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20/01/2022

Philip K. Dick et Roger Zelazny : Deus Irae

Philip K. Dick, Roger Zelazny,Philip Kindred Dick (1928-1982), est un auteur américain de romans, de nouvelles et d'essais de science-fiction, l’un des meilleurs du genre, mon préféré entre tous. On lui doit Le Maître du Haut Château ou encore Ubik par exemple et le cinéma a adapté certains de ses textes pour nous offrir Blad Runner avec Harrison Ford, Total Recall avec Arnold Schwarzenegger, Minority Report avec Tom Cruise etc. Roger Joseph Zelazny (1937-1995), est un auteur américain de romans fantastiques et de science-fiction. Il a obtenu durant sa carrière six prix Hugo et trois prix Nebula.

Deus Irae, leur roman commun, paru en 1976, vient d’être réédité.

Charlottesville, Utah, après l'holocauste qui a mis fin à la Troisième Guerre mondiale. Deux Eglises se partagent le monde des croyants, l’Eglise chrétienne (Le Bien), l’ancien culte en décrépitude dont Jim Abernathy gère la paroisse, et celle qui vénère Deus Irae (Le Mal), le Dieu de la Colère qui est à l’origine du conflit nucléaire. Tibor McMasters, homme-tronc, mais peintre, est chargé de réaliser une fresque avec le portrait du Dieu de la Colère pour réanimer la foi des fidèles ; il part à sa recherche pour en prendre une photo expressive qui lui servira de modèle…

Tibor, sans bras, ni jambes, se déplace dans un chariot tiré par une vache, équipé d’un matériel sophistiqué, des prothèses alimentées par une grosse batterie en lieu et place de ses mains et bras. Le chaotique périple traverse un monde de désolation où les êtres vivants sont des mutants ou des « choses » extravagantes comme des insectes géants, un geai qui parle etc. Le pas très vaillant Tibor est bientôt rejoint par Pete Sands, envoyé par Jim Abernathy, qui ne voit pas d’un bon œil la mission de l’handicapé, pouvant nuire à sa propre Eglise et quand un autre larron les rejoint, Jack Schuld, secrètement missionné par une police dont on ne saura pas grand-chose, pour tuer le Dieu de la Colère, la partie va s’avérer complexe à jouer pour les trois acteurs, chacun ayant ses propres motivations contraires à celles des autres.

Je ne vais pas tergiverser, c’est un peu duraille à suivre cette histoire pas très claire ! Roman mystique baignant dans la religion, où le Dieu du Mal ne serait en fait qu’un homme dans « une société qui ne croyait plus à rien pour avoir découvert que la plupart des choses auxquelles elle avait cru n’étaient en fait que mensonge. »

 

« Je confesse avec la plus grande humilité avoir délibérément absorbé des drogues d’une nature complexe dans le dessein de transcender la réalité quotidienne et d’avoir une vue de l’absolu, ce qui était une erreur. De plus, je confesse qu’en toute honnêteté je croyais, et d’ailleurs, je n’ai pas cessé d’y croire, en l’authenticité de ma vision : c’est bien Lui que j’ai vu, et, si je me trompe, je Le supplie de me pardonner. Mais si c’était bien Lui, alors c’est qu’Il l’a voulu. »

 

 

Philip K. Dick, Roger Zelazny,Philip K. Dick, Roger Zelazny,Philip K. Dick et Roger Zelazny   Deus Irae   Folio  - 255 pages -    

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise Cartano

 

 

 

Curieux de savoir comment deux écrivains pouvaient écrire un roman en commun, j’ai fait de courtes recherches et voici ce que j’ai trouvé sur Internet :

« J'ai commencé ce livre-là en 1964, et j'ai été incapable de le poursuivre, pour la simple raison que je ne connaissais rien au christianisme. J'ai fait appel à Roger Zelazny, qui est bien plus instruit et plus intelligent que moi, et nous y avons plus ou moins travaillé au cours des années suivantes. On l'a laissé mijoter, en quelque sorte, Roger en écrivait un bout, qu'il m'envoyait, et j'en écrivais un autre bout, que je lui renvoyais. Nous n'avions jamais pensé le terminer. Et tout à coup, le jour est venu où Roger en a fait une portion si longue qu'il ne m'est pratiquement resté plus rien à faire, sinon la fin, et je l'ai posté. C'était donc plus ou moins un boulot d'amateur que nous continuions juste pour le plaisir, une occupation. Nous étions déjà de très bons amis et c'était amusant d'écrire comme ça. C'était comme de s'envoyer et de se renvoyer sans cesse la même lettre. »

Entretien avec Philip K. Dick par Gregg Rickman publié par extrait dans la revue Fiction n° 7 et 8