne s’est jamais démenti, on lui doit Le Livre de la jungle (1894), Le Second Livre de la jungle (1895), mais aussi Kim (1901) ou L'Homme qui voulait être Roi (1888) et des poèmes. En 1907, il est le premier auteur de langue anglaise à recevoir le prix Nobel de littérature, et le plus jeune à l'avoir reçu (42 ans). Par la suite, il refusera d'être anobli. Kipling fut au sommet de sa gloire dans la première décennie du XXe siècle. Puck, lutin de la colline a été publié en 1906.

Rien ne me fait plus mal que de voir sur le trottoir, un carton de livres attendre le camion des éboueurs. Cette fois, je n’en ai sauvé qu’un seul, ce Puck de Kipling.

L’écrivain n’a pas allé bien loin pour dénicher son personnage de Puck, il s’agit d’une créature traditionnelle du folklore celte qui a aussi inspiré Shakespeare pour Le Songe d’une nuit d’été, pièce de théâtre citée d’entrée car interprétée par Dan et Una, les deux jeunes enfants du roman. Avec cet ouvrage nous sommes dans un conte pour enfants qui peut être assimilé à la Fantasy. Puck est un lutin sympathique, habitant le pays depuis des temps immémoriaux qui se prend d’amitié pour Una et son frère Dan et grâce à ses pouvoirs magiques il va leur faire découvrir différentes périodes de l’Histoire britannique par l’intermédiaire de personnages des temps anciens venant narrer leurs aventures. Il y aura des voyages et des combats, un tas d’or, une épée magique, des légions romaines et le mur d’Hadrien, des Pictes…  

Chaque chapitre est une petite histoire autonome mais la fin de chacune amorce la suivante, « Crois-tu que cette histoire soit pour les enfants ? Il regarda Puck. Mais : - Dites-la nous, dites-la nous ! s’écrièrent ensemble Dan et Una. » L’écrivain sait aussi créer une connivence avec ses lecteurs, quand les personnages voient de la magie (la boussole), de l’étonnement (les poissons volants), de la crédulité (les gorilles prit pour des Diables) là où Dan et Una ne constatent que du naturel. Kipling se risque aussi à des traits d’humour sur le dos de son propre pays, « … quand nous entendîmes jouer du cor de chasse parmi les genêts jaunes, nous comprîmes que c’était l’Angleterre. »

Ecrit il y a plus d’un siècle, le roman porte son âge. Qui aujourd’hui peut encore lire ce genre de texte ? J’imagine mal un gamin s’y risquer, entre l’incompréhensibilité de certains passages due à des références historiques pas obligatoirement connues et le langage paysan adopté par le traducteur de l’époque (1932). Là je parle du public de cible originel, mais même pour un adulte contemporain, je ne suis pas certain qu’il y trouve son compte.

Il n’importe, j’ai fait ma bonne action, j’ai sauvé un livre de la destruction, je l’ai lu et j’en fais part au monde entier.

 

« - Ceci n’est pas pour t’ennuyer, mon gars, dit Riquet, tandis que Puck se tenait les côtes. Mais il est étrange de songer comment on a rebâti cette petite église, comment on l’a recouverte et magnifiquement ornée, grâce à quelques pieux maîtres de forges du Sussex, à un marin de Bristol, à un âne orgueilleux nommé Riquet aux Crayons parce que, voyez-vous, il était toujours à crayonner ; et (il appuya sur ces derniers mots) et aussi grâce à un pirate écossais. – Un pirate ? dit Dan en frétillant comme un poisson pris à l’hameçon. »

 

 

Rudyard KiplingRudyard Kipling  Puck lutin de la montagne  Paul Hartmann Editeur – 319 pages –

Traduction de Jacques Vallette et introduction d’André Maurois

 

 

 

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13/06/2014 | Lien permanent

Michel Serres : Petite Poucette

michel serresMichel Serres, né en 1930 à Agen, est un philosophe, historien des sciences et homme de lettres français. À partir de 1969, il est professeur d’histoire des sciences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ainsi qu’à l’Université Stanford depuis 1984. Il a été élu à l’Académie française en 1990 et ce n’est que depuis 2008 que le philosophe s’est engagé dans une voie proprement littéraire. Michel Serres participe aussi chaque dimanche depuis 2004 à la chronique de France Info « le Sens de l'info », une courte intervention hebdomadaire que je vous recommande particulièrement. Petite Poucette, son dernier texte paru, date de l’an dernier.

