compteur de visite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : suaudeau le français

J.C. Carrière et Umberto Eco : N’espérez pas vous débarrasser des livres

umberto eco, jean-claude carrière, Jean-Claude Carrière, né en 1931 dans l'Hérault, est un conteur, écrivain, scénariste, parolier, metteur en scène, et occasionnellement acteur français. Umberto Eco, né en 1932 dans le Piémont, est un universitaire, érudit et romancier italien. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il est surtout connu du grand public pour ses romans. N’espérez pas vous débarrasser des livres, paru en 2009, est le verbatim d’entretiens menés par Jean-Philippe de Tonnac, lui-même écrivain, journaliste et essayiste français.

On s’en doute, on parle ici principalement de livres et de bibliothèques. Origines des livres, incunables, livres rares, bibliophilie, bibliothèques mythiques et perdues, papyrus mais aussi e-books, avenir du livre, la palette de la discussion est large. D’autant plus qu’elle débouche vers des considérations philosophiques ou religieuses, à travers les temps et les âges. Le livre n’est pas très long mais il regorge d’enseignements et de réflexions tirés aussi bien de textes obscurs que de littérature très populaire et ce n’est rien dire que d’affirmer que Jean-Claude Carrière et Umberto Eco nous subjuguent par leur érudition. Et c’est là, le point fort de cet essai, même si parfois (ou souvent) des références m’étaient étrangères, elles sont dites sans pédanterie, nos deux débatteurs pouvant passer avec une facilité déconcertante de Gracian, l’écrivain jésuite espagnol (1601-1658) travaillant à son Oraculo manual y arte de prudencia au Voleur de bicyclette le film de Victorio De Sica, dans un grand écart excessivement jouissif pour le lecteur.

Voici quelques sujets abordés dans cet essai : la paradoxale éphémérité des supports dits durables (CD, CD-Rom…), le rôle d’Internet, quelle place pour la mémoire humaine face à celle de nos ordinateurs, qu’est-ce qu’un chef-d’œuvre « On ne nait pas chef-d’œuvre, on le devient », notre connaissance du passé est souvent due à des crétins, la censure, tous ces livres que nous ne lirons jamais, comment classer sa bibliothèque et qu’en faire après notre mort… Le genre de livre où j’ai beaucoup souligné et coché des passages pour y revenir plus facilement plus tard.

On s’instruit dans la bonne humeur et même par le rire quand notre duo nous rappelle quelques cinglés de la littérature : « N’oubliez pas Edgar Bérillon, membre de l’Institut, qui en 1915 écrit que les Allemands défèquent en plus grosse quantité que les Français. C’est même au volume de leurs excréments qu’on reconnait qu’ils sont passés ici ou là. » Le lecteur se voit aussi impliqué directement quand il lit : « Il m’arrive de me rendre dans une pièce où j’ai des livres et de simplement les regarder, sans en toucher un. Je reçois quelque chose que je ne saurais dire. C’est intrigant et en même temps rassurant. »

Un livre précieux et donc indispensable pour tous ceux qui aiment les livres.

 

« Le grand collectionneur brésilien José Mindlin m’a montré une édition des Misérables publiée à Rio, en portugais, en 1862, c'est-à-dire l’année même de la publication du livre en France. Deux mois seulement après Paris ! Pendant que Victor Hugo écrivait, Hetzel, son éditeur, envoyait le livre, chapitre après chapitre, aux éditeurs étrangers. Autrement dit, la diffusion de l’œuvre était à peu près celle de ces best-sellers aujourd’hui proposés dans plusieurs pays et en plusieurs langues simultanément. Il est parfois utile de relativiser nos prétendues prouesses techniques. Dans le cas de Victor Hugo, les choses allaient plus vite qu’aujourd’hui. »

 

 

umberto eco, jean-claude carrière, Jean-Claude Carrière / Umberto Eco   N’espérez pas vous débarrasser des livres   Le Livre de Poche  - 282 pages – 

Lire la suite

Chahdortt Djavann : Je ne suis pas celle que je suis

djavann chahdorttChahdortt Djavann est née en 1967 en Iran et vit depuis 1993 à Paris où elle a étudié l'anthropologie avant de devenir romancière et essayiste. Son père était un grand féodal d’Azerbaïdjan avant d’être emprisonné et voir tous ses biens confisqués. Après la Révolution islamiste iranienne, Chahdortt Djavann est forcée d'arrêter de lire de grands auteurs français pour étudier le Coran et elle est voilée de force. En juin 1980, alors qu'elle a 13 ans, elle est incarcérée trois semaines pour avoir manifesté contre le régime. Elle arrive en France en 1993 sans être francophone et doit faire l’auto-apprentissage du français, qui est la septième langue qu'elle pratique. Des petits boulots, une tentative de suicide puis elle commence des études universitaires en psychologie et en anthropologie. En 1998, son mémoire porte sur l'endoctrinement religieux dans les manuels scolaires de son pays d'origine. Après une maîtrise et un DEA, elle prépare une thèse de doctorat qu’elle ne terminera pas, pour mieux se consacrer à l’écriture. Son œuvre compte à ce jour une douzaine de romans, Je ne suis pas celle que je suis  date de 2011. 

