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16/02/2024

Ludmila Oulitskaïa : Le Corps de l’âme

ludmila oulitskaïaLudmila Oulitskaïa est née en 1943, dans l'Oural. Elle a grandi à Moscou et fait des études de biologie à l'université. Auteur de nombreuses pièces de théâtre et scénarios de films, depuis le début des années 1980 elle se consacre exclusivement à la littérature après que ses premiers récits soient parus à Moscou, dans des revues. Le Corps de l’âme (2022), un recueil de onze nouvelles, vient d’être réédité en poche.

Un recueil où il est beaucoup question de la mort, la fin de la vie donc, mais aussi de ce moment où commence peut-être autre chose.

Un couple de lesbiennes dont l’une est atteinte d’un cancer. Une retraitée qui envisage le suicide avant que son corps ne la lâche. Deux sœurs qui évoquent le souvenir de leur mère morte, une mère qui ne s’est pas vraiment occupée de leur éducation et a gâché leurs vies. Une bibliothécaire âgée qui perd la mémoire…

Certaines nouvelles se closent sur une note souriante comme cette laborantine en biologie envoyée en mission dans un abattoir qui en revient écœurée et cesse de manger de la viande. D’autres ont une chute charmante comme notre retraitée préparant son suicide mais qui va découvrir un amour tardif.

Plusieurs autres textes dépassent le stade de la mort et touchent à la poésie, celui où une femme décède d’avoir cessé de manger et se transforme en papillon, ou bien ce médecin légiste qui autopsie le cadavre d’un ange qui reviendra le chercher à l’heure de sa propre mort.

Magnifiquement écrit comme d’habitude chez Ludmila Oulitskaïa, de très beaux textes, jamais pleurnichards mais souvent émouvants. C’est très fin, très doux, très beau.

 

 

« La première femme de Kogan, une gynécologue, lui avait dit peu avant leur divorce une phrase qu’il n’avait jamais oubliée : seul un type atteint d’une pathologie peut choisir la profession d’anatomopathologiste. Une remarque idiote et bien féminine : selon Kogan, un anatomopathologiste était un prêtre de la matérialité pure, le dernier à nettoyer le temple que l’âme vient de quitter. En revanche, sa seconde femme, Ninotchka, elle, était bibliothécaire et connaissait à peine le mot « autopsie ». Et c’était très bien comme ça. » [L’autopsie)

 

 

ludmila oulitskaïaLudmila Oulitskaïa   Le Corps de l’âme   Folio  - 234 pages - 

Traduit du russe par Sophie Benech