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La liste des livres à lire

Tous les gros lecteurs sont confrontés à un problème commun, la gestion de la liste des livres qu’ils envisagent de lire un jour. Ceux qui lisent peu, à l’inverse, n’ont pas idée de l’ampleur de la tâche que constitue pour nous, cette mise à jour.

Chaque semaine, de mes lectures de romans aux magazines ou journaux, des émissions à la radio ou à la télévision, de mon survol de certains blogs, toutes ces sources diverses m’offrent de multiples occasions pour noter des références d’ouvrages très alléchants. Depuis ma prime jeunesse – et ça remonte un peu maintenant – j’ai pris l’habitude de noter tout cela dans un petit calepin. Et quand j’évoque les bouquins inscrits dans mon calepin, il s’agit de ma « liste des livres à lire » ; à ce propos, petite parenthèse, j’ai vu fleurir sur les blogs des acronymes ou sigles du genre PAL ou autres, dont je devine qu’ils désignent en termes modernes et branchés mon petit calepin, mais si quelqu’un pouvait m’en donner la traduction exacte, ça serait sympa, fin de la parenthèse.  

Donc, dans mon calepin, s’empilent des masses de références et bien que le carnet soit effectivement petit, vous n’imaginez pas le nombre extravagant de livres qu’il peut contenir quand on y inscrit seulement, titre du bouquin et nom de l’auteur. Ce pense-bête m’a longtemps semblé une très bonne idée dont je n’étais pas peu fier, jusqu’à ce que je commence à m’inquiéter. Les entrées y affluaient sans répit mais les sorties (les livres lus) ne suivaient pas le même rythme, d’autant que certaines de mes lectures ne passaient pas toujours par ce fameux calepin ! J’avais beau rayer en rouge les ouvrages lus, la liste des non-lus s’allongeait sans cesse.

L’inquiétude de me trouver sans savoir quoi lire était rassurée mais inversement, la tristesse de réaliser que je ne pourrais jamais lire tous les livres qui m’intéressent, m’accablait. Qu’importe, j’ai continué à alimenter mon calepin, ce goinfre sans cœur. Or, cette fameuse liste s’est avérée avoir aussi un effet pervers ; à voir toutes ces références attendant leur tour, j’en venais à accélérer mon rythme de lecture, espérant sottement vider mon tonneau des Danaïdes… Le plaisir de lire – car pour moi, la lecture ne peut être que plaisir ou n’est pas – devenait contrainte. Un comble !

Enfin, tout cela c’était avant. Désormais je m’impose de strictes règles, n’entrent dans mon calepin que les bouquins ex-trê-me-ment alléchants et dont je suis quasi certain que je les lirai. Finies les références notées à la volée, les pourquoi pas, les peut-être bien que ou les éventuellement. De toute manière, et je le sais depuis un bon moment déjà, il y a plus de livres déjà écrits et de très grande qualité que je ne pourrai en lire d’ici la fin de mes jours. Alors pourquoi m’inquiéter de toutes ces nouveautés d’un niveau souvent moyen qui sortent jour après jour ? Si ces livres sont réellement bons, le temps saura les reconnaitre… et il sera toujours temps de les inscrire dans mon carnet.

Aujourd’hui, j’ai toujours mon petit calepin mais alors que je pensais devoir le changer prochainement, car presque plein, les quelques pages blanches qui restent, peinent à se remplir. Et croyez-le ou non mais moi, ça me rend plus heureux.

 

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Le Beat Hotel à Paris

Si vos déambulations dans le Quartier Latin à Paris vous mènent rue Gît-le-Cœur, vous ne pourrez pas manquer cet hôtel, parce que c’est le seul dans la rue – reliant le quai des Augustins à la rue Saint-André-des-Arts - et que celle-ci est tellement courte et étroite qu’il n’y a rien d’autre à y voir. Sis au n°9, l’enseigne officielle de l’établissement rénové et luxueux désormais, indique Hôtel du Vieux Paris, mais une plaque en bonne place, apposée en 2009, signale qu’ici vécurent B. Gysin, H. Norse, G. Corso, A. Ginsberg, P. Orlovsky, I. Sommerville et que W. Burroughs y acheva Le Festin nu en 1959. 

Le Beat Hotel, ce petit hôtel de 42 chambres, doit donc sa renommée, ainsi que son surnom car il n'avait pas de nom à l’époque, aux membres de la Beat Generation qui y ont séjourné. C'était un hôtel sans confort pour ne pas dire moins. Les fenêtres des chambres donnaient sur la cage d'escalier, il ne comptait qu'une seule baignoire au rez-de-chaussée, l'eau chaude n'était disponible que trois jours par semaine, les draps étaient changés une fois par mois, « de vieux journaux servent de papier toilette dans les W.C. à la turque (comble du traumatisme pour les Américains) ». Hôtel miteux, prix ridicules mais bonnes vibrations, l’idéal pour des artistes sans le sou. C’est Chester Himes, l’Afro-Américain auteur de polars pour la Série Noire qui avait découvert cet antre, on y trouvait aussi des jazzmen ayant fui les Etats-Unis ainsi que des G.I. noirs ne supportant plus le racisme. Artistes en tous genres et des dealers certainement, le bouche à oreille entre Paris et les Etats-Unis fit le reste.

L’hôtel était dirigé, ainsi que le bistro du rez-de-chaussée, par M. et Mme Rachou depuis 1933, puis après la mort accidentelle de M. Rachou en 1957 par sa seule veuve jusqu'à sa fermeture en 1963. Mme Rachou, qui avait travaillé dans une pension fréquentée par Monet et Pissarro, voyait d'un bon œil les artistes qui fréquentaient son établissement et se faisait parfois payer en toiles et en manuscrits. Elle permettait même à ses pensionnaires de redécorer leur chambre à leur goût. C'est à cette époque que l'hôtel devient célèbre parmi la Beat Generation. « Il n’y avait qu’un seul téléphone. Quand il y avait un appel, elle criait « Jinsbergue », « Monsieur Burouz » dans la rue » se souvient Jean-Jacques Lebel qui a beaucoup fréquenté ces écrivains à l’époque et co-organise aujourd’hui l’exposition du Centre Pompidou.

Allen Ginsberg et Peter Orlovsky y séjournèrent tout d'abord en 1957. Ils furent rejoints par Gregory Corso, Harold Norse et William Burroughs. Ce dernier, arrivé de Tanger, y compile et complète son légendaire Festin nu et y rencontre Brion Gysin, marquant le début d'une longue collaboration. C'est là aussi que Burroughs rencontre son amant et « manager » Ian Sommerville, avec qui il expérimente sa technique du cut-up, inventée néanmoins par Brion Gysin. Allen Ginsberg quant à lui, y écrit son plus fameux poème, Kaddish.

Comme l’écrit Barry Miles, dans son ouvrage Beat Hotel , à propos de ces écrivains : « Depuis leur abri, le Beat Hotel, ils avaient tracé beaucoup de chemins que la « génération sixties » allait emprunter. »

 

william burroughs, beat generation, chester himes,

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Photos : Le Bouquineur   Sources : Wikipédia - Hors série Les Inrocks « Sur la route avec la Beat Generation » - Le Monde du 1/07/2016 – Programme de l’exposition consacrée à la Beat Generation au Centre Pompidou

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06/08/2016 | Lien permanent

Librairie La Procure à Paris

Le Parisien amateur de livres traitant des religions ou de philosophies orientales connait l’adresse où, sûr et certain, il trouvera son bonheur : la librairie La Procure, 3 rue Mézières dans le troisième arrondissement de la capitale, à une portée d’encensoir de l’église Saint-Sulpice, celle-là même dont il est question dans le roman Là-bas de Joris-Karl Huysmans ou encore le Da Vinci Code de Dan Brown, selon vos références culturelles.

Si la librairie « mère » est toujours à cette adresse historique, d’autres magasins ont vu le jour en France depuis sa création : que ce soit sur Paris, en banlieue ou en province et même un magasin à Fort-de-France à la Martinique.

La Procure est une chaîne de librairies, créée en 1898 à Arras par l’abbé Henri Delépine (1871-1956), installée dans ses locaux du 3 rue de Mézières à Paris depuis 1919. L'objet de ces librairies était d’éditer et de diffuser de la musique sacrée (l’abbé était compositeur), de commercialiser les livres et tout autre objet au service des paroisses. En 1934, l’entreprise se transforme en société anonyme et devient La Procure Générale du Clergé des missions et des œuvres catholiques. C'est en 1975, au moment où l'héritière cède La Procure aux Publications de La Vie catholique, que l’entreprise change de nom pour devenir « La Procure » tout court.

