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25/04/2014

Peut-on parler de ce que l’on ne connait pas ?

Quand on tient un blog littéraire – qualificatif souvent pompeux mais nécessaire pour annoncer de quoi le patron veut vous causer – on est sensé aborder la littérature, or, le terme englobe tellement de genres différents qu’annoncer « littéraire » et ne rien dire, revient un peu au même.

On pense immédiatement au roman qui lui-même se décompose en roman d’aventure, d’amour, policier, d’anticipation, social etc. En général, il semble que les blogs soient particulièrement axés sur ce type d’ouvrages. Certainement parce que lorsque l’on sait lire, on lit surtout des romans. Pourtant d’autres écrits ont leurs amoureux, comme la poésie ou le théâtre, mais ce genre a l’air confidentiel, réservé à des cercles très fermés, des initiés en somme.

De là à en déduire que poésie et théâtre ne s’adressant pas à tout le monde, seuls ceux qui en font leur miel quotidien seraient habilités à en parler, il n’y a qu’un pas vite franchi. Il est  certain que les codes de lecture diffèrent de ceux du roman et intimident le béotien.

J’ai été confronté à un dilemme par deux fois, quand un poète et un homme de théâtre m’ont offert leur texte (voir ces deux rubriques ci-contre). D’habitude je ne m’aventure jamais dans ces domaines de la littérature que j’ai du mal à comprendre ou dont ma compréhension reste le plus souvent superficielle, ne touchant jamais mon cœur ou mon âme, la forme me barrant l’accès au fond. Mais là, poussé par l’occasion, j’ai pris ces deux aventures comme des challenges ou des défis intellectuels. J’allais me forcer à étudier des textes, sans mes repères habituels et sans manquer de culot, pousser le bouchon plus loin encore, en en rédigeant une critique ! Pas moins.

Finalement, l’expérience s’est avérée intéressante et instructive. Je ne prétends pas avoir rédigé une « bonne » critique de ces deux ouvrages mais en tant que lecteur lambda, j’ai exprimé mon sentiment. D’ailleurs pour être honnête, je ne vois pas pourquoi mes critiques de romans seraient plus pertinentes que celles de poésies ou de pièces de théâtre, je n’ai pas plus de qualifications certifiées pour les uns que pour les autres. 

Je n’ai qu’une seule certitude, l’honnêteté autorise tout. Et ce n’est pas parce que la poésie et le théâtre sont peu lus (je crois ?) qu’ils ne s’adressent pas à tout le monde ! Ce serait faire une erreur et se sous-estimer que de croire qu’on n’a pas le droit de donner son avis sur des textes, dont a priori, on pense qu’ils seraient réservés à d’autres. Les textes, de quelque nature soient-ils sont destinés à tous ; chacun y comprendra ce qu’il pourra en fonction de sa personnalité et de ses connaissances, mais tous auront le droit de donner leur sentiment.  

D’où ma question du jour, un lecteur peu familier de poésie ou de théâtre peut-il néanmoins se risquer à en faire une critique sur son blog ? En a-t-il le droit moral, oserai-je demander ? Ou de manière plus générale encore, peut-on parler de n’importe quel ouvrage relevant de la littérature même si on ne connait rien à ce genre ? Vous bloggeurs, vous interdisez-vous de parler de certains textes pour cette raison ?