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14/06/2015

Emma Straub : Les Vacanciers

Emma StraubEmma Straub vit à Brooklyn. Rédactrice pour le magazine Rookie, elle est également l'auteur d'un recueil de nouvelles et de deux romans dont Les Vacanciers, le premier à être traduit chez nous, vient tout juste de paraître.

« C'est l'été, New York est une véritable fournaise mais Franny Post a tout organisé pour quitter Manhattan avec son mari et sa fille Sylvia. Direction Majorque pour quinze jours de rêve. Le prétexte officiel de ces vacances idylliques ? Fêter les trente-cinq ans de mariage du couple et récompenser Sylvia pour son diplôme de fin d'études. Ce sera aussi l'occasion de revoir Bobby, l'aîné de la fratrie installé à Miami avec sa compagne, Carmen. »

Une somptueuse villa en Espagne pour le décor, plusieurs couples y séjournant pour les acteurs, et puisqu’il y a roman, on imagine facilement que ça va s’agiter dans le bocal. Le point de départ est connu mais Emma Straub s’y attaque à son tour et contre toute attente (pour moi) ne s’en tire pas trop mal. Pour ce faire, l’écrivaine charge la barque comme il se doit.

Nous avons donc, Franny (écrivaine) et son mari Jim (journaliste) dont le couple est en berne depuis que monsieur a couché avec une stagiaire et s’est fait viré du magazine où il travaillait. Il y a Sylvia, leur fille qui va entrer à l’université, venue à Majorque avec une idée en tête, perdre sa virginité. Bobby le fils aîné, est de la partie avec sa compagne Carmen, de dix ans plus âgée que lui ; il est ici, car un investissement foireux l’a ruiné et il espère se faire renflouer par ses parents dont il ignore la situation conjugale. Sur ce noyau familial se sont greffés, Charles, le meilleur ami de toujours de Franny et son compagnon Lawrence ; le couple gay est en procédure d’adoption d’enfant.  

Rien de franchement original dans le scénario et aucun coup de théâtre ne viendra contrarier ce que vous imaginez déjà de ce roman, mais pourtant, j’en ai trouvé la lecture agréable car il y règne une certaine densité dans l’écriture qui maintient l’attention et un luxe de détails qui enrobe le tout habilement. Problèmes de couples, secrets tus puis révélés et bien entendu happy end, pour cette comédie douce amère qui devrait plaire à un large public. Quand un bouquin paraît en juin et qu’il se nomme Les Vacanciers, son destin de roman de plage est évident, ce qui l’est moins, c’est qu’il soit d’un niveau acceptable comme ici.

 

« Quand ils s’étaient rencontrés, Charles et elle étaient jeunes et beaux, et avaient assez de classe pour faire oublier ce qui détonnait : la taille de Franny maintenue par une grosse ceinture et la calvitie naissante de son ami. Même s’ils vivaient jusqu’à cent ans, Franny continuerait à le voir en James Dean ; un brin plus petit avec des sourcils curieusement dessinés et des lèvres pulpeuses – une pure merveille. Qu’importe s’il était chauve ou presque dorénavant – avec sa petite couronne de cheveux ras, derniers rescapés s’agrippant à son crâne. Pour elle, il resterait l’homme de sa vie, son bel amant imaginaire – sauf qu’à bien des égards il était bel et bien à elle, et pour toujours. »

 

 

Emma StraubEmma Straub  Les Vacanciers  Presses de la Cité  - 285 pages –

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Virginie Buhl

 

08:21 Publié dans Etrangers | Tags : emma straub | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |