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07/11/2016

Lire mais à quel prix ?

La saison des prix littéraires bat son plein et les plus renommés voient leurs couronnés interviewés par la presse ou passer à la télévision avant que leurs bouquins ne soient mis en avant chez les marchands. Ecrivains et éditeurs vivent alors une période faste, comme les marchands de jouets à Noël, celle des bénéfices en espèces trébuchantes comme en renommée, un grand moment donc, pour eux. Je n’ai rien contre les prix littéraires mais vous devinez déjà que je n’en suis pas friand non plus.

Que l’écrivain soit récompensé pour un livre, je l’admets et j’en suis presque content pour lui. Je dis « presque » car il y aurait près de 2 000 prix littéraires en France (dont 200 qui ont une portée nationale), alors pour ne pas en décrocher un, il faut quand même avoir la scoumoune ou être assez mauvais. Pour l’éditeur, c’est du business et il ne faut pas se voiler la face, cette part importante de son job est nécessaire, donc là aussi, tant mieux pour lui s’il décroche un satisfecit de la profession.

Par contre, là où je suis plus circonspect, c’est sur l’intérêt que ces récompenses peuvent avoir pour les lecteurs. Car comme vous le savez depuis que vous me lisez, seul l’intérêt du lecteur m’intéresse, le reste n’est que cuisine ou combines dont je n’ai que faire. Revenons à mon intérêt égoïste : savoir que tel roman a obtenu un prix ou que tel écrivain a été couronné change-t-il ma manière de lire ? La réponse est non, catégoriquement. Jamais de toute ma vie, mes choix de lectures n’ont été influencés par ces récompenses car je m’en contrefiche totalement. Je ne m’interdis pas de les lire bien évidemment mais le prix n’est pas une raison valable pour que je m’y intéresse.

Seuls les journalistes spécialisés sont contraints de lire ces ouvrages pour en faire part à leurs lecteurs/auditeurs, c’est leur métier qui veut cela. Moi, je ne suis qu’un lecteur lambda qui ne lit que ce que lui dicte son plaisir espéré. J’ai déjà dit ici quels étaient mes critères de choix de lectures, en gros une histoire et une écriture conjuguée, point à la ligne. A mon humble avis, les prix n’attirent que les petits lecteurs, ceux qui ne lisant que peu, s’achètent le dernier prix ceint du bandeau l’attestant pour parader dans les transports en commun ou faire bien sur la table basse du salon. Ce n’est pas une critique véritable, plutôt une constatation car il n’y a là rien de négatif, au contraire peut-on dire puisque le livre sera vendu, ce qui boucle avec le début de ce billet et les bénefs pour l’éditeur et l’auteur.

Par contre, ce qui m’agace/m’amuse, ce sont les polémiques ou les débats sans fin sur l’opportunité des couronnements : pourquoi Bob Dylan pour le Nobel, pourquoi Leïla Slimani pour le Goncourt etc. Pourquoi ? Et pourquoi pas ? On dit qu’il y a autant de sélectionneurs de l’équipe de France de football que d’amateurs de ce sport, je pense qu’il en est de même pour les jurys des prix littéraires…

Encore une bonne raison pour discuter et s’engueuler sans raison ?  

Commentaires

J'aime bien la comparaison avec le football...
Comme vous, les prix m'indiffèrent, je suis contente pour l'auteur ou la maison d'édition, contente qu'on parle de livres, et voilà. Certains prix sont attribués à de bons romans, certains romans sans prix sont bons. Au lecteur de voir.
Je me souviens d'une autre utilité des prix, les cadeaux! On m'avait offert il y a longtemps, en janvier, un prix goncourt. Je l'ai lu, puis prêté, et bien sûr (99% de chance dans ces cas là) le livre n'est jamais revenu.

Écrit par : keisha | 07/11/2016

« contente qu'on parle de livres », oui, c’est peut-être le simple intérêt de la chose… mais tous les nommés font déjà l’objet de beaucoup de commentaires avant d’être éventuellement primés !

Écrit par : Le Bouquineur | 07/11/2016

Je suis aussi dubitative que vous sur les prix… Mais je ne crois pas que les gens achètent ces livres élus pour frimer avec le bandeau. Il me semble qu'on n'a dans une année que très peu de temps pour la lecture. C'est mon cas, curieusement. Dans les transport, je ne lis pas, parce que je réfléchis à ce que je vais faire au boulot. Et j'avoue que le samedi, mon jour de repos, je traîne pas mal pour me reposer voir rester bêtement devant ma télé en regardant des films stupides… Parce qu'il faut faire un effort pour prendre un livre et s'y immerger. Reste les vacances… Rares. Consacrées à des écrits courts, dans mon cas. Donc, mon analyse est la suivante : les gens savent qu'ils ont peu de livres à lire dans une année et ils ont peur de se tromper. Lire un bouquin primé par telle ou telle académie leur donne l'impression qu'ils ne vont pas se tromper. Voilà. Mais c'est moi qui me trompe peut-être… Ce ne serait pas la première fois !

Écrit par : Condie Raïs | 12/11/2016

C’est vous qui avez raison bien entendu ! Le prix littéraire sert de garantie, une sorte de label de qualité auquel se raccrochent particulièrement ceux qui ne peuvent pas lire beaucoup… Ma propre théorie – qui n’est pas fausse non plus – reste très minoritaire et n’était qu’une expression de ma perfidie naturelle…

Écrit par : Le Bouquineur | 12/11/2016

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