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Apollinaire à Paris

Guillaume ApollinaireGuillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d'art qui serait né sujet polonais de l'Empire russe, le 25 août 1880 à Rome. Il meurt à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, mais est déclaré mort pour la France en raison de son engagement durant la guerre. Apollinaire est considéré comme l'un des poètes français les plus importants du XXème siècle.

Après avoir habité chez sa mère, Apollinaire s’installe au 9 rue Léonie (devenu 4 rue Henner) en avril 1907, l’année où il rencontre Marie Laurencin avec laquelle il aura une aventure - en faux ménage - chacun continuant de vivre chez lui. Cette liaison, marquée par les excès d'alcool et la violence du poète dure jusqu'en juin 1912 mais vacille dès l'inculpation de celui-ci pour complicité de recel, en septembre 1911.

 Il s’agit d’un petit appartement situé au deuxième étage d’un bel immeuble Louis-Philippe aux pilastres corinthiens et aux médaillons Renaissance dans lequel il reçoit Picasso et Max Jacob. Il y vivra jusqu’à octobre 1909.

La rue Henner est une petite rue située dans le 9e arrondissement de Paris, coincée entre la rue La Bruyère et la rue Chaptal. Cette voie est ouverte en 1840 par M. Boursault, qui lui donna le nom de « passage Léonie » du prénom de sa fille Léonie Boursault, qui épousa plus tard le compositeur Jean-Georges Kastner. Elle prendra sa dénomination actuelle par arrêté du 13 mars 1908.

Sur place, étrangement si l’on veut suivre les indications données par les références trouvées dans le bouquin de Gilles Schlesser, il n’y a pas de numéro 4 ! Seuls les numéros 2 et 6 sont indiqués sur les deux immeubles contigus…. mais d’après la description du bâtiment, le 6 paraît le plus vraisemblable.

 

Guillaume Apollinaire

 

 

Photos : Le Bouquineur   Sources : Wikipédia – Le Petit Larousse - « Promenades littéraires dans Paris » de Gilles Schlesser (2017) –

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26/06/2020 | Lien permanent

Jean Anouilh à Paris

jean anouilh, Jean Anouilh est un écrivain et dramaturge français, né en 1910 à Bordeaux et mort en 1987 à Lausanne (Suisse). Son père est tailleur et sa mère musicienne dans un orchestre se produisant sur des scènes de casino en province et professeur de piano. En 1921 il vit à Paris et entre au collège Chaptal. Très tôt il se prend de passion pour le théâtre et en 1930 devient le secrétaire particulier de Louis Jouvet mais les relations entre les deux hommes sont tendues et ils se séparent.

Son œuvre théâtrale commencée en 1932 est particulièrement abondante et variée : elle est constituée de nombreuses comédies souvent grinçantes et d'œuvres à la tonalité dramatique ou tragique comme sa pièce la plus célèbre, Antigone, réécriture moderne de la pièce de Sophocle. La pièce, créée en 1944 au théâtre de l'Atelier, connaît un grand succès public mais engendre une polémique : certains reprochent à Anouilh de défendre l'ordre établi, ce qui expliquerait, selon eux, que la pièce n'ait pas été censurée par les allemands. Ses défenseurs indiquent au contraire que l'insoumission d'Antigone qui dit non, et s'engage  contre la raison d'état a une réelle valeur subversive.

Le théâtre d’Anouilh va de la fantaisie des pièces « roses » (Le Bal des voleurs) et de l’humour des pièces « brillantes » ou « costumées » (La Répétition ou l’Amour puni, L’Alouette) à la satire des pièces « grinçantes » (Pauvre Bitos), « farceuses » (Le Nombril) et au pessimisme des pièces « noires » (Antigone). On notera que c’est Anouilh lui-même qui a organisé ses œuvres en séries thématiques.

C’est en 1954 que le dramaturge emménage au 5 rue de Furstemberg, une rue minuscule reliant la rue de l’Abbaye à la rue Jacob, à cheval sur la place de Furstemberg, fameuse pour son romantisme, derrière l’église de Saint-Germain-des-Prés. Et donc bien loin de la rue Jean-Anouilh, une voie située dans le quartier de la Gare (XIIIe arrondissement)… mais tout près de la bibliothèque François-Mitterrand.

 

jean anouilh,

 jean anouilh,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos : Le Bouquineur   Sources : Promenades littéraires dans Paris de Gilles Schlesser – Wikipédia – Encyclopaedia Universalis – Le Petit Larousse -

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25/02/2018 | Lien permanent

Joyce Maynard : Prête à tout

joyce maynardDaphne Joyce Maynard, née en 1953 à Durham au New Hampshire, est une écrivaine américaine, auteure de nombreux romans et essais. A 19 ans, elle a une relation d'un an avec J. D. Salinger qui la marquera profondément et qu'elle raconte dans Et devant moi, le monde. Son roman Prête à tout, date de 1993 et a été adapté au cinéma par Gus Van Sant en 1995 dans le film du même nom.

Suzanne, une jeune femme à l’ambition démesurée, est prête à tout pour percer dans le milieu journalistique de la télévision. Sous couvert d’un reportage sur la vie des adolescents, elle va en manipuler trois pour qu’ils tuent son mari pas à la hauteur de ses projets.

Vous le voyez il n’y a pas de suspense. Le roman alterne les chapitres courts comme ces documentaires télé traitant d’un fait divers où chaque acteur, proche ou éloigné du drame, intervient pour donner sa version de l’histoire et éclairer le téléspectateur/lecteur sur la personnalité des protagonistes.

Il y a Suzanne, l’héroïne, sa jeunesse, sa vie, son mariage, ses ambitions et ses ruses manipulatrices d’un côté, et puis les trois adolescents, Jimmy un gars sympa dont elle fera son amant tueur de mari, Russel son pote le bad boy et Lydia, une jeune paumée pas aidée par la nature. On suit l’histoire en bâillant car tout cela est bien banal pour ne pas dire simplet et comme aucun rebondissement ne vient réveiller le lecteur en pilotage automatique, on referme le bouquin en se demandant pourquoi on l’a ouvert.

Le critique aimable arguera d’une dénonciation de notre société où la célébrité aurait valeur de graal… Certainement un critique pas très difficile sur la qualité de ses lectures. Si vous êtes pressés, ne lisez que les dernières lignes de chaque chapitre, ça suffit largement ; si vous êtes malins, ne perdez pas votre temps avec ce bouquin qui n’est pas foncièrement mauvais mais beaucoup trop quelconque.

 

« Je connais certaines personnes qui vous diront que je suis une petite salope ambitieuse, prête à tout. Je ne donne pas de noms, mais je sais bien que des gens ne se priveront pas pour déblatérer sur mon compte. Je les imagine déjà en train de dire quelle emmerdeuse arriviste j’étais aux studios. J’étais prétentieuse, je me prenais pour la meilleure. Et alors ? Depuis quand est-ce un crime d’avoir un peu de confiance en soi et d’amour-propre ? Si je ne m’étais pas mise en avant, qui l’aurait fait à ma place, hein ? »

 

 

joyce maynardJoyce Maynard  Prête à tout  Philippe Rey – 333 pages –

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch

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Ecrivains à ponte fixe

La pandémie qui frappe le monde a un peu changé la donne mais à une époque pas si lointaine, Amélie Nothomb sortait son roman tous les ans à l’automne et Philippe Djian le sien au printemps. Plop ! Plop ! A date fixe, chez les libraires la pile de l’une et la pile de l’autre, s’offraient à la vue des clients furetant entre les étals. J’ai pris ces deux-là comme exemples, vous pouvez en prendre d’autres selon vos goûts ou dégoûts.

Cette régularité m’a toujours sidéré. Que l’œuvre d’un écrivain soit conséquente, pourquoi pas ? Sur trente ou quarante ans voire plus, il y a assez de temps pour écrire un tas de bouquins, certains mettront deux ans ou plus pour pondre leurs nouveautés, irrégulièrement, et ça me paraît très naturel. L’inspiration ça ne se commande pas, du moins c’est ce que je pensais. Mais pour ces deux-là, homme et femme donc le sexe n’a rien à voir dans l’affaire, ça débite tant et plus. Comment font-ils ? D’autant que pour Nothomb il parait dit-elle, qu’elle écrit plus qu’elle ne publie !

La muse qui les inspire et se penche sur leur épaule doit-être solidement enchainée. Un cas de conditions de travail qui mérite une inspection des services compétents, un scandale en perspective ? Que fait le Ministère de la Culture ?