Le roman mêle deux histoires en parallèle, l’une se déroule à Paris en 1994, l’autre en Iran. A Paris, une jeune immigrée iranienne à peine sortie d’une tentative de suicide, à la personnalité multiple et ne maîtrisant pas parfaitement le français, se lance dans une psychanalyse. En Iran, Donya, une jeune fille au caractère affirmé et ne supportant pas la dictature des mollahs va tenter de se révolter.

Comme indiqué sur la couverture du livre ainsi que dans la postface rédigée par l’auteure, il s’agit d’un roman. Pour autant, à le lire et en le comparant à la biographie de l’écrivain, nous avons la garantie que le contenu de cet ouvrage est basé sur des faits réels recueillis de première main.

Le bouquin traite de nombreux sujets. Prioritairement de la condition de la femme sous la dictature islamique, c'est-à-dire au niveau moins que zéro, une « chose » voilée sans aucuns droits si ce n’est celui d’obéir et subir. C’est atroce évidemment. Tous les moyens sont bons pour fuir cet enfer fait de viols, prostitution, brutalités physiques et psychologiques… Donya tentera un mariage « arrangé » avec un étranger avant de se raviser. Chahdortt Djavann aborde aussi le problème de la langue quand on est un immigré, a fortiori quand on veut se faire psychanalyser parce que l’on souffre de problèmes psychologiques liés à une enfance douloureuse !

Réquisitoire féroce contre l’islam déviant, situation de la femme en souffrance, que ce soit en Iran sous la coupe des religieux fanatiques, ou en France en tant qu’immigrée psychologiquement fragile. Des sujets graves et bien de notre temps.

Tout ceci devrait nous donner un excellent roman, fort, puissant, révoltant, poignant ou émouvant. Or, c’est là que mon intérêt pour ce livre s’étiole, si j’ai bien été écœuré par les pratiques du régime iranien, je n’ai jamais vraiment été ému par ses personnages, je me suis même ennuyé au milieu du bouquin durant ces séances de psychanalyses à répétition. De même, la violence intolérable induite m’a paru désamorcée par certains aspects un peu nunuches, le psy et sa rouquine ou bien les angles sentimentaux et cet épilogue fleur bleue.

Certainement un bon roman – c’est possible – mais qui ne m’était pas destiné. Déjà Big Daddy m’avait laissé un peu sur ma faim, ce roman confirme mes impressions, Chahdortt Djavann et moi, ça ne va pas le faire. Ce n’est pas grave, ni pour elle, ni pour moi.        

 

« Selon les lois en vigueur en Iran, mais aussi dans la mentalité de l’immense majorité des gens, voire de tous, coucher avec un garçon sans être mariée, pour une fille qui n’est pas officiellement une pute, c’était être une pute. Fouler aux pieds les lois et l’hypocrisie des conventions lui procurait autant de plaisir que faire l’amour, sinon plus. Mais on ne peut construire sa vie dans la clandestinité et pour seul plaisir de transgresser. Se croire audacieuse, insoumise, rebelle avait suscité chez elle un sentiment de supériorité et une excitation qui s’émoussaient avec le temps, car elle savait qu’elle aussi trichait. Elle aussi dissimulait sa relation intime avec l’homme qu’elle aimait, elle aussi faisait semblant de n’avoir pas de relations sexuelles, et qu’est-ce qu’elle savait au juste de ce que ses copines lui cachaient ? »

 

 

djavann chahdorttChahdortt Djavann   Je ne suis pas celle que je suis   Flammarion  - 536 pages -

Lire la suite

Elisa Shua Dusapin : Les Billes du Pachinko

Elisa Shua Dusapin, Elisa Shua Dusapin, née en 1992 en Corrèze, est une écrivaine franco-coréenne vivant en Suisse romande. Fille d'un père français et d’une mère sud-coréenne, journaliste à la radio alémanique, elle grandit entre Paris et Zurich avant que sa famille s'installe, en 1995, à Porrentruy dans le canton du Jura en Suisse. Après des études littéraires, un premier roman en 2011 et ce quatrième en 2018 Les Billes du Pachinko.

Claire, la trentaine, vit en Suisse comme ses parents, mais vient passer les vacances chez ses grands-parents maternels à Tokyo. Son but, les décider à entreprendre un voyage en Corée pour revoir leur pays natal... Pour s’occuper entretemps, elle donne des cours de français à Mieko, une gamine qui vit avec sa mère.

Le roman aurait été traduit d’un texte écrit par une Japonaise, je n’aurais pas vu la différence tant il s’inscrit parfaitement dans cette littérature asiatique où prédomine le non-dit, le ressenti, les gestes qui restent en suspens. Ce genre qui peut laisser insensibles certains, n’y voyant qu’un flou artistique peu accrocheur, mais qui moi, au contraire, me séduit toujours.

Le livre est très court, l’écriture n’est même pas dense, un survol pourrait laisser à penser qu’il ne se passe pas grand-chose, et pourtant, tant de choses profondes s’y devinent ou s’esquissent pour le lecteur qui fait l’effort de se plonger dans ce très beau texte. Elisa Shua Dusapin écrit avec retenue, divulgue par petites touches discrètes des faits ou des liens entre les personnages, dans une ambiance ouatée.

Pour en revenir au propos du livre, le titre évoque le « pachinko » c’est un appareil que l'on peut décrire comme un croisement entre un flipper et une machine à sous. Le grand-père gère une boutique ou l’on s’adonne à cette distraction, à quatre-vingts ans, c’est la seule source de revenus pour le couple de vieillards. L’écrivaine nous donne avec beaucoup de tact, de nombreux détails sur la vie au Japon ou en Corée, pour ces deux exilés depuis près de cinquante ans. Sans qu’elle s’attarde, on ressent la douleur de ce qu’ont enduré ces gens.

Il est encore question des souvenirs de Claire, enfant, avec sa mère et sa grand-mère au Japon. Des liens familiaux difficiles entre chaque, pas tant pour des questions de ressentiment mais plus de communication. Car en fait, il y a beaucoup d’amour entre les uns et les autres, mais personne ne sait le dire ou l’exprimer clairement. Un des fils rouges du livre, dur dur de communiquer les uns avec les autres : que ce soit Claire avec ses grands-parents mais aussi avec la petite Mieko et la mère de la gamine. Tous paraissent introvertis, taiseux de leurs sentiments, ayant du mal à exprimer face à l’autre, amour ou amitié. Du moins comme on est habitué à le faire dans nos sociétés occidentales. Problème de culture et de langage. Tour de Babel, Claire doit aider au perfectionnement du français une gamine, elle s’exprime dans un japonais qu’elle croit excellent mais qui ne l’est pas assez pour la mère de Mieko ; la grand-mère ne veut pas parler japonais mais coréen… alors qu’elle réside à Tokyo depuis cinquante ans ! La question de l’identité peut se poser.

Je pourrais évoquer mille autres petits détails, tous sont émouvants ou touchants. Un très beau roman, très fin et subtil.

 

« Quand la Corée a été divisée, notre nationalité était encore celle de la Corée unifiée. On l’appelait Choson. A la séparation, le gouvernement japonais nous a autorisés à conserver l’identité coréenne, mais il fallait choisir entre le Nord et le Sud. Beaucoup ont choisi le Nord, pour leur famille, ou alors parce qu’ils estimaient que le Nord était plus proche des traditions de notre pays. On ne pouvait pas savoir comment la situation évoluerait. Ta grand-mère et moi avons choisi le Sud parce qu’on venait de Séoul. C’était l’unique raison. On ignorait tout du reste. On ne savait rien des raisons politiques, la guerre froide, la Russie, les Etats-Unis. Pour les Coréens du Japon, il n’y a jamais eu de Nord ni de Sud. Nous sommes tous des gens de Choson. Des gens d’un pays qui n’existe plus. »

 

Elisa Shua Dusapin, Elisa Shua Dusapin   Les Billes du Pachinko   Les Editions Zoé  - 140 pages -

Lire la suite

21/06/2019 | Lien permanent

Didier Pourquery : Petit éloge du jazz

Didier Pourquery Didier Pourquery est un journaliste français, né en 1954 à Floirac, en Gironde. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'ESSEC, Didier Pourquery a collaboré depuis le début des années 1980 à de nombreux titres de presse écrite comme Libération ou Le Monde. Il est l’auteur de plusieurs livres, de l’enquête à l’essai en passant par le roman. Petit éloge du jazz, court texte inédit vient de paraître directement en collection de poche.

Comme son titre l’indique clairement, l’auteur va tenter dans ces quelques pages de nous faire partager sa passion pour la musique de jazz. Didier Pourquery ne s’adresse pas aux spécialistes, bien au contraire, c’est aux autres, ceux qui ne connaissent pas cette musique ou qui n’en ont qu’une vague idée qu’il propose son ouvrage. Honnête, il avoue que c’est « un dithyrambe totalement subjectif » mais on s’en serait douté car c’est le propre du genre…

La construction du bouquin est calquée sur un morceau de jazz typique, une dizaine de chapitres en reprenant la progression musicale : Exposition du thème, Solo de saxophone, Solo de chant etc. et au final, Reprise du thème. Dans chacun d’eux il s’attarde sur quelques artistes célèbres et dont il est particulièrement friand ; je ne peux les citer tous mais on croise évidemment Miles Davis, Charlie Mingus, Archie Shepp, Ella Fitzgerald… Analyse rapide de leurs points forts mêlés à ses expériences personnelles liées à leur découverte ou aux concerts auxquels il a assisté…

L’enthousiasme et l’amour de l’auteur pour le jazz éclatent à chaque ligne, ça saute aux yeux. Mais c’est aussi la limite de ce type d’ouvrage, la musique c’est pour les oreilles !  Aucun livre ne pourra faire aimer la musique – quelle qu’elle soit -, seule l’écoute d’un disque commenté par un connaisseur pourra  vous en faire apprécier les subtilités ou la volonté artistique du musicien, puis, de disques en disques entrant enfin dans le paysage global du genre, vous pourrez voler de vos propres ailes et avoir un avis personnel. Pour tenter de contourner cet écueil prévisible Didier Pourquery nous renvoie à You Tube où il a créé une chaine musicale en 25 albums incontournables et je vous conseille fortement de l’écouter tout en lisant ce petit livre. Ca peut aider.

Je ne sais pas qui voudra lire cet éloge, d’ailleurs l’auteur n’est pas dupe « Aujourd’hui encore les Français qui disent préférer le jazz à toute autre musique ne sont pas très nombreux (entre 3 et 5%, selon les sondages) » et pour être totalement franc avec vous, je ne suis pas certain que ce bouquin soit l’aiguillon parfait pour vous y inciter. L’auteur me pardonnera cette légère réserve si j’ajoute que lire ou ne pas lire n’est pas la question, l’essentiel étant que vous tendiez une oreille vers cette musique multiple, car il n’y a pas « un » jazz mais des « jazz » et qu’il n’est pas possible que rien ne vous convienne dans le tas !

 

« Je suis né en 1954. J’insiste. Mais je suis de ce jazz-là, de l’après-guerre à la guerre froide. Pour toujours. Je répète. J’entends la trompette de Dizzy Gillespie scander la mélodie de Night In Tunisia avant une époustouflante envolée… et mon époque est trouvée. Mon époque de rêve. De mes rêves les plus tenaces. Je suis français donc, à défaut d’être à Chicago, je vais à Saint-Germain-des-Prés, j’y promène mon spleen, mon blues existentiel, le pavé est luisant comme une photo noir et blanc de Dennis Stock. (…) je suis ici et pourtant je suis ailleurs. Magie de cette musique-là : elle fait voyager dans le temps aussi. »

 

 

Didier Pourquery Didier Pourquery   Petit éloge du jazz   Folio   - 116 pages –

 

 

 

 

 

 

 

« Retrouvez tous les morceaux, les albums cités et les films cités dans ce livre sur la chaine YouTube du Petit éloge du jazz » [p.116]

Lire la suite

15/09/2018 | Lien permanent

Philippe Charlier : Autopsie des fantômes

Philippe Charlier, Victor Hugo, Arthur Conan Doyle, Philippe Charlier, né en 1977, est un médecin légiste, anatomo-pathologiste, archéo-anthropologue et paléopathologiste français. Il est connu du grand public pour avoir participé à plusieurs émissions de télévision sur l'Histoire, notamment Secrets d'histoire sur France 2, Sous les jupons de l'Histoire sur Chérie 25, et sur la médecine, notamment Le Magazine de la santé et Enquête de Santé sur France 5. Il a co-écrit et présenté une série documentaire, Enquête d'ailleurs, co-produite et diffusée par Arte en 2013 et 2015. Depuis 2021, il dirige la collection Terre Humaine fondée en 1955 par Jean Malaurie. Autopsie des fantômes  Une histoire du surnaturel (2021) vient d’être réédité en poche.

Fantômes, maisons hantées et tables tournantes sont au cœur de nombreux romans frissonnants, sornettes amusantes diront les uns, vérités qu’on se refuse à voir diront les autres. Philippe Charlier tente avec ce petit ouvrage d’en dresser l’historique et d’en démêler le vrai du faux avec son regard de scientifique. 

Toutes ces manifestations ont leur origine dans l’au-delà, c’est-à-dire la mort. Or la mort a toujours été un sujet fascinant pour l’Homme depuis que le monde existe. Des chamans de la préhistoire aux pratiques de sorcellerie du Moyen-Âge, les vivants ont sans cesse tenté d’entrer en contact avec les disparus. Mais c’est le XIXème siècle qui va donner un essor considérable à ces phénomènes, partant des Etats-Unis avec le spiritualisme au sein de la communauté Quaker avant de s’étendre jusqu’à l’Europe où tables Ouija et médiums vont pousser comme champignons après l’averse, surtout en France.

