07/04/2025
Abir Mukherjee : Les Ombres de Bombay
Abir Mukherjee, né en 1974 à Londres, est un romancier britannique d'origine indienne. Diplômé de la London School of Economics il s’est lancé dans le monde de la finance avant d’entamer en 2017 une carrière d’écrivain de polars avec une série se déroulant en Inde et mettant en scène le capitaine Sam Wyndham, ancien inspecteur de Scotland Yard qui faisait partie de la police impériale et le sergent Satyendra Banerjee. Les Ombres de Bombay, dernier épisode en date vient de paraître en poche.
Calcutta en 1923. Les élections municipales approchent, provoquant « une scission au sein du parti du Congrès et rouvert les blessures que les Indiens s’étaient toujours infligées. » Les tensions entre musulmans et hindous sont vives. C’est dans ce contexte qui sent la poudre que le capitaine Sam Wyndham apprend l’arrestation du sergent Satyendra Banerjee, son adjoint et meilleur ami ! Il aurait assassiné un influent théologien hindou, un nommé Mukherjee « un prétentieux de tout premier ordre » (humour ?). Les violences religieuses vont éclater, les foules en ébullition parcourent la ville et un attentat blesse à mort (?) Lord Taggart, le supérieur hiérarchique de Sam. Banerjee est en fuite espérant être disculpé s’il retrouve l’assassin lui-même… Et nos héros de cavaler de De Calcutta à Bombay.
C’est toujours un peu la même chose avec cette série policière, une intrigue qui vaut ce qu’elle vaut, très moyennement satisfaisante pour un fan de polars pointus, mais pourtant c’est un réel bonheur que de voir arriver chaque année un nouvel épisode des aventures de Sam et Satyendra.
Je me suis donc encore régalé à la lecture ce roman dont le succès tient en deux points essentiels, à mon avis, l’environnement exotique de l’époque avec ces décors, la vie des gens selon leur classe sociale ce qui n’est pas un vain mot ici, l’opposition entre les locaux et les occupants Britanniques. Le second point tient dans l’écriture de l’écrivain, toute de douceur, de gentillesse et d’empathie, voire de naïveté diffuse. Mêmes les violences sont douces (!) à la lecture, c’est vous dire l’ambiance émolliente de ce type de polar. Et comment résister au charme de nos deux héros, devenus nos amis avec le temps ? Cette douceur n’interdit pas un récit vif et rapide grâce à l’alternance de chapitres avec Sam ou Satyendra.
Certainement pas le meilleur épisode mais toujours aussi sympathique.
« Donc, un musulman respecté et connu de tous parcourt un millier de miles pour aller assassiner un hindou à l’autre bout du pays, tout ça sous votre nez, et vous n’avez rien trouvé de mieux que d’incendier les lieux et vous faire arrêter par les policiers du secteur qui, il faut bien le dire, ne sont pas connus pour leur rapidité… Est-ce que vous avez perdu la tête ? »
Abir Mukherjee Les Ombres de Bombay Folio - 427 pages -
Traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson
« Les moteurs ont démarré dans un rugissement et le Vickers Vernon s’est ébranlé sur la piste. Satyen, les mains crispées, a enfoncé ses doigts dans le rembourrage qui faisait office de siège, a résolument fermé les yeux et a murmuré une prière à l’attention, j’imagine, du dieu hindou des aéroplanes. »
06:00 Publié dans POLARS | Tags : abir mukherjee | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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