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07/09/2017

Jann Halexander : Comme dans une chanson d’Anne Sylvestre

Jann Halexander, anne-cécile makosso-akendengué, léonard makosso-akendenguéJann Halexander (pseudonyme d’Aurélien Makosso-Akendengué) né en 1982 à Libreville au Gabon, vit entre Angers et Paris. Compositeur et interprète, il chante depuis 2003 en France, Belgique et Allemagne, il ajoute d’autres cordes à son arc artistique comme comédien réalisateur et auteur du présent ouvrage paru en 2013.

Ce billet sort un peu du cadre habituel de mes chroniques de livres j’en conviens et je l’assume. Je ne connais ni l’auteur, ni sa famille et pourtant c’est tout comme ou presque, en voici la belle histoire : il y a un peu plus de deux ans, Anne-Cécile Makosso-Akendengué (la mère et écrivaine) m’a envoyé l’un de ses ouvrages puis plus tard un second, tous chroniqués ici. Le père, Léonard Makosso-Akendengué en a fait de même et voici qu’aujourd’hui je reçois le livre du fils ! Quand la fille, Ariane, comédienne et poétesse, aura mon adresse je suppose qu’elle en fera autant ? Ce clin d’œil amical en préambule pour montrer que je ne vous cache rien…

Venons-en à ce livre difficile à classer dans un genre précis car il marie l’autobiographie et des réflexions diverses en s’articulant autour d’un vibrant hommage à Anne Sylvestre, chanteuse-compositrice dont il est un grand fan.

Il est fort possible que vous ne connaissiez pas cette artiste, moi, ça m’a ramené dans les premières années des sixties quand on pouvait l’entendre en radio ou la voir dans de discrets passages à la télé et dans les magazines. Depuis, dans l’indifférence des médias (et de ma modeste personne) elle s’est acquise un public de fidèles et continue son bonhomme de chemin dans la chanson à texte. Si vous consultez sa fiche sur Wikipédia vous constaterez qu’Anne Sylvestre nous renvoie vers la littérature par des rebonds familiaux inattendus…

Le livre, d’un format inhabituel (21x29) agrémenté de photos, est fait de courts textes, parfois sans lien direct apparent les uns avec les autres, mais qui forment finalement un portrait très vivant de l’auteur. Jann Halexander aborde sa vie personnelle avec lucidité, être bisexuel et mulâtre à la fois, pourrait rendre amer parfois au vu des réactions des autres, ce ne semble pas être le cas ou du moins pas trop. Sa vie à Libreville jusqu’à ses seize ans, des voyages, Moscou, Cologne… La mort de sa grand-mère maternelle, ses parents en couple mixte, son amour des chats. Mais bien sûr et surtout, son métier de compositeur et chanteur, chroniques de concerts, réflexions sur ce métier et la profession. Ce qui  nous amène à porter un autre regard sur ces chanteurs qui œuvrent dans l’ombre, fidèles à leur ligne artistique, grossissant lentement mais sûrement leur public d’admirateurs, bien loin des stars qui remplissent des Olympia ou des Bercy sur un claquement de doigts.

Une critique mal aimable parlerait d’un livre fait de bric et de broc, j’y vois un texte très touchant d’un artiste qui ne vit que pour son art et la satisfaction de plaire à son public, n’étant réellement à son aise que sur une scène.  

 

« Des mots simples rappellent le devoir, l’intérêt et surtout le bonheur de vivre ensemble. Langage du beau, langage du tendre. En tant que métis, me suis reconnu dans nombre de ses textes. Lazare et Cécile, Roméo et Judith auraient pu être mes parents, heureusement la famille de ma mère était – et l’est toujours – a-raciste. Pas de tolérance mais une acception mutuelle de la différence. La famille de mon père fut plutôt indifférente, voire un brin hostile à l’arrivée d’une femme blanche occidentale qui n’était pas prête à jouer le rôle de la bonne épouse africaine. Je n’ai presque aucun contact avec cette famille. Bien que des différences d’ordre social aient pu jouer entre mon père diplomate et ses cousins, au parcours plus fracturé, il serait stupide de croire que la colonisation, le racisme n’avaient pas laissé de traces dans les relations humaines. »

 

Jann Halexander, anne-cécile makosso-akendengué, léonard makosso-akendenguéJann Halexander  Comme dans une chanson d’Anne Sylvestre  Label TH / Lalouline Editions – 54 pages –

Pour se procurer l’ouvrage il faut sortir des sentiers traditionnels car il n’est disponible à ce jour que sur PriceMinister ou EBay donc en vente par correspondance ou après ses concerts. Jann Halexander n'avait pas du tout envisagé initialement de démarcher des maisons d'éditions et l'a sorti via son label avec le soutien des Editions Musicales Lalouline. Aux dernières nouvelles, une version numérique du bouquin serait à l’étude.

 

 

« Ecrire pour ne pas mourir chante Anne Sylvestre. Oui, écrire pour ne pas mourir. Que les chansons soient ensuite sur disque, sur internet, c’est encore une autre histoire. » [Page 10]