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09/04/2016

La liste des livres à lire

Tous les gros lecteurs sont confrontés à un problème commun, la gestion de la liste des livres qu’ils envisagent de lire un jour. Ceux qui lisent peu, à l’inverse, n’ont pas idée de l’ampleur de la tâche que constitue pour nous, cette mise à jour.

Chaque semaine, de mes lectures de romans aux magazines ou journaux, des émissions à la radio ou à la télévision, de mon survol de certains blogs, toutes ces sources diverses m’offrent de multiples occasions pour noter des références d’ouvrages très alléchants. Depuis ma prime jeunesse – et ça remonte un peu maintenant – j’ai pris l’habitude de noter tout cela dans un petit calepin. Et quand j’évoque les bouquins inscrits dans mon calepin, il s’agit de ma « liste des livres à lire » ; à ce propos, petite parenthèse, j’ai vu fleurir sur les blogs des acronymes ou sigles du genre PAL ou autres, dont je devine qu’ils désignent en termes modernes et branchés mon petit calepin, mais si quelqu’un pouvait m’en donner la traduction exacte, ça serait sympa, fin de la parenthèse.  

Donc, dans mon calepin, s’empilent des masses de références et bien que le carnet soit effectivement petit, vous n’imaginez pas le nombre extravagant de livres qu’il peut contenir quand on y inscrit seulement, titre du bouquin et nom de l’auteur. Ce pense-bête m’a longtemps semblé une très bonne idée dont je n’étais pas peu fier, jusqu’à ce que je commence à m’inquiéter. Les entrées y affluaient sans répit mais les sorties (les livres lus) ne suivaient pas le même rythme, d’autant que certaines de mes lectures ne passaient pas toujours par ce fameux calepin ! J’avais beau rayer en rouge les ouvrages lus, la liste des non-lus s’allongeait sans cesse.

L’inquiétude de me trouver sans savoir quoi lire était rassurée mais inversement, la tristesse de réaliser que je ne pourrais jamais lire tous les livres qui m’intéressent, m’accablait. Qu’importe, j’ai continué à alimenter mon calepin, ce goinfre sans cœur. Or, cette fameuse liste s’est avérée avoir aussi un effet pervers ; à voir toutes ces références attendant leur tour, j’en venais à accélérer mon rythme de lecture, espérant sottement vider mon tonneau des Danaïdes… Le plaisir de lire – car pour moi, la lecture ne peut être que plaisir ou n’est pas – devenait contrainte. Un comble !

Enfin, tout cela c’était avant. Désormais je m’impose de strictes règles, n’entrent dans mon calepin que les bouquins ex-trê-me-ment alléchants et dont je suis quasi certain que je les lirai. Finies les références notées à la volée, les pourquoi pas, les peut-être bien que ou les éventuellement. De toute manière, et je le sais depuis un bon moment déjà, il y a plus de livres déjà écrits et de très grande qualité que je ne pourrai en lire d’ici la fin de mes jours. Alors pourquoi m’inquiéter de toutes ces nouveautés d’un niveau souvent moyen qui sortent jour après jour ? Si ces livres sont réellement bons, le temps saura les reconnaitre… et il sera toujours temps de les inscrire dans mon carnet.

Aujourd’hui, j’ai toujours mon petit calepin mais alors que je pensais devoir le changer prochainement, car presque plein, les quelques pages blanches qui restent, peinent à se remplir. Et croyez-le ou non mais moi, ça me rend plus heureux.