Nous allons croiser des personnalités célèbres, Allan Kardec (1804-1869) pédagogue français, fondateur de la philosophie spirite, mais aussi des gens comme Victor Hugo pratiquant les tables tournantes à Jersey, Arthur Conan Doyle à qui nous devons Sherlock Holmes mais qui se discréditera à la fin de sa vie dans des causes ayant trait au surnaturel ou bien Camille Flammarion (1842-1925) l’astronome français qui étudiera ces phénomènes étranges, citons encore Thomas Edison…

Trouble mental ou superstition, la science a fini par s’intéresser à la question à cette même époque et la concomitance des découvertes scientifiques et technologiques lui a permis de tenter d’enregistrer le son des morts ou de photographier les « fantômes » évoluant autour des médiums et spirites. Ces techniques ont mis à jour nombre de trucages et arnaques.

L’enquête de l’auteur, de Rome à Paris en passant par le Vietnam et l’Ecosse, essaie de répondre à diverses questions comme à qui profitent ces phénomènes extraordinaires et surnaturels ? Ou montrer le rôle social de ces bizarreries, comme en Ecosse, où ces récits mille fois répétés ancrent dans les cerveaux un peu d’espoir pour rassurer ceux qui ont perdu espoir en la vie, oui il existe une autre vie après la mort.

Bilan final : un bouquin bien sage, genre « le spiritisme pour les Nuls », qui n’apprend pas énormément à ceux qui s’intéressent vaguement au sujet comme moi, quelques rappels et informations oubliés ou supplémentaires, seuls les deux derniers chapitres offrent un intérêt - néanmoins discutable - avec une approche psychologique.

 Sympathique mais un peu court/léger.

 

« Le spiritisme est un spectacle. Ce qui compte, c’est l’apparition, le phénomène de l’apparition, le contact, la visibilité : il se passe quelque chose. Mais attention, on n’est pas dans des phénomènes d’apparition religieuse : ce n’est pas la Vierge qui apparaît ou des saints, ce n’est pas Satan, il ne s’agit pas d’exorcisme, même si parfois les frontières sont assez ténues. Il s’agit plutôt d’êtres surnaturels, principalement de fantômes, de revenants (…) Parfois, on en profite pour se rincer l’œil, quand la médium est une femme et que l’occasion est trop belle pour ne pas la dénuder… ou qu’elle s’en sert pour faire de cette scène (et de sa nudité) un espace de relative liberté face au carcan sociétal puritain. »

 

 

Philippe Charlier, Victor Hugo, Arthur Conan Doyle, Philippe Charlier   Autopsie des fantômes  Une histoire du surnaturel   Editions Tallandier Texto  - 295 pages -     

Lire la suite

Hervé Le Tellier : La Disparition de Perek

Hervé Le Tellier, Raymond Queneau, Georges Perec, Léo Malet, Jean-Bernard Pouy,      Hervé Le Tellier, né en 1957, est un écrivain français. Mathématicien de formation, puis journaliste diplômé du Centre de formation des journalistes à Paris, il est docteur en linguistique et spécialiste des littératures à contraintes. Il a obtenu le prix Goncourt en 2020 pour son roman L’Anomalie. Depuis 2019 il est président de l’OULIPO, acronyme pour Ouvroir de Littérature Potentielle, un groupe français de littérature inventive et innovante né au milieu du XXème siècle ayant pour but de découvrir de nouvelles potentialités du langage et de moderniser l'expression à travers des jeux d’écriture ; en firent partie des écrivains comme Raymond Queneau, Georges Perec… d’où ce malicieux clin d’œil du titre de ce roman paru en 1997, épuisé depuis bien longtemps et qui vient d’être réédité.

Un polar lu cul-sec et qui donne envie de commander une seconde tournée.

Philippe Perek, un étudiant, est torturé, tué et son cadavre brûlé abandonné sur un terrain vague de la banlieue parisienne. Quand Gabriel Lecouvreur, dit le Poulpe (personnage créé par Jean-Bernard Pouy), lit ce fait divers dans le journal, il se sent investi d’une mission, retrouver les auteurs de ce crime, non pas qu’il connaisse la victime, mais parce qu’ils sont orphelins tous les deux et que les éléments de l’enquête fournis par la presse sont troublants…

Plus il avance dans sa recherche, plus les faits s’avèrent étranges : le cadavre était carbonisé mais ses papiers d’identité intacts, de la drogue a été retrouvée chez Perek pour une valeur astronomique, lui qui n’avait pas le sou et ne se droguait pas… D’abord seul, le Poulpe va être rejoint par Sylvia, la fiancée de la victime et ses deux amis ainsi que par le médecin légiste pour se sortir de sa routine ; notre Club des Cinq va aller de surprises en surprises et leurs vies menacées quand ils vont réaliser qu’ils s’attaquent à une organisation internationale dont le fond de commerce tourne autour des greffes neuronales.

Certes les amateurs d’intrigue bien ficelée vont faire la moue mais passons outre ces pisse-vinaigre, ici il s’agit d’un pastiche, d’humour (« - Ici la spécialité, c’est la paella. – Ca m’ira. – Ca tombe bien, c’est aussi le nom de la patronne. Samira, pas paella. ») à travers un Paris qui n’est pas loin de celui de Léo Malet (« Vous jouez les Burma, quoi… »). Un polar bien français donc, franchouillard diront les mauvaises langues, sympathique en diable pour moi. Et la fin ouverte, déroge aux lois habituelles du polar.

Je me suis bien amusé, c’était très reposant et tellement vite lu que je ne peux que le conseiller à tous ceux qui veulent faire une pause entre deux lectures plus pointues.

 

 

« Uno. Certitude : Philippe Perek avait été enlevé, sans doute torturé, puis assassiné. Son cadavre avait été déchiqueté et brûlé au point de le rendre méconnaissable, mais on avait tout fait pour qu’on puisse l’identifier. Dans quel but ? Etait-ce un avertissement ? A qui était-il destiné ? Deuzio. Certitude encore : quelqu’un veillait sur lui, l’avertissait des dangers. Qui ? Un ami de Philippe ? Pour quelle raison ? Et pourquoi avoir choisi de l’aider, lui ? Supposition : parce qu’il n’était pas flic. Mais comment l’autre le savait-il ? »

 

 

Hervé Le Tellier, Raymond Queneau, Georges Perec, Léo Malet, Jean-Bernard Pouy,      Hervé Le Tellier   La Disparition de Perek   Une enquête de Gabriel Lecouvreur, dit le Poulpe  Folio  - 153 pages - 

Lire la suite

23/06/2022 | Lien permanent

Yannick Haenel : Les Renards pâles

yannick haenelYannick Haenel né en 1967 est un écrivain français. Fils de militaire, il fait ses études au Prytanée national militaire de La Flèche. Professeur de français jusqu'en 2005 au lycée La Bruyère à Versailles, il a publié plusieurs romans, des essais, et des entretiens avec Philippe Sollers. En 2007 une polémique l’oppose à Alina Reyes qui l’accuse de plagiat et deux ans plus tard avec Claude Lanzmann, réalisateur de la Shoah, pour son roman Jan Karski, évoquant une "falsification historique" ce à quoi Yannick Haenel répond en revendiquant la liberté du romancier. Son dernier roman, Les Renards pâles est paru il y a quelques mois.

Expulsé de son meublé le jour de l’élection présidentielle, Jean Deichel, chômeur d’une quarantaine d’années, choisit de vivre dans sa voiture. Une voiture prêtée par un ami parti à l’étranger. D'étranges inscriptions sur les murs de Paris attirent son attention, il pressent l'annonce d'une révolution. Ses errances dans le XXème arrondissement de la capitale lui font croiser des marginaux, des artistes et Anna la « Reine de Pologne » puis des sans-papiers africains travaillant pour des salaires de misère à vider les poubelles d’une société qui ne veut pas les voir. Le Renard pâle est le dieu anarchiste des Dogon du Mali, figure tutélaire adoptée par un groupe de sans-papiers masqués qui défie la France.

Voici le genre de livre qui me laisse franchement perplexe. La première partie est du roman pur, servie par une écriture sereine et limpide véhiculant une certaine poésie, la seconde bascule dans le pamphlet lourdingue, la société nous contrôle, les travailleurs immigrés sont maltraités etc. Des pages entières semblent tirées d’articles de journaux ou d’essais, nous éloignant du roman et même l’écriture perd en qualité, le fond gangrénant la forme.

Que Yannick Haenel choisisse le roman pour critiquer la société, pourquoi pas, il n’a pas inventé le genre et ses critiques ne sont pas entièrement fausses. Si ce bouquin doit permettre à certains d’ouvrir les yeux sur notre monde, pourquoi pas, une fois encore. Mais ici, présenté ainsi et livré tel quel, la littérature n’en sort pas gagnante. Et ce ne sont pas Beckett, Rousseau et Marx appelés à la rescousse à l’insu de leur plein gré dans ce roman qui sauveront Les Renards pâles de l’ennui profond où m’a plongé la seconde partie de l’ouvrage. 

 

« Sur l’un des murs, immobile, un petit chacal m’apparut. Il semblait extérieur au troupeau et levait sa tête vers le ciel. J’interrogeai Myriam : il s’agissait d’un animal sacré, dont elle avait trouvé l’image dans un livre sur les Dogons ; il est peint, quelque part au Mali, sur les falaises de Bandiagara – on l’appelle le Renard pâle. Elle se souvenait vaguement qu’il représentait la rupture ou l’autonomie : c’était le mauvais fils, il avait tué son père, sa danse célébrait la mort de Dieu. Myriam n’en savait pas plus, mais déjà une évidence m’attachait à lui. »  

 

yannick haenelYannick Haenel  Les Renards pâles  Gallimard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lire la suite

27/11/2013 | Lien permanent

Marcel Proust : Sur la lecture

marcel proustMarcel Proust (1871-1922), écrivain français auteur de traductions, d’essais et de récits, il domine l’histoire du roman français au XXe siècle avec A la recherche du temps perdu. Le présent ouvrage, Sur la lecture, a paru en préface à la traduction par Proust du livre de John Ruskin « Sésame et les lys » en 1906.

Grosso modo, le texte est en deux parties. Dans la première, Proust se souvient de ses moments de lecture quand il était enfant, l’agacement quand il fallait interrompre ce plaisir le temps du repas ou à l’heure du coucher. De même que cette tristesse quand un roman s’achève et qu’on abandonne ses acteurs, « Ces êtres à qui on avait donné plus de son attention et de sa tendresse qu’aux gens de la vie… » Pour l’écrivain, les lectures de l’enfance n’ont pas de prix et leur « souvenir doit rester pour chacun de nous une bénédiction. » On retrouve ici ce qui fera plus tard La Recherche du temps perdu, ce style proustien fait de phrases alambiquées mais ciselées à la perfection, l’introspection de l’auteur, bref cet art délicieux qui comble les admirateurs du maître.

Dans la seconde partie, il expose son désaccord avec les théories de Ruskin, « J’ai essayé de montrer (…) que la lecture ne saurait être ainsi assimilée à une conversation, fût-ce avec le plus sa des hommes ; (…) Si Ruskin avait tiré les conséquences d’autres vérités qu’il a énoncées quelques pages plus loin, il est probable qu’il aurait rencontré une conclusion analogue à la mienne. Mais évidemment il n’a pas cherché à aller au cœur même de l’idée de lecture. (…) La lecture est au bord du seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire : elle ne la constitue pas. » Chacun se fera son opinion…

Un livre que tous les amoureux de Proust liront quant aux autres…. Ils feront comme bon leur plaira.

 

« J’ai essayé de montrer dans les notes dont j’ai accompagné ce volume que la lecture ne saurait être ainsi assimilée à une conversation, fût-ce avec le plus sage des hommes ; que ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n’est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux, la lecture, au rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir communication d’une autre pensée, mais tout en restant seul, c’est-à-dire en continuant à jouir de la puissance intellectuelle qu’on a dans la solitude et que la conversation dissipe immédiatement, en continuant à pouvoir être inspiré, à rester en plein travail fécond de l’esprit sur lui-même. »

 

marcel proustMarcel Proust   Sur la lecture   Librio – 70 pages -

 

 

 

 

 

Ce petit texte est en téléchargement libre sur Internet : ICI

 

Lire la suite

12/08/2019 | Lien permanent

Corinne Atlan : Petit éloge des brumes

Corinne Atlan, Junichirô Tanizaki, Yasushi InoueCorinne Atlan, née en Algérie, est romancière, essayiste et traductrice. Diplômée de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, elle a vécu près de vingt ans en Asie (résidant actuellement à Kyôto), enseignant le français au Japon (Tôkyô, Nagano, Nagoya, Kyôto) et au Népal (Centre Culturel Français de Katmandou). Corinne Atlan a traduit à ce jour plus de 60 œuvres japonaises, principalement des romans (de Haruki Murakami, Ryû Murakami, Yasushi Inoue…) mais aussi de la poésie et du théâtre et publié plusieurs ouvrages personnels dont Un automne à Kyôto en 2018. Petit éloge des brumes, un texte inédit, vient de paraître.   

Amateurs de littérature japonaise, voici un ouvrage qu’il ne faut pas rater. Certes la rentrée des éditeurs va alourdir vos listes de lectures mais ce bouquin est court et s’avère indispensable pour mieux appréhender l’univers si particulier de la culture du pays du Soleil levant.

Pour la forme, l’auteure marie avec bonheur le récit autobiographique à travers ses voyages et expériences personnelles, et l’essai, pour nous initier à la subtile nébulosité de la brume et du brouillard (sous toutes ses formes) qui sont à la culture/spiritualité du Japon, ce que le sfumato est à la peinture de Léonard de Vinci. Ce mariage est réussi car il nous permet d’ingurgiter des notions complexes et très cultivées enveloppées dans une prose soignée agrémentée d’exemples vécus par Corinne Atlan. Quand l’ardu est mis à notre portée le lecteur en retire un plaisir plus grand encore.

Vous trouverez donc dans ce livre les clés pour mieux comprendre ces sensations étranges qu’on ressent à la lecture des romans de Junichirô Tanizaki, Yasushi Inoue etc. ou quand on contemple peintures ou dessins d’Hokusai par exemple. La notion de « brume » ou de « brouillard » prend tout son sens quand on a conscience du cycle de la nature où l’eau peut prendre de multiples formes, mer, pluie, nuage, brume ou brouillard, neige, glace… toujours « l’eau continue à exister dans l’atmosphère, mais change simplement de forme : c’est là un point essentiel dans la conception bouddhique des choses. » Nature/Spiritualité/Art ce livre en prouve l’interpénétration.

