Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/10/2012

Michel Serres : Andromaque veuve noire

1210 Serres Michel Andromaque.jpgMichel Serres, né en 1930 à Agen (Lot-et-Garonne), est un philosophe, historien des sciences et homme de lettres français. Son nouvel ouvrage, Andromaque veuve noire, qui vient d’être édité, regroupe ses chroniques parues dans le Monde de l’Education entre janvier 1997 et mai 1999. 

Une petite trentaine de textes courts, abordant tous peu ou prou, le thème de l’enseignement et de la transmission du savoir.

Michel Serres se gausse des politiques nouvellement nommés qui veulent réformer l’enseignement dans le seul but de se faire mousser ou de contredire leurs prédécesseurs, lui sait au regard de sa longue expérience que « tous les systèmes se valent, l’important étant ce qu’on en fait » et que le savoir dépend des modalités de transmission. A l’ère des ordinateurs et d’internet, ces médiums ne sont pas de simples outils de travail. Une réforme de l’enseignement ne portera ses fruits que si elle intègre le fait que les contenus dépendent des canaux de diffusion.

Le philosophe reste par ailleurs optimiste sur l’avenir du livre, constatant que « jamais un support nouveau ne détruisit le précédent ». Bien que nos vies soient régies par les écrans d’ordinateurs, tablettes, Smartphones et autres technologies modernes, nous continuons à écrire et imprimer. Mais la nature des messages échangés dépend des supports qu’ils utilisent.

L’auteur s’interroge aussi sur la science et l’éthique, remarquant que bien souvent c’est après qu’une découverte a été faite, qu’on se demande si elle est moralement acceptable. Comment inverser cette tendance, sans entraver la liberté ?

Je dois avouer que la lecture de ces différentes chroniques m’a le plus souvent paru ardue. Si quelques unes sont aisément compréhensibles, d’autres doivent être relues et même dans ce cas, l’obscurité ne se dissipe pas pour autant. Il faut dire aussi que si Michel Serres est un conteur très agréable à l’oral (par exemple ses interventions à la radio sur France-Info), à l’écrit malgré ses efforts, il adopte un style un peu daté fait d’éléments de phrases inversés, qui rendent la lecture un peu complexe.

Ces chroniques parues à l’origine dans un magazine, constituaient certainement un moment de lecture plaisant, mêlant culture et réflexion en un texte court, mais ici dans un livre, l’accumulation produit l’effet inverse. Un bouquin intelligent mais pour un public ayant le niveau.   

 

« L’abandon de l’éducation par les parents, la famille, le quartier, la ville et toute autre communauté rejaillit, aujourd’hui, sur l’école, où tout, désormais, doit se faire, où tout donc, par saturation, devient irréalisable. » 

 

 

michel serresMichel Serres  Andromaque veuve noire  Editions de L’Herne

 

Puisque j’ai dit préférer Michel Serres à l’oral qu’à l’écrit, voici son interview par Christophe Bourseiller dans La matinale de France Musique le 5 octobre 2012 :

 


Michel Serres - La matinale - 051012 par francemusique

 

06:47 Publié dans CHRONIQUES | Tags : michel serres | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |