13/10/2013
Paul Nizan au Pecq
Paul-Yves Nizan (1905-1940) est un romancier, essayiste, journaliste et traducteur français. Fils d’un ingénieur des chemins de fer, Paul Nizan fait ses études secondaires à Paris au lycée Henri-IV, où il a pour camarade Jean-Paul Sartre, qui devient rapidement son meilleur ami. Reçu à l’École normale supérieure en 1924, il se lie aussi d'amitié avec Raymond Aron.
Agrégé de philosophie, membre du Parti Communiste, il enseigne et milite à Bourg-en-Bresse. Il entre à L’Humanité puis à Ce Soir où il dirige la page de politique étrangère. En 1939 il quitte le Parti à propos du pacte germano-soviétique et il subit des attaques nombreuses et violentes de la part du parti, en mars 1940 Maurice Thorez signe, dans le journal Die Welt, l'édition allemande de l'organe de la Troisième Internationale, un article intitulé « Les traîtres au pilori », et qualifie Nizan « d'agent de la police ». Mobilisé, agent de liaison auprès de la XIVth Army Field Workshop, Nizan est tué près de Dunkerque le 23 mai 1940. Il est enterré à la Nécropole nationale française de la Targette à Neuville-Saint-Vaast (carré B rangée 9 tombe nº 8189).
« L’œuvre romanesque de Paul Nizan, assez brève, est l’une des plus remarquables de l’entre-deux-guerres. En 1960, dans sa préface à la réédition d’Aden, Arabie (1931), Sartre a essayé de tirer son ami de l’oubli dans lequel il était injustement tombé. (…) Antoine Bloyé (1933), Le Cheval de Troie (1935) et La Conspiration (1938), acerbes, lucides, passionnées, ces œuvres de Nizan sont l’un des rares exemples en France, après Jules Vallès, de romans politiques de qualité. »
Paul Nizan est aussi l'un des premiers grands connaisseurs de la littérature anglaise, et il est l'un des premiers intellectuels français à avoir remarqué la jeune littérature américaine, dont Faulkner, Caldwell, Steinbeck, O'Neill.
En 1924 Paul Nizan rencontre Henriette Halphen, cousine de Claude Lévi-Strauss et il l’épouse à la mairie du 5ème à Paris, avec comme témoins Jean-Paul Sartre et Raymond Aron. Ils auront deux enfants, Anne-Marie (1928) future épouse d'Olivier Todd et Patrick (1930).
Les parents Halphen aiment l’architecture contemporaine. En 1930, un terrain est trouvé et ils font construire une maison par l’architecte Frantz Jourdain qui est le fils de leur décorateur, Francis Jourdain. C’est la première maison de Frantz, influencé par le style moderne du mouvement Bauhaus. Les Nizan s’installent Domaine de Grandchamp, 19 allée des Cèdres au Pecq (Yvelines). C’est dans cette demeure que Nizan écrira la plus grande partie de son œuvre et beaucoup d’amis, comme Sartre, Simone de Beauvoir, Aron, Berl et Jean Renoir n’hésitaient pas à leur rendre visite. Après sa mobilisation en 1940, Paul Nizan reviendra à Grandchamp pour de courtes permissions, avant de disparaître au combat.
Difficile d’apercevoir la maison de la rue, protégée par de hautes haies végétales, et ma pauvre photo n’en montre pas grand-chose. Si aujourd’hui le mot “Bauhaus” est souvent employé à toutes les sauces, ce que j’ai pu en entrevoir correspond peu ou prou à l’idée qu’on s’en fait, à savoir une maison à l’architecture épurée ou géométrique.
Sources : Wikipédia – Introduction de H. Berman pour Le Cheval de Troie (L’Imaginaire Gallimard) Photo : Le Bouquineur
13:07 Publié dans Un écrivain & Une ville | Tags : paul nizan | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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