25/07/2024
Rumena Bužarovska : Mon Cher mari
Née en 1981 à Skopje, Rumena Bužarovska appartient à la nouvelle génération d’écrivains macédoniens. Elle enseigne la littérature américaine à la Faculté de philologie de Skopje. Elle est l’auteure de quatre recueils de nouvelles ainsi que d’une étude sur l’humour dans la littérature américaine et macédonienne à travers le prisme de la nouvelle. Paru en 2022 et réédité aujourd’hui en poche, Mon Cher mari est un recueil de onze nouvelles.
Onze textes, onze épouses qui racontent chacune un épisode de leur vie de couple et de leurs déboires avec leurs maris. A titre d’exemples citons : celle dont le mari poète insipide l’exaspère ; l’épouse du gynécologue s’imaginant artiste « Il estime que ses tableaux sont « abstraits » et qu’ils « témoignent à la fois de l’angoisse et de l’exultation ». En réalité, ils représentent ce qu’il connait le mieux : des chattes, de l’intérieur et de l’extérieur » etc.
A priori on pourrait croire qu’il s’agit d’un réquisitoire contre les hommes, pourtant soit au travers de certains textes, soit en s’attachant à une lecture en creux, les épouses ne sont pas épargnées non plus et le recueil se révèle plus généralement une satire du couple et de la vie sociale de son pays où les hommes travaillent tandis que les femmes s’occupent de la maison et des enfants.
On passe du souriant à l’effrayant parfois (un bébé qui meurt après avoir reçu un bocal de légumes sur la tête !), du grotesque (une épouse se voit conseiller par une amie de prendre un amant, la partie de jambes en l’air dans une voiture tourne au gag crapoteux) au surprenant (un époux gentleman, trop âgé pour satisfaire sa femme, la confie à son ex pendant une heure chaque semaine…).
Bilan : Bof !
« J’ai rencontré Goran à un festival de poésie. Ses cheveux commençaient à grisonner – maintenant ils sont complètement gris, mais il pense que cela fait partie de son « nouveau sex-appeal », comme il m’a dit un jour. C’était soi-disant pour plaisanter, je crois qu’il le pense vraiment. Je voulais lui demander si son cheveu rare et son crâne à la texture de cire fondue faisaient aussi partie de son « nouveau sex-appeal », mais je me suis retenue – il n’accepte aucune critique. » [Mon mari, le poète]
Rumena Bužarovska Mon Cher mari Folio - 211 pages -
Traduit du macédonien par Marie Bejanovska
06:00 Publié dans NOUVELLES | Tags : rumena bužarovska | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
Commentaires
J'ai relu mes notes car j'avais besoin de me remettre le livre en tête et... effectivement, à l'époque, j'avais écrit : "Mon cher mari n’est certes pas le chef d’œuvre du siècle dont je garderai un souvenir impérissable mais c’est une lecture fort distrayante. "
Écrit par : je lis je blogue | 25/07/2024
Répondre à ce commentaireDéfinition parfaite ! Nous sommes bien d'accord ...
Écrit par : Le Bouquineur | 25/07/2024
Ton " bof" final m'a surprise, vu le résumé des quelques nouvelles, cela semblait plutôt drôle et plaisant ...
Écrit par : Athalie | 26/07/2024
Répondre à ce commentaireOui, je te comprends. J’ai choisi les résumés les plus marquants et ça donne assez envie de lire ce bouquin, qui n’est pas réellement « mauvais ». Le « bof » correspond à l’impression finale, en particulier à cette étrange impression que les textes paraissent trop longs, qu’on a hâte d’arriver au bout pour passer à un autre… Il manque un je ne sais quoi qui aurait dû rendre ces nouvelles vraiment bien : bonnes idées, réalisation très moyenne.
Écrit par : Le Bouquineur | 26/07/2024
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