Revue de presse de juin

Débutons par Le Figaro du 5 juin et ce roman de Patrice Franceschi, Dernière lutte avant l’aube (Grasset). Une femme âgée qui « depuis qu’elle est en âge d’espérer cherche « la mer de toutes les mers ». Ne figurant sur aucune carte, cette étendue maritime aurait été atteinte par le poète Pindare vingt-cinq siècles plus tôt. (…) Franceschi explore avec brio les terres de l’absurde. Les frontières de l’imaginaire et du réel s’estompent parfois dans le brouillard de nos esprits. » A voir ?

Dans leur dernière édition avant la rentrée fin août, un « spécial livres de poche » pour enrichir vos valises car « Le petit format connaît un pic de ventes en juillet. Les éditeurs rivalisent d’innovations éditoriales et promotionnelles. »

Dans Le Monde je note un petit bouquin de Mark Twain, Plus fort que Sherlock Holmes (Mikros), une histoire de détective comme on s’en doute, qui me semble très sympathique.

Courrier International n° 1805 ouvre un dossier sur les jeunes écrivains espagnols avec cet article de El Pais, « Ils s’approprient les parlers locaux, font valser la grammaire et l’orthographe. Une nouvelle génération d’écrivains espagnols joue avec l’oralité pour mieux dynamiter l’uniformisation de la langue ». Notons néanmoins le bon sens de l’un deux, Davis Uclès, « La langue est un outil de communication. Elle ne doit pas ralentir la lecture. » Ouf !

Dans le numéro 1809, gros plan sur Asako Yuzuki qui enthousiasme le Royaume-Uni. « Son roman Le Beurre de Manako est un phénomène de librairie outre-Manche. Elle appartient à une nouvelle génération d’écrivaines nippones que les Britanniques découvrent aujourd’hui   avec un temps de retard sur les lecteurs français. » En France le roman a été traduit en 2023 chez Calmann-Lévy et vient de paraître en poche chez Points. Ce roman « a été perçu comme un ouvrage féministe qui décrypte les relations entre le sexisme, la culture alimentaire et les normes inatteignables qui sont imposées aux femmes japonaises. »

Submergé par les numéros doubles (Juillet/Août) de mes magazines je n’ai fait que survoler LIRE. Un dossier sur la littérature italienne semble intéressant et je note, sans être certain de le lire, bien que James Lee Burke reste une référence, son nouveau roman, Clete (Rivages Noir). « Cletus Purcell et son pote Dave Robicheaux, deux privés embarqués dans une intrigue fréquentée par des voyous et des mafieux. Mais c’est surtout le portrait d’une amitié. » Je repère aussi un bouquin en poche, Rosa (Satellites) de Maurice Pons, « une pochade historico-fantastico-érotique » datant de 1967. Une pépite d'humour et de malice qui fut finaliste du prix Renaudot en 1967. Oh ! Oh ! Oh… !

Dans Rolling Stone (Juillet/Août) un long papier sur Hunter S. Thomson à l’époque (1970) où il souhaitait se faire élire shérif du comté de Pitkin près d’Aspen. Et quelques suggestions de livres intéressants : Gasping River (Gallmeister) d’Alex Taylor, un écrivain que je conseille (Cf. j’ai chroniqué ses deux romans), « une des plus fines plumes d’un Southern Noir lyrique et flamboyant, à l’image de ce Gasping River, émouvant et brutal, ciselé comme une ballade de Waylon Jennings ou de Merle Haggard. » Eventuellement, après enquête approfondie, peut-être que le bouquin de Romain Puertolas (le fameux fakir), Ma vie sans moustache (Albin Michel) méritera de s’y plonger ? Une enquête sur les traces d’Adolphe Hitler qui aurait débarqué en Argentine d’après les dires d’une vieille femme lui ayant servi de cuisinière jusqu’aux années 1960…

C’est l’été, les sources se tarissent, les vacances approchent, beaucoup moins de nouveautés chez les libraires, conséquence les suppléments littéraires des journaux font une pause et votre revue de presse va en faire de même pour repartir de plus belle le premier dimanche de septembre. La situation a aussi son avantage, nous permettre de rattraper nos retards de lectures et d’élaguer nos piles de bouquins pas encore lus, avant l’avalanche de sorties de la rentrée.

Le Bouquineur, lui, reste à son poste et continuera son défrichage tout l’été !