Cette régularité de parution induit une absence totale d’angoisse de la page blanche. Or que n’a-t-on lu de livres autobiographiques ou non, où l’auteur nous faisait pleurer avec ses pannes d’écriture, les tourments où il était plongé, le désespoir qui le rongeait et au final, de bien beaux bouquins sur ce type de malheur. A l’inverse, je n’ai jamais lu de romans où l’auteur se plaignait de trop écrire, de déborder de sujets de romans et de n’avoir pas assez de mains et de temps pour les retranscrire. Tiens, ça ferait un bon sujet de livre, non ? Prenez, c’est cadeau.

Reste le point essentiel, la quantité fait-elle la qualité ? Pour Djian (mon auteur fétiche) et Nothomb (qui ne me déplait pas), il y a du bon et du moins bon selon les époques. Ce qui rassure un peu, car imaginez nos deux pondeuses ne faire que dans l’excellence ? Des soupçons de dopage pourraient être avancés. Encore un scandale ? Mais que fait… 

 

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15/08/2021 | Lien permanent

La lecture à travers les âges

Toi qui t’arrêtes pour la première fois ici, sache que je suis un lecteur d’un certain âge c’est-à-dire senior, troisième âge, autre, je ne sais plus comment on nomme les gens comme moi aujourd’hui.

Quand je regarde mon parcours de dévoreur de livres, je constate une nette évolution dans mes choix de lectures au fil des années. Je ne vais pas graduer cette évolution décennie par décennie, ce serait trop long et ennuyeux pour vous alors pour faire plus court je dirais qu’il y a eu trois étapes :

Entre l’enfance et la préadolescence, je lisais des illustrés (Mickey, Pilote…), des bandes dessinées (Tintin…), des contes, les livres de la Série Verte voire Rose, ce genre de choses que lisent tous les gamins.

De l’adolescence à l’âge adulte, ce fut l’explosion, les classiques de la littérature mondiale y sont passés soit pour mon parcours scolaire soit par plaisir, en citer un serait indélicat pour tous les autres. Touché par l’évolution du corps j’ai bien entendu louché vers les romans soignant l’acné avec des livres de qualité dissimulant des passages scabreux ou les exposant au grand jour comme ceux Henri Miller, D.H. Lawrence, Sade, Apollinaire… Une belle bibliothèque doit avoir son Enfer. Cette époque a été la plus riche pour moi, lecture voulait dire plaisir et instruction, d’où en plus des romans de toutes les catégories (SF, polars…) la quantité astronomique d’essais ou de livres avec une thématique précise que j’ai ingurgités (Ecologie, Sociologie, Psychologie, Politique, Economie etc.)

Désormais âgé, je continue à m’informer de la marche du monde et de ses idées du jour mais désespéré dans l’ensemble par ce paysage qui va devenir votre futur, j’ai banni de mes lectures (en général) les romans basés sur les misères relatées dans les médias.  Pourquoi en rajouter une couche ?

Parenthèse : J’ai l’impression que la littérature d’aujourd’hui n’a plus que ces sujets à traiter et que c’est une tendance gangrénant tous les domaines, on s’attarde sur le pire plutôt que sur le meilleur, sur le triste plutôt que sur l’enjoué, la majorité des parutions littéraires et cinéma d’ailleurs, quand j’en lis les résumés, sont mortifères et anxiogènes. Le monde est moche et les masochistes s’en régale. Fin de la parenthèse.

Alors aujourd’hui je recherche des lectures prenantes (suspense), étonnantes (SF), souriantes/gaies/humoristiques (si rares en qualité…) ou bien loin de tout cela mais m’apportant une certaine sérénité morale comme cette relecture entamée depuis janvier, La Recherche du temps perdu de Marcel Proust où je suis tombé sur cette citation « Il y a déjà bien assez de laideurs dans la vie. Pourquoi au moins ne pas les oublier pendant que nous lisons ? »  (Le Côté de Guermantes)      

Je ne sais pas si ma confession éveille des échos chez certains autres lecteurs de ma tranche d’âge, est-ce une tendance observable chez la majorité des lecteurs prenant de l’âge, un travers de la vieillesse ou une situation bien compréhensible résultant de notre longue expérience ?

 

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La littérature étrangère à la peine ?

Un billet assez particulier puisque je n’en suis pas l’auteur, juste le passeur. Peut-être avez-vous loupé le grand article publié hier par Le Monde des Livres, titré « Littérature étrangère : une mauvaise passe », pour y remédier en voici un résumé dont j’espère ne pas en déformer le fond et si je n’utilise pas les guillemets c’est pour en simplifier la lecture.

Le constat de départ c’est qu’en 2023, dans un contexte économique morose pour l’édition, les romans étrangers ont été plus touchés que les francophones. Le marché français du livre a globalement progressé de 1% en valeur (Etude GFK) mais cette augmentation est due à une forte hausse des prix (+5%), alors que le nombre d’exemplaires vendus, lui, a fléchi de 4% en un an. Un recul lié à une chute de 10% de la littérature étrangère contemporaine (hors « romance » et sentimentaux qui marchent bien).

En dix ans, les ventes de fiction modernes étrangères ont diminué de 25% en volume (GFK) alors que celles de littérature française ont augmenté de 20%. Et si l’on se réfère au classement des 100 meilleures ventes en librairie en 2023, le nombre de romans étrangers présents, qui a longtemps oscillé entre 35 et 45 par an, est tombé à 12 !

Parmi les explications à ce phénomène : les éditeurs doivent payer les traductions mais il devient impossible de faire passer les auteurs dans les médias (radios et télés), dans ces conditions les éditeurs relèvent les prix, diminuent les tirages et réduisent les invitations des auteurs (frais de voyage et d’hébergement économisés), conséquence évidente, visibilité réduite des ouvrages !

La qualité littéraire des ouvrages étrangers n’est pas en cause, elle serait même « plutôt supérieure à celle des livres français » déclare Francis Geffard (Albin Michel), d’ailleurs vu les frais de traduction, les éditeurs sont plus sélectifs dans leurs choix. Pour information, la répartition des langues a peu varié, l’anglais restant largement dominant, le nombre de langues est passé de 33 en 2014 à 39 en 2023.

Pour résumer, il semblerait que ce recul de la littérature étrangère soit lié à l’absence de ses écrivains dans les médias, que les sujets de leurs romans soient moins familiers aux potentiels lecteurs et que le prix des livres freine les ventes, à 23 euros la nouveauté, le lecteur préfère aller vers les écrivains connus que ceux qu’il ne connait pas. D’ailleurs les collection de poche sont en plein boum.  

Réflexion personnelle : comme souvent dans la presse écrite, les articles déroulent de longs articles positifs ou négatifs sur un sujet donné, avant de se conclure sur une note inverse qui laisse le lecteur interrogatif et c’est le cas ici encore : tout le monde ne partage pas le pessimisme des chiffres, les éditions Métailié ou la librairie Ombre Blanche à Toulouse se félicitent de leurs bons résultats de ventes d’auteurs étrangers… alors ?

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Une question intéressante

Il y a déjà plusieurs mois, j’ai vu passer un tweet qui posait cette question que je cite à peu-près de mémoire : « Amis auteurs, comment acceptez-vous la critique ? Avec philosophie ou avez-vous envie de casser la gueule du chroniqueur qui n’a pas aimé votre roman ? »

J’avoue avoir été séduit par la question car je me suis trouvé confronté à cette situation. Il fut un temps où plusieurs jeunes écrivains inconnus m’envoyèrent leur premier roman pour que j’en parle sur mon blog. Certainement l’une des meilleures méthodes pour se faire connaitre. Consciencieusement je me suis mis à lire ces textes et avec tout autant de précision et d’honnêteté que possible, je les ai chroniqués ici. Dès nos premiers échanges, j’avais annoncé la couleur, attention je vous lirai sans parti pris, ni bienveillance particulière ; un roman est un roman, le lecteur peut éventuellement tenir compte d’un premier bouquin pour ne pas exiger plus que de raison, mais si je m’emmerde ou que c’est nul je le dirai clairement ! Etant un lecteur sans lien avec l’écrivain, j’étais dégagé des commentaires trop gentils des amis et de la famille, premiers récepteurs en général des écrits des débutants. Une fois les conditions acceptées par ces jeunes plumes, je me suis lancé dans mes lectures. J’ai vu passer de tout. Du bon – mais très rarement -, du moins bon mais qui pouvait espérer faire mieux en bossant plus sérieusement et de la daube de premier choix – très souvent.    

Mes billets publiés et l’auteur prévenu, j’ai eu des retours en tout genre. Il y a eu celui qui n’avait rien compris à ma critique, se proposant par la suite de modifier telle ou telle chose dans un sens qui contre mon avis ne pouvait que rendre encore plus illisible son texte. Il y a eu ceux qui ne n’ont rien répondu. D’autres qui appréciaient ma franchise, heureux d’avoir enfin un avis objectif, même s’il n’était pas favorable et se promettant de travailler plus dur. Celle qui m’engueula pour mon billet acerbe, puis plusieurs mois plus tard, la déception ayant refroidi, me remercia de mon honnêteté. Et bien entendu, la cohorte des déçus par mes propos cassants qui m’agonirent et me maudire jusqu’à la fin temps… Certains me proposèrent d’autres textes, d’autres pas.

A priori, il semblerait que la critique non complaisante - mais toujours argumentée je tiens à le préciser -, ne plaise pas aux jeunes écrivains. J’en veux pour preuve que je ne reçois plus de propositions de lectures… Je le comprends mais j’ai toujours prévenu ces écrivains en herbe que mon avis n’engageait que moi et que mon audience ne battait pas des records dans la blogosphère.

Bref, si moi j’aime bien de temps à autre (pas trop souvent non plus, il ne faut pas pousser !) lire ces jeunes plumes, ces oiseaux-là eux, ne tiennent pas vraiment à avoir mon avis, ce qui est leur droit le plus absolu.

Alors, amis auteurs, quelle est votre position vis-à-vis d’une telle situation ? Et vous amis blogueurs, avez-vous été sollicités par ces talents en espérance et quelles furent leurs réactions après publication de vos billets ?

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F. Scott Fitzgerald : Le Réconciliateur

Fitzgerald Livre.jpgF. Scott Fitzgerald, de son nom complet Francis Scott Key Fitzgerald, né en 1896 à Saint Paul (Minnesota) et mort en 1940 à Hollywood, est un écrivain américain. Marié en 1920 avec Zelda Sayre, une jeune fille du Sud qui sera son égérie, ils ont une fille, Frances Scott Fitzgerald. Chef de file de la « Génération perdue », selon le mot de Gertrude Stein, aux côtés d’Hemingway, Faulkner ou Dos Passos, il laisse une œuvre de cinq romans, citons Gatsby le Magnifique (1925) ou Le Dernier Nabab (1941) et de nombreuses nouvelles.

Le Réconciliateur, ouvrage tout juste paru en poche, reprend deux nouvelles (Le Réconciliateur  suivi de Gretchen au bois dormant) parues en 1926 dans le recueil Tous les jeunes gens tristes.

Deux textes très courts abordant le même sujet, les couples au bord de l’éclatement. Ce sont donc les différents classiques entre épouse et mari qui sont mis en scène : conception de la vie devant marier vie rêvée et vie réelle, l’éloignement progressif des deux partenaires se traduisant par des agacements quotidiens l’un vis-à-vis de l’autre (la manie de se passer la main sur le visage pour l’époux, ou bien la façon dont elle allume sa cigarette…) toutes ces petites choses qui montent en mayonnaise et qui finissent par n’être plus digérées. A moins que ce ne soit le trop banal mari qui travaille plus que de raison (pour offrir une meilleure vie à sa femme, ceci dit !) et  délaisse sa chère et tendre au risque de la voir s’amuser ailleurs…

La seule différence notable entre ces deux nouvelles, c’est que s’il y a happy end à chaque fois, la seconde se termine sur une notre humoristique peut-être un peu exagérée qui annule le fond dramatique.

Un petit bouquin avec de petites histoires bien sympathiques et intemporelles, sans être renversantes, mais ça se lit avec beaucoup de plaisir.

 

« - Même mon enfant m’ennuie. Ca te paraîtra monstrueux, Ede, mais c’est vrai. Il ne comble strictement rien dans ma vie. Je l’aime de tout mon cœur, mais quand je dois m’occuper de lui tout un après-midi, je deviens nerveuse à hurler. Après deux heures, je commence à prier pour que la nurse ne tarde pas à pousser la porte. Sa confession achevée, Luella, le souffle haletant, regarda attentivement son amie. En réalité, elle ne se sentait nullement monstrueuse. Telle était la vérité. Comment la vérité aurait-elle pu être contre nature ? C’est peut-être parce que tu n’aimes pas Charles, hasarda Mrs Karr, impassible. – Mais si, je l’aime ! J’espère que je ne t’ai pas donné cette impression, avec tout mon bavardage. » [Le Réconciliateur]

 

 F. Scott Fitzgerald, F. Scott Fitzgerald Le Réconciliateur Folio – 88 pages –

Traduit de l’américain par Philippe Jaworski  

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12/05/2017 | Lien permanent

Hallgrimur Helgason : La Femme à 1000°

Hallgrimur Helgason Hallgrimur Helgason né en 1959 à Reykjavík (Islande), est écrivain, peintre et traducteur. Auteur d’une bonne dizaine de romans dont seul 101 Reykjavik était paru chez nous en 2002, voici son nouvel ouvrage La Femme à 1000°.

