12/10/2012
Joan Didion : Maria avec et sans rien
J’ai déjà cité ici Joan Didion il y a quelques mois quand je l’avais découverte grâce à la réédition de son livre culte L’Amérique, emballé par ce livre j’ai voulu en savoir plus sur cette femme écrivain et je me suis plongé dans Maria avec et sans rien édité dans la très élégante collection Pavillons poche chez Robert Laffont. J’insiste sur l’élégance de cette collection, car si le texte est primordial, cela tombe sous le sens, quand l’édition est soignée c’est un petit plus qui s’ajoute au plaisir de la lecture.
Le roman est sorti aux USA en 1970 mais il garde néanmoins toute son actualité. Maria est une jeune femme d’une trentaine d’années, actrice de second rang, divorcée et mère d’une fillette internée pour troubles mentaux. Elle ne manque néanmoins pas de moyens financiers au vu de ses voyages et séjours à l’hôtel et repas au restaurant. Dépressive, elle sillonne la Californie en voiture, à la recherche d’une tranquillité d’esprit qui ne semble pas lui être destinée.
Le livre est très bien écrit, trop bien peut-être pour moi car j’ai eu beaucoup de mal à suivre le périple de cette femme qui ne sait jamais trop ce qu’elle veut, qui erre sans but précis, qui gâche des occasions de se remettre en selle. Tout à fait le genre de personne que je ne supporte pas dans la vie réelle mais c’est aussi tout le talent de l’auteur de nous mettre sous le nez un tel personnage aussi bien décrit. Quant à son entourage, la clique superficielle des « petits » de Hollywood qui ne connaissent que les ragots, les coucheries et la dope, il n’est pas fait non plus pour l’aider à se sortir de son marigot déprimant. Joan Didion nous livre là encore, une vision cynique d’une certaine Amérique. Heureusement que le livre n’est pas trop épais car je crois bien que je serai tombé moi aussi dans la déprime totale à suivre la vie de ces gens.
J’espère m’être fait bien comprendre, il s’agit d’un très bon livre mais il ne faut pas trop s’impliquer dans sa lecture sous peine de dépression.
« Au cours de la semaine suivante Freddy Chaikin donna un certain nombre de coups de téléphone à divers producteurs de télévision leur demandant « comme un service personnel à rendre à Carter », de penser à Maria pour des rôles même d’une seule journée. « N’importe quoi pour lui changer les idées, dit Freddy à chacun d’eux. Nous sommes en présence de quelqu’un qui est presque au bord du suicide. » Maria était au courant de ces coups de téléphone car Hélène lui en parlait. »
Joan Didion Maria avec et sans rien collection Pavillons Poche chez Robert Laffont
15:17 Publié dans Etrangers, ROMANS | Tags : joan didion | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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