La Procure est aujourd’hui une des plus importantes librairies religieuses d’Europe. Reconnue depuis longtemps pour sa spécialité dans le domaine des religions, mais c'est aussi une librairie généraliste et universitaire, à laquelle sont affiliés 26 établissements juridiquement indépendants, en France, en Suisse et en Italie. Elle dispose également de trois points de vente annexes à Paris (dont un ouvert en 2008 au collège des Bernardins), et d'un site consacré à la vente par correspondance installé à Ivry-sur-Seine. Selon son président-directeur-général, Jean-François Rod, le développement de la vente par internet est le principal objectif stratégique de la société pour les années à venir.

 

 

huysmans, dan brown,

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Photos : Le Bouquineur    Sources : le site internet de la librairie – Wikipédia -

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Colette à Paris

Colette, Colette, de son vrai nom Sidonie-Gabrielle Colette, romancière française (mais aussi mime, actrice et journaliste) née à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) le 28 janvier 1873, morte à Paris le 3 août 1954. Elle a été élue membre de l’Académie Goncourt en 1945.

Adolescente, Gabrielle rencontre Henry Gauthier-Villars, surnommé « Willy », avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-sur-Loing. Willy est un critique musical très influent et un auteur prolifique de romans populaires, écrits en tout ou partie par des nègres. Il est aussi l'un des propriétaires de la maison d'édition Gauthier-Villars au 55 quai des Grands-Augustins, et le couple s'installe au dernier étage de l'immeuble avant d’emménager à la fin de juin 1893 dans un appartement situé au troisième étage du 28 rue Jacob (quartier de Saint-Germain des Prés, dans le sixième arrondissement, elle relie la rue des Saints Pères à la rue de Seine)  avec vue sur cour. Dans Mes apprentissages (1936) Colette évoque ce séjour : « Sombre, attrayant comme sont certains lieux qui ont étouffé trop d’âmes, je crois que ce petit logement était très triste. » Quant au jardinet qu’elle devinait de sa fenêtre : « Ce jardin, je n’en pouvait entrevoir, en me penchant très fort sur l’appui de la fenêtre, que la pointe d’un arbre. J’ignorais que ce repaire de feuilles agitées marquait la demeure préférée de Rémy de Gourmont, écrivain lui-même, et le jardin de son « amazone ». »

 Willy introduit sa jeune femme dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale où Gabrielle fait sensation avec l'accent rocailleux de sa Bourgogne natale. Surpris par les dons d'écriture de sa jeune épouse, Willy l'utilise elle aussi comme nègre littéraire.

En 1895, il l'engage à écrire ses souvenirs d'école, puis les signe de son seul nom. Ainsi paraît, sous le pseudonyme « Willy », Claudine à l'école, bientôt suivi d'une série de Claudine (La Maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, etc.).

Séducteur compulsif Willy entretient, entre autres, une liaison avec la femme d'Emile Cohl (dessinateur), Marie-Louise Servat, dont il a eu un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars, né en 1889, et donc bien avant leur mariage ; c'est d'ailleurs en mettant cet enfant en nourrice à Chatillon-Coligny qu'il rencontre Colette. Celle-ci, jalouse et frustrée, se libère de plus en plus de cette tutelle. En 1905, elle publie Dialogues de bêtes sous le nom de Colette Willy.

Pour gagner sa vie, encouragée par le comédien et mime Georges Wague (1874-1965), elle poursuit de 1906 à 1912 une carrière au music-hall, où elle présente des pantomimes orientales dans des tenues très légères (la préfecture de police interdit notamment son spectacle de pantomime nu sous une peau de panthère), puis se produit au théâtre Marigny, au Moulin Rouge, au Bataclan ou en province. Ce sont des années de scandale et de libération morale : après son divorce d'avec Willy en 1906, elle vit plusieurs aventures féminines, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène, en 1911, chez qui elle vit le plus souvent et qui lui a offert une villa à Saint-Coulomb en Bretagne, ou avec Natalie Clifford Barney dite « l'Amazone ». Durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivain. Elle publie des ouvrages évoquant ces années, comme La Vagabonde, L'Envers du music-hall ou En tournée.

Après une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909, elle fait la connaissance d'Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal Le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, elle a son seul enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » (« beau gazouillis » en provençal). A plus de quarante ans, alors que son mari la trompe, elle initie à l'amour le fils de son époux, Bertrand de Jouvenel, qui n'a pas encore dix-sept ans. Cette relation qui dure cinq années nourrit les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe. En ce qui concerne Chéri, c'est un fantasme devenu réalité, puisque le livre publié en 1920 a été conçu en 1912, soit quelques années avant sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. Le divorce d'avec Henry de Jouvenel sera prononcé en 1923. Comme elle le fera pour Willy dans Mes apprentissages, Colette se vengera de son ex-mari par un roman, Julie de Carneilhan. Elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket, en accompagnant son amie Marguerite Moreno, chez Andrée Bloch-Levalois, au début de l'année 1925.

Pendant l'Occupation, elle séjourne quelques mois chez sa fille en Corrèze puis revient à Paris, avec Maurice Goudeket (qu'elle sauva de la Gestapo), passer toute la durée de la guerre dans son appartement du Palais-Royal au 9 de la rue de Beaujolais, une très étroite rue derrière le Palais-Royal et à deux pas de la Bibliothèque Nationale de France rue de Richelieu. Immobilisée dans sa « solitude en hauteur » dans son « lit-radeau » (offert par la princesse de Polignac) par une arthrite de la hanche, elle continue d'écrire. Elle habitera en fait à deux époques à cette adresse : après avoir quitté un logement du boulevard Suchet, elle occupe un entresol de 1927 à 1929, son « tunnel » qu’elle décrit ainsi « Il était noir ! Il fallait de la lumière toute la journée. Il était si étroit qu’on y pouvait manger que de l’anguille. » C’était en fait le « poste de guet pour demoiselles de plaisir » d’un ancien bordel… Plusieurs années plus tard, de 1938 à sa mort en 1954, elle prendra un appartement au premier étage, « l’étage ensoleillé » avec vue sur les jardins du Palais-Royal et où elle rédigera la plus grande partie de son œuvre. « Le Palais-Royal est une petite ville de province dans Paris. Le soir, on ferme les grilles à pointes d’or et nous sommes chez nous. »

Sa réputation sulfureuse conduit au refus par l'Eglise catholique d'un enterrement religieux mais la France l'honore puisque Colette est la première femme à laquelle la République ait accordé des obsèques nationales. Elle est enterrée à Paris au cimetière du Père-Lachaise.

 

Colette,

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Photos : Le Bouquineur  Sources : Wikipédia – Préface de Claude Pichois pour le tome 1 de la Pléiade consacré à Colette – « Promenades littéraires à Paris » de Gilles Schlesser –

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07/05/2017 | Lien permanent

Anatole France à Paris

anatole franceAnatole France, pseudonyme pour François Anatole Thibault, né le 16 avril 1844 à Paris, et mort le 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), est un écrivain français et critique littéraire. Il devient une des consciences les plus significatives de son temps en s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques du début du XXe siècle. Auteur de romans historiques ou de mœurs, emprunts d’ironie et de scepticisme : Le Crime de Sylvestre Bonnard, La Rôtisserie de la reine Pédauque, Le Lys rouge, L’Orme du mail, Les Dieux ont soif…  Il reçoit le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1921.

Si vous passez devant le n° 15 du quai Malaquais (Paris VI) une plaque sur le mur vous apprendra que c’est ici, dans cet hôtel particulier, qu’Anatole France vécut avec ses parents, de 1844 à 1853. L’adolescent fera ensuite ses études à l’institution Sainte-Marie et au collège Stanislas.

Provincial, démissionnaire de l’armée au lendemain de la Révolution de 1830 et fraichement marié en 1840, son père devient propriétaire d’une librairie au 6 rue de l’Oratoire du Louvre cette même année. Il tient ensuite une librairie au 19 quai Malaquais, d’abord nommée Librairie France-Thibault, puis France tout court, spécialisée dans les ouvrages et documents sur la Révolution française, fréquentée par de nombreux écrivains et érudits, comme les frères Goncourt ; il s'installera, en 1853, 9 quai Voltaire, donc pas bien loin.

Elevé dans la bibliothèque paternelle, Anatole en gardera le goût des livres et de l’érudition, ainsi qu’une connaissance intime de la période révolutionnaire, arrière-plan de plusieurs de ses romans et nouvelles, dont Les dieux ont soif (1912), qui est considéré comme son chef-d’œuvre.

A partir du début des années 1860, Anatole France travaille pour diverses libraires et revues, mais refuse de prendre la suite de son père, qui juge très négativement pour ne pas dire sévèrement le destin littéraire choisi par son fils,  des « barbouillages » dira-t-il… Comme quoi, être libraire ne garantit pas d’avoir un goût sûr !

 

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   Photo : Le Bouquineur   Sources : Wikipédia - « Promenades littéraires dans Paris » de Gilles Schlesser (2017) –

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20/08/2017 | Lien permanent

Le Marché du Livre à Paris

Aujourd’hui, nous ne visiterons pas une librairie mais si vous me faites le plaisir de m’accompagner, je vous ferai découvrir ( ?) un lieu mieux encore pour ceux qui aiment les livres. Pourquoi mieux encore qu’une librairie ? Parce qu’ici, vous ne trouverez pas les nouveautés de la rentrée littéraire mais vous pourrez tout à la fois marier, la farfouille dans les bouquins et la sortie dominicale avec votre famille, ce qui n’est pas évident en général.

Mais où donc est-ce ? Tout au sud de Paris, dans le XVème arrondissement, au 104 de la rue Brançion se tient le Marché du Livre ancien et d’occasion, communément nommé Marché Brassens. Fondé en octobre 1987, nous fêterons donc bientôt ses 30 ans, il a lieu tous les samedis et dimanches de l'année (exclusivement et sans exception) de 9 heures à 18 heures et il réunit une cinquantaine de libraires.

Soutenu par la Direction des parcs et jardins de la Ville de Paris et organisé par le Groupement d'information promotion presse édition (GIPPE), une association loi de 1901 dont l'activité principale est centrée sur le livre et l'écrit, le marché se tient sous deux halles à chevaux restant des anciens abattoirs de Vaugirard. Les abattoirs de Vaugirard sont d'anciens abattoirs, à la fois bovins, ovins et chevalins, dans le quartier Saint-Lambert. Ouverts entre 1896 et 1904, ils cessent leur activité entre 1976 et 1978 et sont pratiquement entièrement démolis entre 1978 et 1985. Seuls trois bâtiments, les portes monumentales et quelques statues, dont deux taureaux, sont conservés. A l'emplacement de ces abattoirs est créé le parc Georges-Brassens, ouvert au public en 1985.

Rendez-vous de nombreux professionnels et amateurs français et étrangers, Le Marché du Livre organise un commerce du livre ancien et d'occasion où les collectionneurs et les lecteurs peuvent trouver des livres anciens (avant 1815), des livres épuisés des XIXe et XXe siècles et des illustrés modernes. Mais on y trouve également des livres de poche ou des livres brochés, des cartes géographiques d’autrefois, des vieux papiers, des Pléiades, tous à des prix d’occasion mais pas vraiment donnés non plus… Un peu comme chez les Bouquinistes des bords de Seine.  

Par ailleurs on notera que le GIPPE organise chaque année, début octobre, le salon du livre d'enfant d'autrefois, avec une exposition sur un thème ou un illustrateur. Ainsi, en 2014, le salon rendait un hommage à Marcel Marlier et en 2015, c'est l'illustratrice Adrienne Ségur qui était à l'honneur tandis que l’année dernière on commémorait la vie et l'œuvre de Zulma Carraud.

Après avoir fouiné et éventuellement déniché une pépite dans ces piles de livres, vous ne pourrez éviter de poursuivre votre sortie, en déambulant dans les allées du Parc Georges Brassens adjacent : son plan d’eau avec les canards, le théâtre de Guignol, les manèges et les bancs sous les arbres, tout ce qu’il faut pour réussir une bonne journée.

 

georges brassens,

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Photos : Le Bouquineur   Sources : Wikipédia

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27/08/2017 | Lien permanent

Lire mais à quel prix ?

La saison des prix littéraires bat son plein et les plus renommés voient leurs couronnés interviewés par la presse ou passer à la télévision avant que leurs bouquins ne soient mis en avant chez les marchands. Ecrivains et éditeurs vivent alors une période faste, comme les marchands de jouets à Noël, celle des bénéfices en espèces trébuchantes comme en renommée, un grand moment donc, pour eux. Je n’ai rien contre les prix littéraires mais vous devinez déjà que je n’en suis pas friand non plus.

Que l’écrivain soit récompensé pour un livre, je l’admets et j’en suis presque content pour lui. Je dis « presque » car il y aurait près de 2 000 prix littéraires en France (dont 200 qui ont une portée nationale), alors pour ne pas en décrocher un, il faut quand même avoir la scoumoune ou être assez mauvais. Pour l’éditeur, c’est du business et il ne faut pas se voiler la face, cette part importante de son job est nécessaire, donc là aussi, tant mieux pour lui s’il décroche un satisfecit de la profession.

Par contre, là où je suis plus circonspect, c’est sur l’intérêt que ces récompenses peuvent avoir pour les lecteurs. Car comme vous le savez depuis que vous me lisez, seul l’intérêt du lecteur m’intéresse, le reste n’est que cuisine ou combines dont je n’ai que faire. Revenons à mon intérêt égoïste : savoir que tel roman a obtenu un prix ou que tel écrivain a été couronné change-t-il ma manière de lire ? La réponse est non, catégoriquement. Jamais de toute ma vie, mes choix de lectures n’ont été influencés par ces récompenses car je m’en contrefiche totalement. Je ne m’interdis pas de les lire bien évidemment mais le prix n’est pas une raison valable pour que je m’y intéresse.

Seuls les journalistes spécialisés sont contraints de lire ces ouvrages pour en faire part à leurs lecteurs/auditeurs, c’est leur métier qui veut cela. Moi, je ne suis qu’un lecteur lambda qui ne lit que ce que lui dicte son plaisir espéré. J’ai déjà dit ici quels étaient mes critères de choix de lectures, en gros une histoire et une écriture conjuguée, point à la ligne. A mon humble avis, les prix n’attirent que les petits lecteurs, ceux qui ne lisant que peu, s’achètent le dernier prix ceint du bandeau l’attestant pour parader dans les transports en commun ou faire bien sur la table basse du salon. Ce n’est pas une critique véritable, plutôt une constatation car il n’y a là rien de négatif, au contraire peut-on dire puisque le livre sera vendu, ce qui boucle avec le début de ce billet et les bénefs pour l’éditeur et l’auteur.

Par contre, ce qui m’agace/m’amuse, ce sont les polémiques ou les débats sans fin sur l’opportunité des couronnements : pourquoi Bob Dylan pour le Nobel, pourquoi Leïla Slimani pour le Goncourt etc. Pourquoi ? Et pourquoi pas ? On dit qu’il y a autant de sélectionneurs de l’équipe de France de football que d’amateurs de ce sport, je pense qu’il en est de même pour les jurys des prix littéraires…

Encore une bonne raison pour discuter et s’engueuler sans raison ?  

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Joseph Roth à Paris

joseph rothMoses Joseph Roth, né en 1894 en Galicie (aujourd’hui Ukraine) et décédé en 1939 à Paris, est un écrivain et journaliste autrichien. Il devient après la guerre journaliste et chroniqueur à Vienne et à Berlin et écrit ses premiers textes publiés à partir de 1918 après la chute de la monarchie et le démembrement de l'Empire austro-hongrois, Hôtel Savoy (1924), Le Poids de la grâce (1930), La Crypte des Capucins (1938). Ses textes, nombreux et divers, sont marqués par un regard particulièrement lucide sur son époque et ses contemporains et le regret d'un monde qui disparaît. Son œuvre est marquée par la nostalgie des villages juifs qui disparaissent avec le XXe siècle, alors que se remodèle l'Europe centrale et orientale. Son roman le plus connu : La Marche de Radetzky, publié en 1932.

Joseph Roth s'exile en France dès l'arrivée au pouvoir des nazis qui détruisent ses livres et s’installe à Paris.

Dans les dernières années de sa vie, la situation des finances et la santé de Roth se détériorent rapidement mais il aurait bénéficié d'un appui financier de la part de Stefan Zweig. En novembre 1937, on avait démoli l’Hôtel Foyot, 33 rue de Tournon, à cause de sa vétusté. Roth ayant vécu dix années durant dans cet hôtel au cours de ses séjours à Paris, il vécut cela comme une nouvelle perte de sa patrie. Il déménage d’abord à l’hôtel Paris-Dinard, tout proche, avant de prendre une petite chambre, au-dessus de son café habituel, le Café Tournon, au n°16 de la rue, face à l’ancien hôtel Foyot.

Le 23 mai 1939, Roth est conduit à l’Hôpital Necker, après qu’il se soit effondré devant le Café Tournon. Le 27 mai il meurt d’une double inflammation des poumons, l’évolution fatale de la maladie étant favorisée par le sevrage alcoolique abrupt (délirium alcoolique).

Le 30 mai, il est inhumé au cimetière de Thiais au sud de Paris. L’enterrement a lieu suivant le rite « catholique-modéré» car aucun justificatif de baptême de Roth ne peut être fourni. A l’occasion de l’enterrement, les groupes très hétérogènes de la communauté endeuillée ne tardent pas à entrer en collision : les légitimistes autrichiens, les communistes et les juifs réclamant respectivement le défunt comme un des leurs.

 

On peut voir ci-dessous la reproduction d’une carte postale d’époque : la rue Tournon qui aboutit devant l’entrée du Sénat (Paris VIe) avec sur la gauche, l’enseigne de l’hôtel Foyot et à droite, la terrasse du Café Tournon.

Sur la photo récente, le Café Tournon aujourd’hui. Sur le mur, entre les fenêtres, une plaque signale la présence de l’écrivain entre 1937 et 1939.

joseph roth

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Photo : Le Bouquineur  Sources : Wikipédia

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20/11/2016 | Lien permanent

Le café Vachette à Paris

A voir son nom cité dans différents ouvrages lus ces derniers mois, je me suis dit que le mieux serait d’aller y voir par moi-même. Le quartier m’était bien connu, le boulevard Saint-Michel à Paris, mais le café Vachette, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’avait jamais retenu mon attention jusqu’alors. J’avais ses coordonnées, l’affaire était simple. Une ou deux photos, un petit noir au comptoir pour humer l’esprit des lieux et j’aurais de quoi écrire un billet pour ce blog. Sauf que.

Sauf que, à l’adresse du 27 boulevard Saint-Michel (Paris V), il n’y a plus de café ! La porte cochère portant ce numéro est encadrée par une banque d’un côté, une boutique de fringues de l’autre et Joseph Gibert sur le trottoir d’en-face. Mince ! Pour les photos c’était foutu, pour le billet j’étais mal barré. Qu’à cela ne tienne, l’expérience vécue ne m’étant d’aucune aide, je m’en tiendrais à celle des autres ; après tout, il paraît toujours des bouquins sur la Bastille pourtant même l’INA n’en conserve pas d’archives télévisées.

Le café Vachette datait du premier Empire mais s’appelait alors Café des grands hommes. A partir de 1880 il devient le lieu de rendez-vous de la bohème, c’est-à-dire de tous les étudiants rêvant de devenir journalistes, écrivains ou poètes. L’un des nombreux cafés littéraires qui fleurissaient dans la capitale. Paul Verlaine en était un pilier mais on y rencontrait aussi Pierre Louÿs, Maurice Barrès, Guy de Maupassant, et le poète Jean Moréas qui y passait toutes ses soirées. (1)

« Jean Moréas Quand il déjeunait au Vachette, il commençait par renvoyer tous les plats. Tout était « infect » « Le gérant s'inclinait en souriant. On faisait mine de lui changer son « infecte » côtelette, et on la lui rapportait un instant après. Il la regardait attentivement : « A la bonne heure ! » S'il demandait de la fine champagne, il flairait la bouteille : «  — Qu'est-ce que c'est que cette plaisanterie ? Apportez-moi de la vraie ». On tâchait de lui persuader qu'il se trompait; mais, comme il n'entendait pas raison, le gérant finissait par aller chercher une bouteille, qu'on débouchait solennellement. Il la humait : « Très bien !… » C'était la même. » (2)

« Paris était encore étrange et nouveau pour lui. (…) Le Palais de Justice, avec son horloge et ses tourelles, et ses sentinelles vêtues de bleu et de vermillon ; la place Saint-Michel, avec son enchevêtrement d’omnibus et ses affreux griffons crachant de l’eau ; les hauteurs du boulevard Saint-Michel, les tramways, les agents de police déambulant deux par deux, les tables alignées aux terrasses du café Vachette, tout cela n’était encore rien pour lui, et il ne sut même pas, quand il passa des pavés de la place Saint-Michel à l’asphalte du boulevard, qu’il venait de passer la frontière et de pénétrer dans la zone étudiante – le fameux Quartier Latin. » (3)

« Le Quartier Latin ne m’attirait plus. C’est là que je m’étais précipité directement à ma descente du train lors d’un court séjour que j’y avais fait à l’âge de vingt ans. Dès le premier soir, je m’étais installé au Café Vachette et, plein de vénération, m’était fait montrer la place de Verlaine et la table de marbre sur laquelle, dans son ivresse, il frappait toujours avec irritation de sa lourde canne pour imposer le respect. Et moi qui étais hostile à l’alcool, j’avais bu en son honneur un verre d’absinthe, bien que ce breuvage verdâtre ne fût pas du tout à mon goût. » (4)

Je n’ai pas trouvé trace de la date à laquelle il a été démoli, si un lecteur peut nous préciser ce point d’histoire, qu’il n’hésite pas à intervenir par un commentaire.

 

 

Sources : (1) Des tavernes aux bistrots : histoire des cafés Par Luc Bihl, Luc Bihl-Willette – (2) Souvenirs de la vie littéraire par Antoine Albalat – (3) Le Roi en Jaune de Robert W. Chambers – (4) Le Monde d’hier de Stefan Zweig -

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Le Furet du Nord à Lille

Si j’avançais que Le Furet du Nord est la librairie la plus connue de France, serais-je dans l’erreur ?

Le Furet est au cœur de Lille, sur la Grand-Place depuis 1959. Son origine remonte néanmoins à 1936 où un magasin de fourrures de quelques dizaines de mètres carrés, situé rue de la Vieille-Comédie, est transformé en librairie par Georges Poulard, un proviseur de lycée. Bien que les deux activités n’aient aucun rapport entre elles, il décide de conserver le même nom.

En 1947, il emploie Paul Callens, comme premier vendeur. Paul Callens était un passionné de livre et de lecture, même s'il venait d'une famille où le père, boucher-charcutier à Tourcoing, ne s'adonnait pas et ne comprenait pas cette passion. Non satisfait de sa situation de vendeur et de la taille de la boutique, Paul avait en tête de lui racheter sa boutique, mais il n'avait pas l'argent pour le faire. En 1950, après avoir discuté et expliqué son projet à sa laitière et amie, Florence, celle-ci remonte de sa cave avec une boîte en fer blanc renfermant un paquet enroulé dans du papier journal contenant ses économies et suffisamment pour acheter la librairie. Ce que Paul fit le lendemain !

Tandis qu'il est au café, il entend que les Galeries Barbès allaient fermer et quitter leur magasin situé place du Général-de-Gaulle. Il eut alors l'idée de s'installer à leur place. L'emplacement avait d'autres prétendants comme l'entreprise Renault qui voulait y installer une concession. Paul Callens décida donc de se rendre, pour sa première fois, à Paris, à la direction des Galeries Barbès. L'homme explique son projet, convainc et installe son entreprise le 1er août 1959 sur la Grand-Place de Lille sur 200 puis 600 m2. Le Furet devient la première librairie en libre-service et installe en 1963 le premier rayon livres de poche de France dans sa cave. En 1960 commencent les désormais traditionnelles dédicaces. En 1969, la façade est modifiée. Les travaux enlèvent les parties du XIXe siècle pour la restituer en son style original du XVIIIe siècle.

En 1982, l'entreprise familiale de Paul Callens devient une société anonyme et commence à ouvrir d'autres magasins dans la région. La surface du Furet de Lille est agrandie en 1982 puis 1992 passant ainsi de 500 à 4 000 puis 7 000 m2. Par la suite la société passera par différents statuts juridiques avec achat et revente à des repreneurs mais je vous fais grâce de ces détails.

Elle accueille aujourd'hui en moyenne 12 000 visiteurs quotidiens. En 1996, le Furet met en place la première librairie sur Internet. Le site propose aujourd'hui 350 000 références francophones. Le 15 octobre 2009, le Furet a lancé son site de vente en ligne et se lance dans la distribution de livre sur le Web (plus d'un million de livres).

Le magasin de Lille est considéré comme la plus grande librairie d’Europe et le groupe compte aujourd’hui 17 magasins en France.

 

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Photos : Le Bouquineur  Sources : le site internet de la librairie – Wikipédia -

 

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