30/07/2016
Joseph-Xavier Boniface à Marly-le-Roi
Certainement que le nom de Joseph-Xavier Boniface vous est inconnu, rien de honteux à cette ignorance et il vous sera beaucoup pardonné. Moi-même j’aurais pu continuer à vivre sans rien savoir de cet homme si à Marly-le-Roi (78), la plaque de la rue Saintine n’avait attiré mon attention depuis bien longtemps car elle faisait référence à un écrivain dont j’ignorais complètement l’existence. Après quelques recherches aisées dans la documentation locale et sur internet, j’ai réussi à en dresser un court portrait.
Romancier et dramaturge français, Joseph-Xavier Boniface dit Saintine, est né à Paris le 10 juillet 1798 et mort le 21 janvier 1865. Son père était professeur au collège de la Marche à Paris et sa mère, lingère au carrefour de Buci. Il est le frère cadet du pédagogue Alexandre Boniface (1790-1841).
En 1814 il est enrôlé (appelé par anticipation) et envoyé au feu sans instruction militaire. Alors qu’il rejoint les troupes françaises près de Château-Thierry, il rencontre Eugène Scribe écrivain déjà célèbre. Un soir à la veillée, tous deux construisent le plan d’une pièce qui sera jouée plus tard au Gymnase (alors appelé Théâtre de Madame). A partir de cet instant, le destin de Xavier Boniface est tout tracé, alors qu’il se destinait à la médecine, il sera écrivain et il décide de prendre comme nom de plume « Saintine », du nom du village natal de sa mère, Saintines dans l’Oise.
En 1817 il obtient le prix de poésie de l’Académie Française avec une pièce en vers, et publie en 1823 son premier volume de poésie, Poèmes, odes, épîtres. En 1836 c’est son roman Picciola qui le rendra célèbre puisqu’il sera traduit dans de nombreuses langues (dont le chinois, le russe, le finlandais… !) et aura beaucoup de succès en Europe, ce qui lui vaudra la Légion d’Honneur. A ce propos, Chateaubriand lui écrira « Vous Monsieur, qui venez quand je m’en vais, soutenez la gloire de la France. A vous l’avenir, à moi le passé. »
A cette même époque, son éditeur Gosselin le fait venir à Marly « pour se reposer de la vie trépidante de Paris » et il s’installe dans une petite maison (41 rue Saintine) qu’il appela « Le Champ des Oiseaux » avec son épouse Caroline Duguet. Grâce à l’argent que lui rapporte son œuvre littéraire, il s’agrandit en achetant les terrains et maisons voisines. Il sut se retirer de la scène avant le déclin, laissant une réputation d’homme bon et cordial, affligé par contre d’un physique peu avantageux si l’on en croit les propos de ses contemporains. « Il ne lutta pas contre la mort. Lorsqu’il connut qu’elle allait le prendre, il retira de son doigt un anneau qu’il portait depuis le jour de son mariage, le passa au doigt de sa veuve et s’endormit paisiblement. » Il est enterré au cimetière de Marly.
Bien avant Victorien Sardou, c’est lui qui commença à faire revivre le nom de Marly, en particulier dans son recueil de nouvelles Récits dans la tourelle. Il est l'auteur d'une œuvre prolifique comptant près de 200 pièces de théâtre et romans, écrits sous différents noms de plume tels que Saintine, X.B. Saintine, Joseph Xavier Saintine, Xavier.
La maison de l’écrivain est effectivement très modeste – pour ainsi dire un cabanon en dur - et passe quasiment inaperçue aux yeux du promeneur qui n’est pas informé :
Photos : Le Bouquineur Sources : Wikipédia – « Marly rues et personnages » de Christiane C. Neave (1983)
07:00 Publié dans Un écrivain & Une ville | Tags : saintine, victorien sardou | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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