« Condamnée à vivre dans un garage avec pour seule compagnie son ordinateur portable, une provision de cigarettes et une grenade datant de la fin de la Seconde Guerre mondiale, une octogénaire islandaise atteinte d'un cancer en phase terminale revient sur sa vie en attendant la mort. Car Herra, comme on l'appelle, a beaucoup de choses à raconter. Petite-fille du premier président d'Islande, fille d'une paysanne et du seul nazi islandais avéré, elle a, au fil de son existence mouvementée, vécu la guerre et l'exil, connu beaucoup d'hommes, parfois célèbres, et vu la mort, de bien trop près. Avant de s'envoyer en l'air pour de bon, elle passe en revue son passé et celui de son pays, l'occasion pour elle de régler au passage quelques comptes. »

Le résumé du roman fourni par l’éditeur a le mérite d’être juste et surtout concis. Ce qui m’ôte une lourde charge de rédaction, car le bouquin fait 632 pages et il est bourré jusqu’à la gueule de faits et d’évènements dans lesquels il m’aurait été difficile de tailler. Et même délivré de cette part de travail, j’avoue ne pas très bien savoir par quel bout le prendre pour vous donner envie de le lire. Car il faut le lire !

Si l’octogénaire aux portes de la mort est l’héroïne du roman de Hallgrimur Helgason, son parcours dans la vie entre 1929 et 1989 est prétexte pour l’écrivain, à se pencher avec un regard critique sur l’histoire de son pays l’Islande, la Seconde Guerre Mondiale et divers autres sujets tous foisonnant d’évènements allant du comique au tragique voire à l’atroce, en passant par la poésie. Dans un tel contexte vous ne serez pas étonnés d’apprendre qu’Herra a beaucoup voyagé, de son île natale à l’Allemagne en passant par le Danemark évidemment (un petit tour au préalable par Wikipédia, rubrique Islande, me parait fort judicieux), l’Argentine, Paris, New York… Elle connaitra le luxe, la misère, les viols, les hommes dès son plus jeune âge. Ses enfants l’abandonneront, elle croisera des gens connus tels John Lennon ou Jean-Paul Sartre.

J’ai parlé de foisonnement mais ce Hallgrimur Helgason est un véritable volcan islandais en pleine activité. Ca prose explose, sa narration déborde à gros bouillons comme la lave d’un cratère, les noms des lieux ou des personnages aux consonances locales difficiles à mémoriser vous enfument et vous asphyxient. L’écrivain fait dans la démesure, ce qui n’interdit pas les scènes intimistes, l’inventivité du scénario laisse pantois. On passe de l’atroce à l’humour noir, car cette Herra au caractère bien trempé, ne manque pas de lucidité et si le corps est presque au bout du rouleau, son esprit n’a pas rendu les armes. Quelque part dans le roman, il est dit que l’une des caractéristiques des Islandais c’est leur silence ; à l’oral c’est peut-être vrai, mais je le déments catégoriquement pour l’écrit !  

Un très gros livre fait de très petits chapitres, chacun renvoyant à une époque sans continuité chronologique. L’écriture surprend car le lecteur croisera souvent des mots inventés, des phrases qui claquent comme des sentences. Si vous êtes comme moi, du genre à souligner des passages dans les livres, armez-vous d’un crayon neuf. Quant au titre de l’ouvrage il est à prendre dans un double sens, quand on se fait incinérer « la température du four grimpe à mille degrés » mais Herra la mourante avoue aussi que « l’amour se mesure en degrés, pas en minutes ». Eros et Thanatos une fois encore réunis.

Je sors de la lecture de ce roman complètement épuisé. Parce qu’il est gros, parce qu’il déborde de tout et partout, parce que j’ai ri de scènes mémorables, parce que j’ai blêmi devant des horreurs physiques ou morales. Bien entendu j’en conseille la lecture, mais attention ne le prenez pas à la légère, ce n’est pas un best-seller pour la plage, il sait faire mal.

 

« Ce ne fut pas grâce à mes fils que je trouvai un nouvel abri quelques années plus tard, après avoir fui, grimée et grisée, ma maison de retraite. Toute une semaine durant, j’avais roulé avec mon lit au fil des rues, entre asphalte et neige fondue, à la recherche d’un logement, jusqu’à ce qu’une femme de ménage bien aimable se rappelle sa sœur et son garage. Ainsi vins-je à la rencontre de Gudjon et Dora, qui se révélèrent bien plus obligeants que mes enfants. En soi, le garage est une maison de retraite tout à fait décente. »

 

 

Hallgrimur Helgason Hallgrimur Helgason  La Femme à 1000°   Presses de la Cité  (sortie prévue le 22 août 2013)

Traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün

 

 

 

 

 

 

 

 

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23/07/2013 | Lien permanent

Astérix à la BnF !

astérix, Même si Astérix n’est pas mon héros de BD préféré, il a un avantage sur beaucoup d’autres, je l’ai vu naître ! Donc, son parcours et son évolution me sont familiers. L’occasion de me rendre à l’exposition que lui consacre la Bibliothèque nationale de France était double, me replonger dans mes souvenirs d’enfance et profiter des documents exceptionnels offerts à la vue du public.

Disons le d’emblée, l’exposition est remarquable à tous points de vue, sur la forme comme sur le fond. Le parcours appréhende tous les aspects du « phénomène » Astérix. L’enfance de ses deux géniteurs René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin) aboutissant à leur rencontre en 1951 et l’opportunité de travailler ensemble qui explosera avec la sortie du premier numéro d’un nouvel hebdomadaire pour la jeunesse, Pilote, le 29 octobre 1959, dont je serai immédiatement lecteur. Visionnaire, Goscinny avait immédiatement prévenu Uderzo qu’il faudrait que Babaorum, le fameux petit village, soit près de la mer « pour permettre à nos héros de voyager ».

Le visiteur est ensuite plongé dans l’univers graphique de nos Gaulois avant d’en avoir une vue plus commerciale au travers du merchandising associé et aux déclinaisons publicitaires. L’exposition tente aussi de nous faire comprendre les raisons du succès de la BD, que ce soit grâce à son humour, son langage (ses jeux de mots, « Il ne faut jamais parler sèchement à un Numide ») ou bien encore aux valeurs qu’elle représente (la résistance et la liberté démocratique face à une intégration culturelle forcée). Enfin, une reconstitution des lieux où travaillaient les auteurs, bureau et machine à écrire de Goscinny et table de dessin d’Uderzo, nous donne l’impression d’approcher au plus près les deux maîtres.

astérix,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si tout est particulièrement intéressant, on se régalera surtout des nombreuses planches originales  accrochées aux murs, encre de Chine sur crayon, tirées d’Astérix le Gaulois (1959), Astérix chez les Belges (1977), Obélix et Compagnie (1976) et autre Le Domaine des Dieux (1971)… Dans le registre des documents originaux, des tapuscrits de René Goscinny (Astérix chez les Helvètes 1970) où la situation est indiquée sur la gauche de la page, tandis qu’à droite et en regard est noté le dialogue ou le contenu du phylactère. On peut également consulter des notes manuscrites préparatoires pour Astérix aux Jeux Olympiques (1968).

J’ai dit que la forme était aussi très réussie. En dehors des accrochages et des vitrines, une présentation astucieuse grâce à de petites niches dans les murs avec portes coulissantes obligeant le visiteur à participer pour découvrir des informations cachées, et bien sûr tout l’arsenal moderne audiovisuel d’écrans tactiles et casques d’écoute.

Une exposition très complète et riche en documents originaux, à voir bien évidemment.  

 

Astérix à la BnF ! : Bibliothèque nationale de France sur le site François Mitterrand quai François Mauriac Paris XIII – du 16 octobre 2013 au 19 janvier 2014 –

 

 

René Goscinny est décédé en 1977 et Albert Uderzo (86 ans) vient de passer la main. Le 35ème album de la série, Astérix chez les Pictes, vient de sortir le 24 octobre. Il a été réalisé par Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin). Une nouvelle page se tourne… par Toutatis !

 

 

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08/11/2013 | Lien permanent

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