Le monde change et évolue, c’est une loi naturelle à laquelle il se plie depuis toujours. Depuis quelques dizaines d’années à peine, nous vivons une révolution au moins égale, si ce n’est supérieure, à l’invention de l’écrit et du livre qui bouleverse notre conception du monde et nos vies. Les nouvelles technologies, Internet en tête, font de l’être humain un nouvel Homme qui va devoir apprendre à vivre autrement.

Petite Poucette, « l’héroïne » de cet essai, est la représentante de nos contemporains nés avec ces technologies modernes. Elle doit son nom à l’habileté avec laquelle, en se servant de ses pouces, elle expédie des SMS en rafales, elle est « l’anonyme de la place publique, celui que l’on nommait citoyenne ou citoyen. » Mais ça, c’était autrefois…

Dans ce court essai de quatre-vingt pages, Michel Serres réussit à remettre les pendules à l’heure. Oui, les choses changent, mais il en a toujours été ainsi et à chaque fois l’Humanité a avancé. En analysant objectivement les faits – son âge et son expérience lui permettant de parler en connaissance de cause – le philosophe nous amène à réfléchir sur nos inquiétudes ou nos critiques facilement énoncées par nos esprits grognons mais rarement confirmées par l’Histoire en marche.

Avec Internet, les jeunes n’ont plus à retenir les faits, ils trouvent tout avec Google et leur esprit s’appauvrit ! Mais c’est ainsi depuis que l’écriture existe rétorque Michel Serres ! Avant, il fallait tout mémoriser, certes, mais l’invention du livre a permis déjà, de s’économiser une partie du stockage dans nos cerveaux. Constatation qui amena Montaigne à déclarer, qu’il valait mieux « une tête bien faite, que bien pleine ». 

A l’heure d’Internet le Savoir est à la portée de tous, ce qui donne la parole à la multitude et non plus aux spécialistes, experts etc. comme c’était le cas autrefois. Mêmes les politiques n’échappent pas à cette révolution en marche, aube d’une nouvelle démocratie à naître.

 A ce constat de fait, Michel Serres proclame que « le seul acte intellectuel authentique c’est l’invention ». A plus de quatre-vingt ans, le philosophe reste un incorrigible optimiste, toujours curieux de tout et de son époque plus qu’un autre. « Je voudrais avoir dix-huit ans, l’âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, puisque tout reste à inventer ». Un message revigorant et plein d’espoir qui fait plaisir à lire.

 

« Formée dès l’enfance, aux classes élémentaires et préparatoires, la vague de ce que l’on nomme le bavardage, levée en tsunami dans le secondaire, vient d’atteindre le supérieur où les amphis, débordés par lui, se remplissent, pour la première fois de l’histoire, d’un brouhaha permanent qui rend pénible toute écoute ou rend inaudible la vieille voix du livre. (…) Pourquoi [Petite Poucette] bavarde-t-elle, parmi le brouhaha de ses bavards camarades ? Parce que, ce savoir annoncé, tout le monde l’a déjà. En entier. A disposition. Sous la main. Accessible par le Web, Wikipédia, portable, par n’importe quel portail. Expliqué, documenté, illustré, sans plus d’erreurs que dans les meilleures encyclopédies. Nul n’a plus besoin des porte-voix d’antan, sauf si l’un, original et rare, invente. »

 

michel serresMichel Serres  Petite Poucette  Editions Le Pommier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10/08/2013 | Lien permanent

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