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27/06/2019

Pierre Raufast : Habemus piratam

pierre raufastPierre Raufast est né à Marseille en 1973. Ingénieur diplômé de l’Ecole des Mines de Nancy, il vit et travaille à Clermont-Ferrand. Paru à l’automne 2018, Habemus piratam, est son quatrième roman.

Le lieu, un petit village de province. Quand la monotonie des confessions de ses vieilles paroissiennes se voit troublée par un inconnu, venu avouer des péchés peu ordinaires, l’abbé Francis en tire une joie peu chrétienne mais fort plaisante. Ce qu’il ignore alors, c’est qu’un sacré ( !) chambard vient de se mettre en branle… 

On connait (je l’espère pour vous) Pierre Raufast, c’est l’écrivain qui nous pond de petits romans très rigolos, alors j’attendais avec impatience que le bouquin se libère en bibliothèque pour m’en délecter. Ce fût long, mais ce fût bon.

Une histoire bien abracadabrante, puisque tel est l’angle choisi par l’auteur, pour entrainer son lecteur dans les arcanes du piratage informatique avec ses hackers surdoués (en fait, des gens connaissant parfaitement le fonctionnement des appareils et des nouvelles technologies qui profitent de l’ignorance ou du manque de prudence des utilisateurs et de certains concepteurs). Le risque, mesuré par l’écrivain, nous souler avec des termes techniques ou manœuvres et tripotages informatiques, mais Pierre Raufast s’en tire haut-la-main par des raccourcis évitant de trop s’attarder sur cette cuisine,  par le ton humoristique et le rythme enlevé de son récit. Et même si, de-ci, de-là, un truc nous échappe, qu’importe, on saisit très bien l’idée globale.

Donc, tous les jours notre pénitent vient à confesse – sans que personne, ni l’abbé ne le voit jamais – avouer un méfait lié à chacun des dix péchés capitaux. Chaque jour son péché. Ce qui nous vaut de croquignolesques aventures comme le vol d’un tableau au Louvre, celui du manuscrit d’un best-seller non encore paru etc.

Tout ceci est déjà fort amusant mais l’auteur ajoute d’autres couches à son plat de lasagnes (l’image culinaire ne fonctionne pas avec les raviolis !) déconnant : l’une des vieilles bigotes de la paroisse se serait fait assassinée d’où une remontée de ragots datant de soixante ans, avec une petite culotte en pièce à conviction et cramponnez-vous aux rideaux, le hacker est poursuivi par des gros méchants qui se sont jurés, pour se venger, de lui bouffer les coucougnettes !

La fin du roman approchait, je craignais l’impair, le machin fade qui gâche tout, que nenni, un coup de théâtre magistral (mais bien farfelu quand même) allait enlever le morceau, pourtant ce n’était encore rien avant l’éclat de rire de la dernière page.

Je me suis bien marré, mais le roman ne vise pas que le gag, il y a derrière tout cela un avertissement gentil mais clair : attention, les nouvelles technologies sont fragiles, les utilisateurs peu prudents et si on n’y prend garde, les « méchants » de tout poil peuvent nous manipuler ou nous arnaquer.

 

« Il y a quelques mois, sa paroisse était la plus morne du département. Plus rien ne s’y était passé depuis le passage mouvementé de Godefroy de Bouillon en 1096 lors de sa première croisade (sans parler du jour historique où Poulidor s’était pointé à l’improviste au Café des Sports pour manger leur fameux coq au vin). Puis voilà que, récemment, une vieille dame mourait assassinée, qu’un mystérieux hacker international se mettait à déballer tout un tas d’histoires, qu’un secret vieux de soixante ans était révélé et que la fille de la victime déterrait une arnaque aux assurances-vie qui avait impliqué plusieurs villageois. »

 

 

pierre raufastPierre Raufast   Habemus Piratam   Alma Editeur – 219 pages –

 

06:44 Publié dans Français | Tags : pierre raufast | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook |