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15/05/2020

Une question intéressante

Il y a déjà plusieurs mois, j’ai vu passer un tweet qui posait cette question que je cite à peu-près de mémoire : « Amis auteurs, comment acceptez-vous la critique ? Avec philosophie ou avez-vous envie de casser la gueule du chroniqueur qui n’a pas aimé votre roman ? »

J’avoue avoir été séduit par la question car je me suis trouvé confronté à cette situation. Il fut un temps où plusieurs jeunes écrivains inconnus m’envoyèrent leur premier roman pour que j’en parle sur mon blog. Certainement l’une des meilleures méthodes pour se faire connaitre. Consciencieusement je me suis mis à lire ces textes et avec tout autant de précision et d’honnêteté que possible, je les ai chroniqués ici. Dès nos premiers échanges, j’avais annoncé la couleur, attention je vous lirai sans parti pris, ni bienveillance particulière ; un roman est un roman, le lecteur peut éventuellement tenir compte d’un premier bouquin pour ne pas exiger plus que de raison, mais si je m’emmerde ou que c’est nul je le dirai clairement ! Etant un lecteur sans lien avec l’écrivain, j’étais dégagé des commentaires trop gentils des amis et de la famille, premiers récepteurs en général des écrits des débutants. Une fois les conditions acceptées par ces jeunes plumes, je me suis lancé dans mes lectures. J’ai vu passer de tout. Du bon – mais très rarement -, du moins bon mais qui pouvait espérer faire mieux en bossant plus sérieusement et de la daube de premier choix – très souvent.    

Mes billets publiés et l’auteur prévenu, j’ai eu des retours en tout genre. Il y a eu celui qui n’avait rien compris à ma critique, se proposant par la suite de modifier telle ou telle chose dans un sens qui contre mon avis ne pouvait que rendre encore plus illisible son texte. Il y a eu ceux qui ne n’ont rien répondu. D’autres qui appréciaient ma franchise, heureux d’avoir enfin un avis objectif, même s’il n’était pas favorable et se promettant de travailler plus dur. Celle qui m’engueula pour mon billet acerbe, puis plusieurs mois plus tard, la déception ayant refroidi, me remercia de mon honnêteté. Et bien entendu, la cohorte des déçus par mes propos cassants qui m’agonirent et me maudire jusqu’à la fin temps… Certains me proposèrent d’autres textes, d’autres pas.

A priori, il semblerait que la critique non complaisante - mais toujours argumentée je tiens à le préciser -, ne plaise pas aux jeunes écrivains. J’en veux pour preuve que je ne reçois plus de propositions de lectures… Je le comprends mais j’ai toujours prévenu ces écrivains en herbe que mon avis n’engageait que moi et que mon audience ne battait pas des records dans la blogosphère.

Bref, si moi j’aime bien de temps à autre (pas trop souvent non plus, il ne faut pas pousser !) lire ces jeunes plumes, ces oiseaux-là eux, ne tiennent pas vraiment à avoir mon avis, ce qui est leur droit le plus absolu.

Alors, amis auteurs, quelle est votre position vis-à-vis d’une telle situation ? Et vous amis blogueurs, avez-vous été sollicités par ces talents en espérance et quelles furent leurs réactions après publication de vos billets ?

Commentaires

A vrai dire, je ne suis guère surprise... que ce soit en littérature ou dans d'autres domaines, nombreux sont ceux qui attendent d'un avis extérieur qu'il vienne conforter le leur. J'ai été sollicitée quelques rares fois par plusieurs jeunes auteurs, mais j'ai décliné à chaque fois, pour être honnête simplement parce que je n'ai pas envie de perdre mon temps avec des lectures qui risquent de ne pas me plaire (d'ailleurs, tu l'écris toi-même, il y a eu très peu de "bon" dans ce que tu as reçu...).
En revanche, il m'est arrivé à plusieurs reprises que des auteurs me laissent un commentaire sur mon blog ou m'envoient un mail suite à un billet sur un de leurs romans. Pour me remercier quand l'avis était positif (l'un d'entre eux m'a même par la suite gentiment envoyé un de ses textes courts, non publié), et pour justifier leurs choix narratifs ou stylistiques lorsque j'avais émis des bémols sur ces points. Ce qui ne changeait rien au fait que... et bien leur livre ne m'avait pas emballée !!
A partir du moment où on lâche son livre "dans la nature", il convient de le laisser vivre sa vie, se confronter à la diversité des goûts du lectorat...

