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21/12/2017

André Dhôtel : Le Train du matin

andré dhôtelAndré Dhôtel, né en 1900 à Attigny (Ardennes) et mort en 1991 à Paris, est un écrivain français, à la fois romancier, conteur, poète et scénariste. Connu du grand public par le roman Le Pays où l'on n'arrive jamais, prix Femina 1955, il est l'auteur d'une œuvre abondante comptant une quarantaine de romans, des nouvelles, des poèmes et des essais. Son roman Le train du matin date de 1975.   

Un village près de Rethel dans les Ardennes. Gabriel cumule les activités de brocanteur et taxi, tout en envisageant de poursuivre des études universitaires pour ne pas reprendre le garage familial. Au cours de ses promenades habituelles le long des rails du chemin de fer, il rencontre Alfred, un singulier jeune homme amnésique qui semble à la recherche d'un trésor. Alfred est-il son vrai nom ? A la suite de quel voyage en Orient, de quelle aventure bouleversante a-t-il oublié son origine ? Serait-il revenu sur les lieux de son enfance pour tenter de retrouver son passé ? Ces interrogations, Gabriel va tenter de les élucider.  

Qui donc est cet Alfred, centre des interrogations et suppositions ? Il est amnésique, s’exprime par mots isolés, répète sans cesse « 686 » comme un mantra ; « Sans doute il comprenait plus de choses qu’on ne pouvait croire. Simplement il y avait des ruptures dans ses pensées. » Gabriel tente de s’en faire un ami pour mieux le comprendre et l’aider ; et il peut compter sur ses copains du Bistro de la gare, Paticart (le bagagiste) et Rinchal (le guichetier), pour recueillir tous les potins du village courant sur l’affaire et d’autres, à moins que toutes ne soient liées.

Par exemple, il y a Jeanne qui de son côté cherche depuis des années à retrouver son frère Geoffroy disparu. Et si Alfred et Geoffroy n’étaient qu’un ? Jeanne qui selon la rumeur avait un rapport incestueux avec le disparu. Outre les gens, les choses aussi disparaissent, comme le coffret à bijoux d’Ida, ce qui fait jaser le village prêt à voir dans Gabriel le brocanteur, un voleur idéal. Par-dessus tout cela, un certain Gordique se mêle à l’intrigue. Il déteste Gabriel, voyant en lui un rival amoureux auprès de Jeanne et il ne manque pas d’inquiéter par ses agissements retors ou ses menaces verbales, « Vous avez avantage à ne rien dissimuler, et à vous tenir à l’écart. Parce que je suis résolu à toute extrémité. » N’oublions pas non plus, Isabelle, la fille du garde-barrière…   

Si vous n’aimez que les livres aux histoires bien carrées s’enchainant avec une logique implacable, passez votre chemin car ce roman étrange par son intrigue éthérée et son onirisme poétique, risque fort de vous désarçonner. Je dois admettre que j’ai fait des efforts pour suivre les péripéties mystérieuses autant qu’abracadabrantes dans lesquelles s’engagent Gabriel mais si on les lit avec l’œil du poète ou du doux rêveur, on peut tomber sous le charme.

Mémoire défaillante, amours secrètes, mystère à tous les étages, voyages imaginaires ou non, danger rôdant alentour et happy end… voici les principaux ingrédients de cet ouvrage hors du temps et des lectures classiques.    

 

« A un moment il s’arrêta brusquement et regarda dans la rigole de ciment qui longeait la voie du côté de la clôture. Il murmura encore : « Six cent quatre-vingt-six », puis il repartit, cette fois à pas mesurés, comme s’il les comptait. Mais était bien incapable de compter. Simplement il cherchait un lieu qui peut-être n’était pas un lieu d’ici, mais d’un pays étranger. Gabriel ne perdait rien de ses gestes, espérant que son attitude lui révèlerait ses pensées, si toutefois il pensait. (…) Enfin il arriva à l’endroit où s’amorçait le talus et il revint brusquement sur ses pas. Il fit plusieurs allées et venues sur une vingtaine de mètres, et se jeta soudain à genoux dans le fossé devant l’ouverture d’un caniveau sous la voie. »

 

andré dhôtelAndré Dhôtel  Le Train du matin  Folio – 320 pages –

 

 

 

 

 

 

« Gabriel aperçut sur la page de droite la photocopie d’une sculpture. Un visage extraordinaire. Et il lut au bas de la page, avec une surprise angoissée : Korè 686. » [p.279]

andré dhôtel

 

07:55 Publié dans Français | Tags : andré dhôtel | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |