25/11/2024
Jonathan Escoffery : Si je te survis
Né en 1980 au Texas, Jonathan Escoffery a grandi en Floride dans une famille d’origine jamaïcaine. Ses nouvelles ont été publiées, entre autres, dans The Paris Review et American Short Fiction.
Si je te survis, son premier livre, vient de paraître. Il s’agit officiellement d’un recueil de huit nouvelles mais en vérité elles ont valeur de roman puisque nous suivrons le parcours de Trelawney son héros, de l’enfance à l’âge adulte.
Miami, Floride. Trelawny, d'origine jamaïcaine a été élevé à Miami, « Mes parents ont immigrés aux Etats-Unis non pour des raisons économiques mais pour échapper à la violence qui sévissait en Jamaïque dans les années 70 et que le gouvernement américain finançait dans le cadre de sa guerre contre le communisme ». Lui adore ce pays contrairement à ses parents, un couple qui finira par se séparer, léguant leur maison à Delano son frère ainé. Trelawny, bien que diplômé, n’a que sa voiture pour dormir et vit de petits boulots et d’expériences « originales » à défaut d’être lucratives…
Pour ne retenir que les grandes lignes qui sous-tendent ces récits, il y a le racisme sous ses différentes formes, bien que diplômé on ne lui propose que des jobs minables, et puis une grande question le turlupine, est-il Noir ? Les Jamaïcains ou Porto-Ricains sont-ils des Noirs ? Du marron au noir la palette de couleurs le laisse perplexe, ce à quoi son frère lui rétorque « - T’es noir, Trelawny. En Jamaïque on l’était pas, mais ici on l’est. » Notre héros se débat et se cherche, coincé entre trouver sa place dans cette société et sa famille qui explose, sa mère s’en va, son père souvent absent, son frère peu fiable… Trelawny va devoir s’adapter.
Le ton est léger, souriant parfois. Le bouquin n’est pas mal mais une nouvelle fois, je constate que j’ai du mal désormais (mon âge ?) à suivre les aventures de types pas très carrés dans la conduite de leur vie, ça finit par m’agacer. Ah ! Ah ! Ah !
« - Notre nom de famille vient d’Italie, dit-elle, via l’Angleterre. La plupart des pays qu’elle énumère sont européens, et bien qu’elle fasse attention à bien mentionner l’Afrique – comme si c’était un pays -, elle ne parle jamais de race. Tu veux une réponse en un mot. – Je suis noir ? tu lui demandes. Après tout, c’est ce que tu veux savoir. La race a fait irruption dans ton monde, de façon subite et désagréable, et ce dont tu as le plus peur, c’est que d’autres voient en toi quelque chose que tu n’as pas encore saisi. »
Jonathan Escoffery Si je te survis Albin Michel - 318 pages –
Traduit de l’américain par Alexeï du Périer
06:00 Publié dans NOUVELLES | Tags : jonathan escoffery | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |