compteur de visite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/09/2014

Roderick Thorp : La Traque

Roderick ThorpRoderick Mayne Thorp Jr. né dans le Bronx à New York en 1936 et décédé d’une crise cardiaque en Californie en 1999, est un écrivain américain auteur de quatorze romans policiers. On notera que son père était à la tête d’une agence de détectives privés où il travailla quand il était encore étudiant, avant d’enseigner la littérature dans des universités du New Jersey et de Californie. Deux de ses romans ont été adaptés pour le cinéma (Died hard avec Bruce Willis et Le Détective avec Franck Sinatra). La Traque, publié en 1997 aux Etats-Unis et longtemps resté inédit chez nous, vient d’être édité en français.

« Août 1982. Phil Boudreau, détective de la brigade des mœurs de Seattle, est appelé en urgence dans une des banlieues de la ville. On vient de retrouver le corps d’une jeune femme dans la Green River. Les services de police présents sur les lieux ne lui demandent qu’une chose, identifier la victime, qui semble être une de ces jeunes prostituées que son travail l’amène à fréquenter. Boudreau la reconnaît et pense immédiatement à un suspect possible, Garrett Richard Lockman. Mais le rapport qu’il envoie à sa hiérarchie, dans lequel il fait état de ses soupçons, est enterré sans qu’il en connaisse la raison. Bientôt, les victimes se multiplient dans la Green River, presque toutes de jeunes prostituées de la ville. Mis à l’écart des investigations, Boudreau décide de mener seul une enquête clandestine qui va durer près de dix ans. »

Le bouquin est inspiré d’une histoire vraie, celle du tueur de la Green River qui fit près de cinquante victimes dans les années 80. Autant aller droit au but, c’est un très bon roman même s’il ne présente pas – et c’est en cela qu’il est bon – les clichés du genre auxquels on s’attend. Il n’y a pas de suspense haletant ou de fin de chapitres qui font dresser les cheveux sur la tête (pour ceux qui en ont encore, des cheveux s’entend !). Malgré l’accumulation de cadavres et l’horreur qu’ils peuvent inspirer, le lecteur n’a jamais peur, ce n’est pas le but recherché par l’écrivain. Nous ne sommes d’ailleurs pas vraiment mis dans les rouages de l’enquête policière, mais par contre Thorp est très fort pour nous placer dans la tête du tueur, qui est connu dès le début du livre. Rien ne nous échappe de son machiavélisme, de ses ruses intelligentes, des pulsions sexuelles qui l’animent, de sa grande force de persuasion à manipuler son monde, victimes et police.

Thriller oui, mais thriller psychologique. Le roman est dense, plein de petits détails accentuant la crédibilité des situations, il est long avec plus de six-cents pages, mais pour une fois je ne critique pas, car si bien écrit qu’on ne s’en rend pas compte et le rythme, placé dans le discours plus que dans l’action, en rend la lecture véritablement agréable. Des ellipses qui désarçonnent, d’autres qui donnent du poids au propos « Pas un cri, juste le regard, l’horreur soudaine de la révélation : elle allait mourir… et elle mourut en effet. »

L’enquête s’étalant sur dix ans, on suit aussi les personnages dans leur vie privée, Boudreau et son jeune fils puis la nouvelle femme de sa vie, la place de l’enquête prise dans son existence c'est-à-dire dans son esprit. Tout est juste, tout tient la route. Enfin, cerise sur le gâteau, l’épilogue inattendu…

 

« Lockman s’empressa de regagner sa voiture en essayant de se maîtriser. Boudreau ? Ils croyaient Boudreau coupable ? Evidemment, Le flic le plus bizarre. En faisant copain-copain avec Lockman, Beale lui avait bien expliqué qu’il n’aimait pas le Français : « Franchement, Garrett, je le trouve antipathique, et je n’ai aucune confiance en lui. Ce type a quelque chose de louche. Je ne veux pas dire que c’est un pourri, pais un pervers. Lockman aurait aimé parler de cette découverte à Jones, mais il n’en était pas question : l’Indien en déduirait que son complice lui était redevable, oubliant au passage son intention première, à savoir punir son seigneur et maître. Lockman ne lui avait pas encore fait payer cette tentative, mais comptait s’en occuper sous peu. »  

 

Roderick ThorpRoderick Thorp  La Traque  Sonatine  - 615 pages –

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Michelle Charrier

 

07:37 Publié dans THRILLERS | Tags : roderick thorp | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook |