28/05/2014
Peter May : L’Homme de Lewis
Peter May né en 1951 à Glasgow, fut journaliste puis scénariste de télévision avant de devenir romancier, auteur de romans policiers. Depuis une dizaine d’années, il habite en France dans le Lot et se consacre à l’écriture. Passionné par la Chine, il est l’auteur d’une série chinoise de romans policiers. L’Homme de Lewis, paru en 2011, est le second volet d’une trilogie se déroulant en Ecosse, mais dont on peut lire les romans séparément.
La mort accidentelle de son fils ayant détruit sa vie et son mariage avec Mona, Fin Macleod a quitté la police d’Edimbourg pour retourner sur son île natale. En revenant sur Lewis, île des Hébrides, il pense redémarrer une nouvelle vie. Mais on n’échappe pas à son destin et il va retrouver son métier quand on découvre au cœur d'une tourbière, le cadavre momifié d'un jeune homme décédé à la fin des années cinquante. Les analyses ADN révèlent un lien avec Tormod Macdonald - le père de son amour de jeunesse Marsaili - un vieil homme atteint de la maladie d’Alzheimer. Fin va mener l'enquête et devoir se pencher sur une partie peu connue de l'histoire sociale écossaise tout en réveillant ses propres souvenirs.
Dès les premières pages on sent le poids de l’accablement et l’héritage de l’histoire, annonçant un bon roman et c’est bien le cas avec cet Homme de Lewis. Peter May utilise magistralement le cadre du polar pour écrire un roman à multiples facettes. Une intrigue policière donc, pas très rapide, menée en solitaire pour ainsi dire, ponctuée de deux ou trois rebondissements bienvenus pour relancer la machine. Un fond historique avec les « homers », enfants catholiques orphelins envoyés comme main d'œuvre dans les Hébrides protestantes durant des décennies, jusqu’aux années soixante. Le tout formant un superbe roman, d’amour et de souffrances au milieu de décors époustouflants de rudesse et de beauté mêlées.
Sans entrer dans les détails de l’intrigue, sachez qu’il y est question de serment fait à une mère sur son lit de mort, de deux frères dont l’un est simple d’esprit, d’amours adolescentes survivant au temps qui passe et aux destinées divergentes, d’identité usurpée. Le roman est réellement très beau, Peter May alternent les scènes au présent où Fin mène ses investigations avec les pensées et souvenirs confus de Tormod Macdonald, ses étonnements ou incompréhensions face au monde qui l’entoure mais éclairant petit à petit le fin mot de l’histoire.
Difficile pour moi maintenant, d’ignorer les deux autres volumes, L’Île des chasseurs d’oiseaux (2010) et Le Braconnier du lac perdu (2012). A suivre…
« - Je vais retourner à Glasgow et rester avec mon père pendant quelque temps. Elle croisa son regard. « Et toi ? » Il haussa les épaules. « Je ne sais pas. - Mais si, tu sais. » Cela sonnait comme une accusation. « Tu vas retourner sur l’île. – Mona, j’ai passé presque toute ma vie d’adulte à éviter ça. » Elle secoua la tête. « Mais tu le feras. Tu le sais. Tu ne peux pas échapper à cette île. Elle s’est dressée entre nous pendant toutes ces années, comme une ombre insaisissable. Elle nous a séparés… Quelque chose d’impossible à partager. »
Peter May L’Homme de Lewis Editions du Rouergue - 315 pages –
Traduit de l’anglais par Jean-René Dastugue
07:53 Publié dans POLARS | Tags : peter may | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Commentaires
Tous ces ingrédients son vraiment très tentants, de même que ton enthousiaste.
Écrit par : Sandrine | 30/05/2014
C’est un récent numéro des « Carnets de Route » de François Busnel sur France5 qui m’a poussé à lire Peter May et j’ai réellement été séduit par ce roman ; même si (soyons franc) les deux dernières pages de l’épilogue sont peut-être « too much »… elles ne gâchent pas tout le reste.
Écrit par : Le Bouquineur | 30/05/2014
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