Vous vous régalerez de certains passages particulièrement poétiques (les lumineuses explications sur cette passion japonaise pour les cerisiers en fleurs) et des références littéraires ou autres citées en exemples et vous retiendrez que « le Japon propose sans cesse une inversion des valeurs communément admises en Occident (et qui passent souvent, à tort, pour des valeurs universelles.) »

Un petit livre (en pages) au prix ridicule (en euros) mais énorme en enseignement et ça, ça n’a pas de prix !  

 

« En japonais contemporain, l’expression « se nourrir de brume », qui est un peu l’équivalent de « vivre d’amour et d’eau fraiche », désigne des rêveurs dénués de tout sens de la réalité, ou encore des jeunes sans revenus se préoccupant peu du lendemain. C’est là une vieille tradition japonaise, qui dément la réputation de discipline sans faille si souvent attachée à ce pays. Les êtres errants et irrésolus, peu adaptés au monde dans lequel ils vivent, sont en fait légion dans la société actuelle. Ils traversent aussi toute l’histoire de la littérature japonaise. »

 

 

Corinne Atlan, Junichirô Tanizaki, Yasushi InoueCorinne Atlan   Petit éloge des brumes   Folio – 103 pages –

Lire la suite

Daniel Walther : Les Voyageurs

daniel walther, lovecraft, Daniel Walther (1940 – 2018), est un journaliste et un écrivain français de science-fiction et de fantastique. Il est l’auteur d’une œuvre importante, une trentaine de romans et plus de deux cents nouvelles. Il est l’une des voix les plus singulières du fantastique français. Les Voyageurs, une novella, vient d’être rééditée.

Décembre 1966. Daniel, le narrateur, sorti de longues années de dépression noyées dans la boisson, accepte l’invitation d’un ami, le seul qui lui reste, résidant en Allemagne ; Il embarque dans un train. Bien que presque vide, un voyageur, Werner Kosnow, s’installe à ses côtés, entame une discussion tournant autour de l’hypnotisme et fait surtout parler Daniel qui se livre à cet inconnu, à son grand étonnement, lui le taciturne. Un léger mystère plane déjà. Quand Kosnow montre la photo d’une jolie femme à Daniel, la qualifiant de « fille du Mal », lui offrant un poignard à manche d’ébène dans une gaine de cuir écarlate et lui intimant l’ordre de la tuer pour sauver sa propre vie, le mystère monte d’un cran et ne fera que s’amplifier page après page...

Durant toute la suite du récit, rédigé dix ans plus tard par notre héros, Daniel ne sait jamais s’il rêve ou s’il vit une aventure extraordinaire autant que périlleuse : Kosnow disparait, le train s’arrête subitement dans une petite gare imprévue où Daniel descend, irrésistiblement attiré ou poussé par une volonté extérieure, vers une demeure aux volets clos dont la porte d’entrée est surplombée de l’inscription en latin « Ici habite la Succube » !

Daniel Walther entraine avec maestria le lecteur dans une histoire digne de Lovecraft, un héros agissant comme un pantin manipulé par une entité supérieure, des voix qui lui parlent, des décors de neige et de brumes, des acteurs secondaires aux réactions étranges qui semblent en savoir plus que notre malheureux Daniel et enfin la confrontation finale, le but ultime de la mission qui lui a été confiée.

Un excellent texte, superbement écrit pour servir un scénario montant en puissance et mystère page après page. Le lecteur comme le héros sont hypnotisés par cet environnement lugubre et plein d’inconnues agréablement ponctué d’érotisme quand la succube entrera en scène (« J’étais dans un état de trouble sexuel extrême et dans des dispositions viriles proprement fantastiques ») mettant Daniel au bord de l’épectase.

Je découvre cet écrivain, vite je vais poursuivre avec un roman.

 

« Oui, à l’instant même où je posai le pied dans ce domaine épouvantable, je compris que personne au monde ne pouvait plus rien pour moi, que le pacte que j’avais scellé, bien contre mon gré, avec les détestables Voyageurs de la Nuit, allait exiger de moi une détermination surhumaine. Il faut aller de l’avant, quoi qu’il en coûte, il faut frapper, tuer, de crainte d’être frappé, de mourir, de connaître des tourments pour lesquels il n’est pas de mots dans le vocabulaire des hommes ! »

 

daniel walther, lovecraft, Daniel Walther   Les Voyageurs   Les Editions du Typhon  - 108 pages -     

Lire la suite

03/08/2023 | Lien permanent

Page : 1 2 3 4 5 6 7