Philibert Humm : Roman fleuve

Philibert Humm, né en 1991, est un journaliste et écrivain français. Il est reporter pour le magazine Paris Match, après avoir été journaliste au service culture du Figaro. Il a remporté le prix Interallié 2022 pour Roman fleuve qui vient d’être réédité en poche.

Descendre la Seine de Paris à la mer dans un canoë, tel est le défi que s’est lancé Philibert Humm, et pour cela il s’adjoint le concours de deux potes, Samuel Adrian assez étourdi et François Waquet, râleur impénitent. L’aventure rocambolesque débute par l’achat d’un canoë d’occasion, prévu pour deux alors qu’ils sont trois ! Le génie de ces types étant sans limites, ils imaginent de lui ajouter une voile pour se la couler douce, c’est-à-dire une tringle à rideau avec un rideau de douche. Et les voilà partis…

Vous l’aurez compris, ce roman d’aventuriers est une grosse rigolade où chaque ligne de chaque page est prétexte à nous arracher un sourire. On peut même s’interroger sur le but réel de ce périple, goûter à l’aventure et la liberté, ou trouver matière à rédiger cette pochade ?

Car pour ce qui est de ce voyage de huit journées, peu de choses vraiment intéressantes, quelques rencontres pittoresques lors des escales, des intempéries comme ce gros orage où Philibert manque se prendre un arbre effondré sur le crâne, des naufrages avec perte d’une partie de leur matériel… Pour donner un peu de goût à ce ragout, ils ne verront pas Véronique Sanson à Triel mais Sylvain Tesson et son père leur offrent un panier de ravitaillement à Chatou !

Humour permanent (« Et, levant les yeux au ciel, Waquet vaqua. »), formules imagées (« La vie est une confiture d’injustice tartinée sur le pain rassis de nos désillusions. ») ironiques (« A mon avis la démocratie n’a aucun avenir si tout le monde y met son grain de sel. ») ou bien pleines de bon sens (« On ne sait plus prendre du bon temps. Les loisirs sont devenus des occupations et les dadas des hobbies »).

Un bouquin très court, très amusant, qui aurait très certainement plu à Jules Romains ou Antoine Blondin !     

 

« Quand on entreprend de descendre un fleuve ou tout autre cours d’eau, il est important de se renseigner sur le sens du courant. Rien de plus désagréable que de ramer plusieurs semaines pour s’apercevoir finalement qu’on marche à contresens. Remonter un fleuve à sa source n’est pas dénué d’intérêt mais c’est nettement plus dur et souvent décevant : le fleuve devient rivière qui devient ruisseau, puis ruisselet puis ru et enfin filet d’eau. Il faut abandonner le canot et finir à pied. »

 

 

Philibert Humm   Roman fleuve   Folio  - 290 pages -