compteur de visite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/08/2021

Ecrivains à ponte fixe

La pandémie qui frappe le monde a un peu changé la donne mais à une époque pas si lointaine, Amélie Nothomb sortait son roman tous les ans à l’automne et Philippe Djian le sien au printemps. Plop ! Plop ! A date fixe, chez les libraires la pile de l’une et la pile de l’autre, s’offraient à la vue des clients furetant entre les étals. J’ai pris ces deux-là comme exemples, vous pouvez en prendre d’autres selon vos goûts ou dégoûts.

Cette régularité m’a toujours sidéré. Que l’œuvre d’un écrivain soit conséquente, pourquoi pas ? Sur trente ou quarante ans voire plus, il y a assez de temps pour écrire un tas de bouquins, certains mettront deux ans ou plus pour pondre leurs nouveautés, irrégulièrement, et ça me paraît très naturel. L’inspiration ça ne se commande pas, du moins c’est ce que je pensais. Mais pour ces deux-là, homme et femme donc le sexe n’a rien à voir dans l’affaire, ça débite tant et plus. Comment font-ils ? D’autant que pour Nothomb il parait dit-elle, qu’elle écrit plus qu’elle ne publie !

La muse qui les inspire et se penche sur leur épaule doit-être solidement enchainée. Un cas de conditions de travail qui mérite une inspection des services compétents, un scandale en perspective ? Que fait le Ministère de la Culture ?

Cette régularité de parution induit une absence totale d’angoisse de la page blanche. Or que n’a-t-on lu de livres autobiographiques ou non, où l’auteur nous faisait pleurer avec ses pannes d’écriture, les tourments où il était plongé, le désespoir qui le rongeait et au final, de bien beaux bouquins sur ce type de malheur. A l’inverse, je n’ai jamais lu de romans où l’auteur se plaignait de trop écrire, de déborder de sujets de romans et de n’avoir pas assez de mains et de temps pour les retranscrire. Tiens, ça ferait un bon sujet de livre, non ? Prenez, c’est cadeau.

Reste le point essentiel, la quantité fait-elle la qualité ? Pour Djian (mon auteur fétiche) et Nothomb (qui ne me déplait pas), il y a du bon et du moins bon selon les époques. Ce qui rassure un peu, car imaginez nos deux pondeuses ne faire que dans l’excellence ? Des soupçons de dopage pourraient être avancés. Encore un scandale ? Mais que fait… 

 

Les commentaires sont fermés.