25/08/2014
Carlos Ruiz Zafon : L’Ombre du vent
Carlos Ruiz Zafon, né en 1964 à Barcelone, est un écrivain espagnol vivant depuis 1993 à Los Angeles où il écrit des scénarios de films. A dix-neuf ans, il choisit de commencer sa carrière dans la publicité, qu'il quitte pour se consacrer à son roman Le Prince de la brume, publié en 1993. Son quatrième roman, L'Ombre du vent publié en 2004 est le premier d’une trilogie poursuivie par Le Jeu de l'ange (2009) et Le Prisonnier du ciel (2012).
A Barcelone, peu de temps après la guerre, le père du jeune Daniel, le conduit au Cimetière des Livres Oubliés, une librairie secrète et immense, renfermant des œuvres anciennes, oubliées, amoureusement protégées par quelques initiés. Selon la tradition, chaque nouvel initié doit prendre soin d'un livre. Daniel choisit L'Ombre du Vent de Julian Carax. Captivé par l'histoire Daniel tente en vain de trouver d'autres livres de cet auteur méconnu. Cette recherche va l’entrainer dans une extraordinaire, autant que périlleuse aventure, pour retrouver Julian Carax qui n’est peut-être pas mort comme tous le pense, et dont la vie présente des similitudes avec celle de Daniel…
Quel roman ! Pour vous en donner une vague idée, j’y ai retrouvé le souffle d’un Alexandre Dumas, pas moins. Roman initiatique, Daniel a onze ans et nous sommes en 1945 quand il débute pour s’achever en 1966, « Vingt ans après »... Durant cette période l’enfant sera devenu un homme, endurci par les épreuves. Et Ruiz Zafon ne lui épargne rien – pour notre plus grand plaisir – le mystère et les secrets, voire le fantastique, les morts, le Mal personnifié sous les traits d’un policier ignoble sans cesse sur ses talons, les personnages multiples dont les liens les unissant se révèlent lentement parfois de manière surprenante, les femmes attirantes et l’amour qui semble impossible. Disparitions, séquestrations, fuites éperdues, rebondissements dignes des meilleurs romans du XIXème siècle, car il y a de cette encre sous la plume de l’écrivain, Carlos Ruiz Zafon possède un sensationnel sens du romanesque passant par un épilogue aussi furieux que dramatique avant de se clore in fine par un « happy end » dont le lecteur lui sait gré.
« Un jour, j’ai entendu un habitué de la librairie de mon père dire que rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s’ouvre un chemin jusqu’à son cœur. Ces premières images, l’écho de ces premiers mots que nous croyons avoir laissés derrière nous, nous accompagnent toute notre vie et sculptent dans notre mémoire un palais auquel, tôt ou tard – et peu importe le nombre de livres que nous lisons, combien d’univers nous découvrons – nous reviendrons un jour. Pour moi, ces pages ensorcelées seront toujours celles que j’ai rencontrées dans les galeries du Cimetière des Livres Oubliés. »
Carlos Ruiz Zafon L’Ombre du vent Grasset – 525 pages –
Traduit de l’espagnol par François Maspero
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