Écrit par : Ingannmic | 15/05/2020

« …nombreux sont ceux qui attendent d'un avis extérieur qu'il vienne conforter le leur. » Une réflexion particulièrement bien vue ! Maintenant pour – néanmoins – prendre la défense des jeunes auteurs, livrer son travail pour la première fois à un lecteur qu’on ne connait pas, c’est comme dévoiler son intimité à un total inconnu. C’est difficile. Conséquence ces jeunes sont pris dans un dilemme infernal, vouloir être lu et publié tout en étant mort de peur à l’idée d’être lu !!!
« …je n'ai pas envie de perdre mon temps avec des lectures qui risquent de ne pas me plaire » ça c’était mon propre problème car effectivement je ne m’attendais pas à tomber sur le Grand Ecrivain inconnu de tous. Par ailleurs c’était aussi une expérience très enrichissante : voir de mes propres yeux ce que certains estiment être un roman publiable. Et là j’ai parfois été sidéré par le culot de certains….
Pour terminer sur une note positive, j’ai quand même eu la chance de tomber sur deux ou trois plumes très intéressantes…..

Écrit par : Le Bouquineur | 15/05/2020

Je réagis ici en tant qu'écrivain. Je suis toujours touchée qu'on me parle du roman que j'ai publié, que ce soit "en bien" ou "en mal". Et en fait, cette distinction "en bien" ou "en mal" ne me touche pas car je pense que le livre va au-devant de ses lecteurs qui sont totalement libres d'en parler comme bon leur semble. Je suis surprise parfois de l'analyse qui est faite de l'histoire ou des personnages mais je pars du principe que ce n'est pas parce que je n'y avais pas pensé que c'est faux, bien au contraire, cela montre que le livre (quel que soit le livre) un être vivant. Ces jeunes écrivains dont vous parlez (et je ne suis plus jeune) ont certainement mis beaucoup d'affects dans leur publication. Quand on est jeune, on supporte parfois difficilement la critique, hélas et on n'a peut-être pas encore mesuré que publier un livre, c'est, d'une certaine façon, se mettre à nu devant ceux pour qui on écrit, c'est à dire les lecteurs. Que serait un livre sans ses lecteurs ? Rien.
Bon week end.

Écrit par : Bonheur du Jour | 16/05/2020

Quand je parle de « jeune écrivain » je parle d’un écrivain débutant, donc à priori sans distinction d’âge, mais dans les faits ce sont évidement le plus souvent de jeunes personnes. Pour vous répondre plus personnellement je trouve votre attitude plus que louable et j’applaudis à votre ouverture d’esprit. Mais, comme je l’avais répondu à Ingannmic, je sais que pour les jeunes écrivains « c'est, d'une certaine façon, se mettre à nu devant ceux pour qui on écrit, c'est à dire les lecteurs »…. c’est donc très difficile et plus dur encore, quand le verdict du lecteur est négatif ! C’est une épreuve par laquelle il faut passer…

Écrit par : Le Bouquineur | 16/05/2020

C'est de plus en plus rare, ces propositions, ou alors en fichier, donc j'ai une bonne raison de refuser; comme je trie déjà pas mal dans mes lectures, y compris d'auteurs bien connus, je le fais d'autant plus avec les petits nouveaux.Mon temps n'est pas extensible. Mais quand c'est arrivé, j'essayais toujours de trouver un truc positif (on en trouve, en général!) ou alors dire que je ne suis pas le public, ou, etc...
En fait je serais plus 'méchante' avec les auteurs qui n'ont pas besoin de mon avis pour vendre et qui ne sont pas dans mon créneau.
Côté auteur? Hé bien, si on lance son bébé dans le vaste monde, il faut s'attendre à ce qu'il ne soit pas toujours bien accueilli...
De plus, même pour les romans d'auteurs bien assis, on fait confiance à ce qu'on aime, et je préfère sortir de mes sentiers battus avec des emprunts biblis, dont je parle ou pas!

Écrit par : keisha | 16/05/2020

Je ne reçois plus d’offres et les dernières propositions se présentaient sous forme de fichiers, là je suis obligé de décliner, car je déteste la lecture sur écran et débuter avec un tel handicap un roman d’amateur serait le condamner (pour moi) par avance… ils n’ont pas besoin de ça !
Quant au « positif », je puis assurer que certains bouquins d’amateurs, quel que soit le bout par lequel on les prend, sont vides de tout….

Écrit par : Le Bouquineur | 16/05/2020

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