02/03/2015
Philip K. Dick : Petit déjeuner au crépuscule
Philip Kindred Dick, né en 1928 à Chicago et décédé en 1982 à Santa Ana en Californie, est un auteur américain de romans, de nouvelles et d'essais de science-fiction, l’un des meilleurs du genre, mon préféré entre tous. On lui doit Le Maître du Haut Château ou encore Ubik par exemple et le cinéma a adapté certains de ses textes pour nous offrir Blad Runner avec Harrison Ford, Total Recall avec Arnold Schwarzenegger, Minority Report avec Tom Cruise etc.
Dick est décédé le 2 mars 1982, il y a aujourd’hui trente-trois ans et pour commémorer cet évènement et le faire découvrir à ceux qui ne l’auraient jamais lu, je vous propose ce bouquin très court, regroupant trois nouvelles extraites de Paycheck et autres récits (Folio SF). Ces textes ont été écrits en 1954 et 1955 : Petit déjeuner au crépuscule, Une petite ville et Là où il y a de l’hygiène.
La nouvelle ouvrant l’ouvrage se déroule en 1980, c'est-à-dire un futur proche pour les lecteurs de l’époque. En se réveillant un matin, une famille découvre que sa maison est au milieu d’un champ de bataille, conséquence de la guerre déclarée entre Etats-Unis et Russie et qu’un « tremblement de temps » l’a propulsée dans un futur immédiat. Le second texte, plus intimiste, nous présente un homme introverti jouant au train électrique dans son sous-sol, qui va reconstruire sous forme de maquette sa ville, la remodelant selon ses souhaits de respect de la morale, ce qui sera fatidique pour sa femme et son amant. Enfin, la dernière nouvelle, nous plonge dans un monde futuriste, où deux partis politiques s’affrontent brutalement, les Puristes et les Naturalistes, sur un programme d’hygiène des corps ! Impossible d’être neutre comme le constatera le héros de cette histoire.
Certes se sont des textes peut-être mineurs dans l’œuvre de Philip K. Dick mais je trouve qu’ils sont représentatifs de l’écrivain et parfaits pour le faire découvrir. Il y a ici son penchant pour la modification de la réalité – ce que j’adore chez Dick - dans Une petite ville (« La réalité est une construction de l’esprit (…) Nous évoluons dans une réalité « consensuelle », c'est-à-dire qui nous est commune à tous, comme si nous partagions le même rêve. »). Des traces de sa paranoïa causée par sa consommation de drogues et une atmosphère lourde et pesante présageant de menaces à venir. Et toujours cette sensation délicieusement désagréable de lire une fable/fiction qui pourrait basculer dans la réalité, notre réalité, si…
« Carl devint cramoisi. « Vous n’arriverez jamais à le faire passer, bande de saligauds. » Mais sa grosse voix manquait de conviction. Les Naturalistes avaient peur ; les Puristes contrôlaient le Conseil fédéral. Si le scrutin se prononçait en leur faveur, il était fort possible que le projet visant à rendre obligatoire le respect des cinq points du code puriste ait soudain force de loi. « Personne ne m’enlèvera mes glandes sudoripares, marmonna Carl. Personne ne m’obligera à contrôler mon haleine, à me blanchir les dents et à me faire repousser les cheveux. On se salit, on devient vieux, gras et chauve, mais c’est la vie qui veut ça. » »
Philip K. Dick Petit déjeuner au crépuscule Folio2Euros - 108 pages –
Traductions de l’américain revues et harmonisées par Hélène Collon
07:51 Publié dans SF | Tags : philip k dick | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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