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08/10/2012

La critique est aisée

La critique est aisée mais l’art est difficile, on connaît la formule et j’y pensais récemment en rédigeant la critique d’un livre.

Un site littéraire ayant lu mes chroniques de livres m’a contacté pour me proposer un job de « critique ». Le deal est simple, ils me proposent des bouquins et si je les accepte, ils me les donnent, charge pour moi de rédiger une critique sous trois semaines en un nombre de mots minimum défini. Mes textes sont libres et ils sont ensuite diffusés sur deux ou trois sites de ventes consacrés aux livres.

Il s’agit d’auteurs inconnus qui n’ont pas trouvé d’éditeurs ou qui pensent qu’il est plus simple pour eux d’utiliser les moyens modernes offerts par Internet. Autoédités, certains bouquins sont vendus en format numérique ou imprimés àla demande. En tout cas, presque tous, ou du moins les livres qui passeront entre mes mains, seront des premiers romans.

C’est là, après avoir lu mon premier bouquin, que je me suis trouvé confronté à un cas de conscience. Un premier livre génial c’est franchement rare, et il n’y a aucune raison pour qu’un éditeur ne le repère pas, donc ce que je vais devoir critiquer ce sont des premiers pas, des écrivains débutants, des amateurs si je puis dire.

Doit-on critiquer le bouquin d’un jeune écrivain à peine né comme on le ferait d’un vieux briscard ou d’un écrivain au talent unanimement reconnu ? Dois-je changer de paire de lunettes selon que je juge l’un ou l’autre ? Si j’adopte ce dernier mode opératoire, ceux qui vont lire l’ensemble de  mes critiques vont avoir du mal à comprendre que j’attribue autant d’étoiles à un jeunot maniant tout juste la plume, qu’à un écrivain plus habile. L’égalité de la note provenant du coefficient de lecture que je me serais imposé. A moins que je précise avant chaque chronique que nous sommes face à tel ou tel cas de figure.

Finalement j’ai tranché, tout le monde sera logé à la même enseigne. D’abord – je parle pour moi – parce que dans mon esprit, il y a les bons bouquins et les mauvais, point barre. Ensuite – pour vous – en supposant que mes critiques vous incitent à lire ces livres, il n’y a aucune raison pour que je vous invite à lire un roman chiant pour la simple raison qu’ayant été écrit par un jeune écrivain il mérite votre compréhension. Il y a trop de très bons livres qu’il faudrait impérativement lire, pour perdre son temps (et son argent) avec les mièvreries qui s’empilent chez les libraires et maintenant sur les sites de ventes par Internet. Enfin – pour l’écrivain lui-même – je pense que c’est l’honorer que de le juger avec les mêmes critères que ceux utilisés pour ses illustres collègues. Une preuve de respect pour son travail.

Voilà comment je vois les choses. Maintenant me direz-vous, c’est facile de critiquer en quelques lignes, le bouquin qu’un pauvre gars a mis toute une vie pour écrire. Exact, mais c’est le jeu et ça confirme la formule du début de cette note !

     

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